Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Formé en 2006, le groupe texan (Dallas) Insinnerator fait partie de ces groupes de thrash metal qui sont restés ancrés dans le old school tel qu’on l’a connu dans la deuxième moitié des eighties.
Trois démos ont vu le jour entre 2007 et 2010 : “Icon of sin” (2007) avec notamment une reprise d’Hirax, “Possessed” (2008) avec cette fois-ci une reprise des excellent Exorcist (“Black mass” tire de l’album cultissime “Nightmare theatre”) et “Rites of execution” (2010)… sans reprises cette fois-ci !

En 2011 vient le premier album “Stalagmite of ice” à la pochette… euh, comment dire… Disons que si elle n’est pas exposée au Louvre, ce n’est pas par manque de place dans le musée. Par contre, l’album propose ce qui semble être la marque de fabrique du groupe, à savoir une alternance de titres courts avec des titres à rallonge mais qui sont toujours suffisamment percutants et efficace pour qu’on ne trouve pas le temps long.

Originellement enregistré et sorti en 2012, ce nouvel et dernier EP “Hypothermia” est la suite logique du jusqu’à présent unique album d’ Insinnerator.
C’est l’excellent label Redefining Darkness Records qui a eu la belle initiative de ressortir cette petite bombe.
Et on ne détesterait pas qu’ils fassent de même avec “Stalagmite of ice” tant la musique proposée par le trio est clairement faite pour tout thrasher qui se respecte.
D’ailleurs, sans cette réédition, il est fort à parier que je serais passé à côté : du coup, la séance de rattrapage avec l’écoute des démos et de l’album a été presque immédiate.

Clairement, Insinnerator propose tout ce que j’aime dans le thrash metal old school : s’il ne brille pas par son originalité, cet EP propose six titres impeccablement matures, qui ramènent à l’époque de “Darkness descends” (Dark Angel), “Beneath the remains” (Sepultura), “Hell awaits” (Slayer) ou “Eternal nightmare” (Vio-lence).
Les titres sont d’une grande technique tout en privilégiant vitesse et efficacité.
D’entrée, le ton est donné avec “Burned alive” proche d’un Kreator époque “Terrible certainty” : riffs hallucinant, phrasé sous amphétamines avec un chant à la croisée de Schmier et de Mille Petrozza, section rythmique en tachycardie, on se mange quatre minutes intenses qui ne laissent pas respire l’auditeur.
Et ne pas croire que ça se calme pendant la partie instrumentale, c’est du speed du début à la fin.
Inutile de croire que ça va se calmer avec “Pentagram”, la recette est grosso modo la même avec en prime une accélération démentielle. Le rare mid tempo n’étant là que pour clore le morceau.
Après une telle débauche de riff, un court instrumental acoustique histoire de faire respire l’auditeur et ça repart avec deux titres longs.
“Elemental ice dragon”, du haut de ses huit minutes, est une pure merveille d’alternance de passages rapides et de moments plus heavy qui font honneur au thrash metal : le pire est que ça ne donne pas une impression de remplissage tant il se passe toujours quelque chose d’intéressant tout au long du titre.
Un must !
“Aquatic abyss”, de ‘seulement’ six minutes, est sur la même dynamique, restant homogène par rapport à ce qui a été proposé précédemment.
On appréciera notamment qu’un travail a été fait quant à l’apport des guitares, qui se montre assassine à tout moment.

En guise de dessert, on se prend un inédit qui ne figurait pas sur la version de 2012 : “Curse (Horror of Dracula)” reste intense jusqu’à ce qu’une longue partie acoustique vienne clore tant le titre que l’EP de façon très calme.

Bref, grand bravo à Redefining Darkness Records de nous avoir dépoussiérer cette petite bombe, avec en prime un nouvel artwork et un nouveau logo parce que, là aussi, comme pour l’album de 2011, la pochette était pour le moins… hideuse.

Et en plus, sur leur Facebook, ils ont annoncé le 24 octobre que l’écriture du prochain album est terminée.
Que demander de plus ?

Tracklist :

1. Burned Alive (4:39)
2. Pentagram (5:31)
3. Hypothermia (2:49)
4. Elemental Ice Dragon (8:12)
5. Aquatic Abyss (6:21)
6. Curse (Horror of Dracula) (5:26)

Bandcamp
Facebook
Myspace
ReverbNation
Spotify
YouTube