Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Je l’entends encore, le mec : “Dis, Chris, un groupe qui comprend des guitaristes qui ont joué dans Sodom et Suicidal Angels, le batteur de Despair qui a aussi joué dans Sodom et le chanteur d’Assassin, ça te branche ?”

Un peu, mon n’veu ! Ne me dis rien, je parie que c’est du thrash metal. C’te question, je ne veux pas faire mon Clooney de base mais “what else ?”, quoi !

“Et comment que ça s’appelle, ton truc ? Bonded ?” Bonded, que ce soit By Blood ou pas, ça fait envie quand on aime le riffing saccadé, le chant agressif et la rythmique épileptique ! Et il n’y a pas mensonge sur la marchandise : c’est que les gaillards sont déjà bien aguerris au style pratiqué : c’est sûr qu’il ne fallait pas s’attendre à du glam ou à une quelconque once de gentillesse dans la musique de Bonded. Le groupe allemand qui accueille le Grec Chris Tsitsis dans sa paroisse, il ne fallait pas s’attendre à des enfants de chœur.

C’est donc sans surprise qu’on se retrouve avec un bon vieux thrash metal des familles qui hume bon la combinaison entre tous les groupes desquels proviennent ces maîtres de l’agression tout azimut : et ça défouraille sévère avec une musique relativement épurée, sans le moindre compromis, avec le rajout de quelques éléments modernes, juste histoire d’intensifier le côté virulent de l’ensemble.

Parce que, pour tabasser, ça tabasse, et le talent des musiciens est tel qu’on se prend des sensations vertigineuses tant la musique va intensément à vitesse grand V, le tout avec suffisamment de technique pour faire passer un bon album de thrash metal à un riche album de thrash metal. Quelque part, il rappelle les outrances musicales d’un Accu§er en furie (pléonasme !). Et avec des morceaux qui oscillent entre 3mn50 et 4mn59, on sent que le quintet n’a pas l’intention de s’encombrer de superflu : on passe directement aux choses sérieuses et on évite les détours.

Allez, on n’est pas chiche, on se permet une intro instrumentale d’une petite minute histoire de planter le décor et, déjà là, on sent que Bonded a bien l’intention d’en découdre.

Et ça ne loupe pas : d’entrée, “Watch (while the World burns)” met tout le monde d’accord ! Gros riffs rapides, section rythmique implacable et le chant agressif, rauque et sans fioritures d’Ingo Bajonczak qui s’époumone comme si sa vie en dépendait. Déjà dans Assassin, il ne rigole pas, mais là, il semble avoir définitivement pris le parti de nous éructer sa rage pleine face !

Cela thrashe sévère pendant 45 minutes non stop (53 pour ceux qui ont la version CD avec deux bonus du même tonneau) et les moments d’accalmie se comptent sur les doigts d’une main d’un mec amputé de trois doigts (les intros de “Division of the damned” et de “Way of the knife”). Ce catalogue de destruction ne permet que peu de passages plus heavy, mais pourtant le plus mystérieux – et mid tempo – “Destroy the things I love” autorise intelligemment l’auditeur à souffler un peu au deux tiers de l’album. Parce que derrière, “Final stand” repart de plus belle avec une rythmique sautillante et d’une intensité incroyable.

Donc inutile de chercher trop loin l’un des plus gros défouloirs en matière de thrash metal de cet automne, Bonded est là pour rappeler qu’on peut faire du violent avec du vieux pour peu qu’on le mâtine d’un soupçon de modernité et de brutalité. Cet “Into Blackness” est une digne suite au “Rest in Violence” sorti il n’y a même pas deux ans.

Fortement recommandé pour les plus difficiles des thrashers !

Tracklist :

1. The Arsonist (1:05)
2. Watch (While The World Burns) (4:00)
3. Lilith (Queen Of Blood) (4:48)
4. The Holy Whore (4:49)
5. Division Of The Damned (4:20)
6. Into The Blackness Of A Wartime Night (4:40)
7. Destroy The Things I Love (3:54)
8. Final Stand (3:50)
9. Ill-Minded Freak (4:59)
10. Way Of The Knife (4:09)
11. The Eyes Of Madness (4:52)
Bonus :
12. Humanity On Sale (4:17)
13. Will To Survive (4:11)

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