Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7/10

Jusque-là et ce depuis les années 80, “Shock Waves” était pour moi le titre de deux albums que j’ai le plus écoutés dans mon adolescence : bien sûr, il y a eu celui de Leather (1989) et surtout celui des Belges de Killer (1984) pour lequel j’ai encore une grande admiration.

Depuis 1987, c’est aussi le nom (remis au singulier) d’un groupe de thrash metal espagnol : peu d’informations circulent quant à la vie de ce trio. Actif jusqu’en 1992, c’est seulement entre 2005 et 2015 que le guitariste Juan Carlos “JC Insekkton” Eichborn Hanly (FireSword, ex-Inferitvm, ex-Crustacean, ex-Virus) a maintes fois et sans succès essayé de réactiver le groupe.
C’est seulement en 2020 que Shock Wave se reforme avec le bassiste Vicente Javier Payá Galindo (Bis•nte, Golgotha, Unbounded Terror, ex-Yskelgroth, Unwom, ex-Holycide, ex-Kocsis, ex-Lucifer) et le chanteur Floren “Pitbullgrind”. Le trio sortira un EP “The Omega Communion” de cinq titres fin 2020 et enfin, après une signature chez les toujours excellents Xtreem Music, ce premier album “Force Ethics”.

On ne va pas y aller par quatre chemins : si on aime le thrash metal mais qu’on est en quête de nouvelles sensations, ce n’est pas chez Shock Wave qu’on va les trouver. En onze titres qui se situent entre 2:26 (et encore, celui-ci est un instrumental) et 4:21, le trio des Baléares nous assène un thrash metal évidemment tout ce qu’il y a de plus old school et de plus classique !

Si l’on veut être surpris, c’est dans le fait qu’il est parfaitement exécuté qu’il va falloir chercher. La “batterie” – programmée – reste toujours ancrée dans un poum-tac qui offre peu de variétés mais le jeu du guitariste, celui du bassiste et la rage du chanteur donnent carrément le change. Même si on peut reprocher le côté assez monocorde de l’ensemble, le groupe nous gratifie de soli bien foutus et de refrains facilement mémorisables pour rendre l’ensemble plus que crédible. Et en ça, c’est déjà un bel exploit.

Le thrasher va se régaler et, pour peu qu’il ne soit pas trop regardant, va y aller de son headbanging effréné ! Et si on peut faire un reproche au trio, c’est justement de ne pas trop sortir de sa zone de confort. Parce que lorsqu’il le fait, on a droit à d’excellentes surprises : l’intro planante de “Marble skin” puis le calme relatif de l’ensemble du titre, l’instrumental “T.T.H.S.” qui n’hésite pas à aborder du riff à la Voivod et surtout à coller des plans jazz dans son thrash metal, la fluidité et l’intensité remarquable de “Fabulous X-25 Thunder Lion attack” ou l’intro d’ambiance de “Never unplugged” sont autant de petits plaisirs auditifs inattendus. Pour le reste, c’est une musique évidemment aux riffs saccadés, souvent rapide et tout ce qu’il y a de plus classique.

Et le pire, c’est qu’on se prend au jeu. “Force Ethics” n’est peut être pas l’album de l’année en matière de thrash metal mais les musiciens y mettent suffisamment de conviction pour qu’on adhère.

Bref, l’essentiel est assuré !

Tracklist :

1. Immune to Voodoo (2:44)
2. From Nothingness to Misery (3:31)
3. Endless Ammunition (3:36)
4. Second to None (3:44)
5. Never Unplugged (3:51)
6. Vegan Predator (3:30)
7. Fabulous X-25 Thunder Lion Attack (3:49)
8. T.T.H.S. (Instrumental) (2:25)
9. Rubbish Under the Carpet (3:34)
10. Marble Skin (4:21)
11. Anger is for Amateurs (3:15)

Facebook  YouTube