Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Si, cette année, il y a un album pour lequel j’ai eu quelques appréhensions avant de l’écouter, c’est bien ce Book of evil du légendaire groupe danois Evil.
Je m’explique, car je doute fortement que la jeune génération, hormis les adorateurs ultimes du heavy metal de la première moitié des eighties, sachent de quoi je parle.
En 1984, si c’était l’année de sorties des Powerslave, Don’t Break the Oath, Fit for Fight ou Red Hot and Heavy, c’était aussi celui d’un EP qui est devenu ultra culte avec le temps : Evil’s Message.
Bordel, qu’est-ce que j’ai pu la dévorer, la cassette, lors de mon adolescence.
Je ne vais pas en refaire une chronique détaillée, j’en parle assez longuement dans son article dédié, lorsque le label Mighty Music, en collaboration avec From The Vault, a ressorti cet EP en CD en juin 2021.

Mais voilà, un an après la sortie de cet EP, le groupe se dissout et Evil renaît en 2007 pour sortir une démo en 2009 (« Ain’t Dead Yet) » et un album, « Shoot the Messenger« , en 2015.
Cet album, quand j’avais su qu’il arrivait, première sortie du groupe depuis 1984, je trépignais d’impatience de pouvoir l’écouter. Putain, quelle douche froide ! Déçu déçu déçu… au point que j’avais même refusé de le chroniquer pour ne pas avoir à justifier à quiconque le fait de ne pas avoir aimé cet album. C’est dire !
Est-ce que le fait que cet album n’a pas répondu aux attentes des fans qu’Evil cesse à nouveau toute activité pendant deux ans ? L’histoire ne le dit pas.
En même temps, on ne peut que saluer le courage de Freddie Wolf d’avoir composé, joué et mixé son album quasiment tout seul, avec juste Søren Nico Adamsen (Denied, Gutter Creek, ex-Artillery…) qui a coécrit et chanté sur deux titres.

Bref, en 2017, Evil refait surface !
Freddie “Wolf” Petersen (guitares) reforme petit à petit son groupe et recrute le batteur Henrik Molin (ex-GSA), Martin Steene (bassiste d’Iron Fire, ex-chanteur de Force Of Evil) au chant, le bassiste Jakob Haugaard (Iron Fire) et le guitariste Nikolaj Ihlemann (ex-Nightlight). C’est sous ce line up que sort ce nouvel album « Book of Evil« , un an après que Mighty Music, également en collaboration avec From The Vault, nous ait ressorti une compilation regroupant la “83 demo” et des titres live de 1985.

Et franchement ?
Quel retour !
Comme quoi, avec un vrai line up, ça change la donne…
Surtout avec un line up qui provient de diverses sous-familles du metal : le batteur venant du thrash, le chanteur et le bassiste du power, les guitaristes du heavy et du gothique…
Bref, quelle différence !

Passée l’incontournable introduction, on se prend du riff entre le heavy façon scandinave des années 80 (on ne va pas se renier non plus), du power metal propre à Iron Fire (quelle surprise !) et parfois le speed metal affirmé proche du thrash metal.
Inutile de dire que ça déboite.
Bon, on ne va pas se mentir : 38 ans après « Evil’s Message« , il ne reste plus grand chose des sonorités de l’EP ! En même temps, seul Freddie Wolf est encore membre originel, ceci explique cela !
Déjà que l’EP était gratiné niveau riffs, ce « Book of Evil » a gagné en tout : en intensité, en puissance, en furie… même en urgence ! Et le constat est d’autant plus flagrant que le groupe nous colle une version survitaminée de l’enchaînement “Evil / Evil’s Message” pour sept minutes et demie d’un hommage appuyé à cette belle époque, mais reliftée. Et en soi, c’est plutôt réussi, ce n’est pas toujours le cas des réenregistrements d’anciens titres (demande à Kingdom Come, par exemple).

En clair, retour gagnant, les appréhensions on disparu, et ce « Book of Evil » risque fort d’être un de mes albums de chevet de ce printemps !

Tracklist :

1. Intro (A Terrible Thing) (0:51)
2. Divine Conspiracy (3:30)
3. Evil Never Dies (4:04)
4. Future Denied (3:43)
5. The Raven Throne (3:48)
6. King of the Undead (4:08)
7. Beyond Mind Control (3:59)
8. Sanctuary (4:21)
9. Storm Warning (3:28)
10. Evils Message (7:28)
11. Book of Evil (7:27)

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