Geoff Tate + Darker Half + Sons Of Sounds (Grenoble, L’Ilyade, 26 mars 202 ...
Photos + report : Metalfreak
Putain, ça faisait longtemps.
A peine remis du concert Sortilège / Rising Steel de Lyon deux semaines auparavant qu’on retrouve une flopée de potes et d’amis desquels la situation sanitaire nous avait quelque peu éloignés et surtout privés de concerts de ce genre.
On peut malgré tout pousser un petit coup de gueule : comment se fait-il que ceux qu’on entendait / lisait le plus souvent geindre sur les réseaux sociaux qu’il n’y avait plus de concerts n’étaient pas présents ? Si l’affluence était somme toute honorable, l’Ilyade n’était de loin pas sold out ce 26 mars, un samedi de surcroit !
Malgré tout, quel pied de refouler la fosse de cette salle qui devient de plus en plus symboles de fabuleux souvenirs de concerts.
Et ce soir, les portes du rêve étaient ouvertes, et avec un clé de sol, s’il vous plait !
C’est que ce n’est pas rien, la tête d’affiche de ce soir : Monsieur Geoff Tate himself, celui qui a fait frémir de plaisir musical toute une génération de fans entre 1984 et 1994, avec des albums intemporels comme « The warning » (1984), « Rage for order » (1986), « Operation : mindcrime » (1988), « Empire » (1990) et, à degré moindre, « Promised land » (1994). Ensuite ? il aura fallu attendre que le divin chanteur parte de Queensrÿche pour avoir de nouveau droit à des très bons albums, que ce soit avec Operation : Mindcrime, Sweet Oblivion ou son projet solo.
Il y a quatre ans, c’est justement avec Operation : Mindcrime qu’on a pu voir Geoff Tate, en co-headliner avec Angra au Ninkasi Kao de Lyon, interpréter en intégralité l’album référentiel du même nom. Tu penses bien que, quand on m’annonce qu’il va jouer entièrement les albums « Rage for order » et « Empire » pour fêter les 30 ans de ce dernier dans la même soirée, j’étais excité comme un acarien au salon de la moquette !
Mais avant, on a eu droit à deux groupes qui m’étais totalement inconnus jusque là !
Ce sont les Allemands de Sons Of Sounds, une fratrie, qui ouvrent le bal avec un heavy / progressive metal pour le moins bien foutu ! Le chanteur n’était pas avare de mimiques et de poses diverses qui faisait plaisir aux photographes tellement il est expressif. Et niveau chant, physique et gestuelle, on n’est pas très loin d’un certain Bruce Dickinson, ce qui ne gâte rien !
Clairement, on sentait que le groupe prenait un plaisir monstre et tant leur énergie que leur bonne humeur était communicative. Pour ma part, et surement pour pas mal de monde dans le public, ce fut une belle découverte, confirmation par les applaudissements nourris auxquels le groupe a eu droit à la fin de son set.
Une performance d’autant plus remarquable que l’assistance était clairement venue pour la tête d’affiche, et s’est retrouvée séduite par l’énergie et la qualité de la musique proposée.
En deuxième, ce sont les Australiens de Darker Half qui ont suivi. Leur registre se voulait plus dur, oscillant entre power US et thrash metal teuton, avec des musiciens particulièrement hyperactifs tant ils passaient d’un côté à l’autre de la scène. Ca jouait dur, ça jouait fort et ça maintenait le public sous pression du début à la fin du set.
Là aussi, la découverte a été extrêmement plaisante et un tour au merch’ pour m’acquérir leur petit dernier « If you only knew » qui date déjà de 2020 s’est avéré obligatoire tant je me suis régalé.
Il n’y a pas photo, Geoff Tate ne s’est pas trompé dans le choix des deux groupes qui l’accompagnent pour la tournée. Inutile de préciser que, encore une fois, le groupe est reparti sous un tonnerre d’applaudissement et s’est retrouvé particulièrement sollicité au merchandising après leur set, où ils se sont montrés d’une disponibilité et d’une gentillesse à signaler.
Le monde s’entasse devant la scène, hors de question de quitter ma place ne serait-ce que pour soulager un besoin pressant !
Ma compagne Sev’Freak et mon adolescent de Lil’Freak ont eu beau tenté d’essayer de me faire aller au bar, je restait accroché sur le devant de la scène comme une moule à son rocher !
L’attente a été longue, très longue… pour patienter, des papotages divers et variés avec mes voisins de pit et d’autres photographes – toujours un plaisir de revoir mes précieux amis Chris Besse et Melissa Beugnies – mais l’attente en valait la peine.
Lorsque les héros de la soirée prennent place, l’accueil a été énorme et l’album « Rage for order » peut débuter. Déjà, gros son : clair, net, propre ! Lorsque Geoff Tate a commencé à chanter « Walk in the shadows », j’avoue avoir pris peur mais ce n’était que le tour de chauffe. Sa voix est toujours aussi pure et la module toujours à la perfection. C’est qu’il affiche 63 balais au compteur, le gaillard. Et surtout, il a su s’entourer ! Ce ne sont pas que de simples musiciens, ce sont des tueurs. Trois guitaristes (Kieran Robertson, Walter Cianciusi et Dario Parente), un bassiste (Jack Ross) et un batteur (Danny Laverde) ont entouré le chanteur. Quelques chœurs et quelques claviers samplés et c’est parti pour un show « à l’Américaine » et ce, pendant près de deux heures de pur rêve (et pas qu’en infra-rouge), de magie et d’émotions.
Et dès « I dream in infrared », ça a été du 100% du début à la fin. Si le chanteur s’est offert quelques interactions sympathiques avec le public, le groupe a joué un set parfait pour le second album de Queensrÿche, avec des refrains souvent repris à l’unisson par un public des plus réceptifs !
C’est là qu’on se rend compte qu’un album de 1986 n’a pas vieilli et les jouer en 2022 de cette façon confine au génie : les plus musclés « Surgical strike », « Chemical youth (we are rebellion) » ou « The whisper » explosaient tout sur leur passage là où les plus intimistes et poignants « I dream in infrared », « London » ou « I will remember » ont été autant de moments d’émotions de pure beauté de la part d’un chanteur qui vit totalement ses chansons. Et en prime, le relifting de « Gonna get close to you », plus heavy, a donné un moment de puissance monstrueux.
Puis le groupe s’en est allé, histoire de se changer et de souffler un peu et c’est reparti pour l’intégralité d' »Empire« .
J’avoue qu’à l’époque, encore sur le cul par « Operation : Mindcrime« , je n’avais pas apprécié cet album à sa juste valeur. L’achat de la réédition de 2010 avait commencé à me faire changer d’avis. Avoir assisté à son interprétation intégrale le 26 mars a achevé le travail. Certes, ma préférence reste et restera à coup sur toujours sur le chef-d’œuvre intemporel de 1988, mais la prestation de Geoff Tate and co ce soir là me laisse encore aujourd’hui des étoiles plein les yeux.
Impossible de mettre en avant un titre par rapport à l’autre : tout a été parfait, artistiquement, émotionnellement et musicalement !
Un concert où je me suis surpris à me laisser transporter, les yeux fermés (pratique pour prendre des photos, c’t’affaire) et juste savourer. Parce que ce concert ne s’écoute pas, ne se raconte pas… il se vit !
Un petit dessert ? Allez, le rappel composé de « Last time in Paris » suivi de « Take hold of the flame » (de « The warning« ) (alors que la setlist mentionnait « Eye of a stranger ») et tout le monde repart, encore comme hypnotisé par la soirée qu’il vient de vivre…
Et là, on ne peut que remercier Metallian Productions pour ce concert d’anthologie. Et tant pis pour les absents, ils n’avaient qu’à se bouger le cul !
Setlist :
Set 1: Rage for Order
Walk in the Shadows
I Dream in Infrared
The Whisper
Gonna Get Close to You
The Killing Words
Surgical Strike
Neue Regel
Chemical Youth (We Are Rebellion)
London
Screaming in Digital
I Will Remember
Set 2: Empire
Best I Can
The Thin Line
Jet City Woman
Della Brown
Another Rainy Night (Without You)
Empire
Resistance
Silent Lucidity
Hand on Heart
One and Only
Anybody Listening?
Rappel :
Last Time in Paris
Take Hold of the Flame
Laissez un commentaire