Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Les plus anciens fans de death metal se rappelleront des deux premiers albums de Viogression, « Expound and Exhort » (1991) et « Passage » (1992), tout deux affublés d’une pochette absolument, euh…, dégueulasse.
Si le premier des deux était une pure bombe de death metal typique de l’époque, le deuxième ressemblait plus à un ratage qu’autre chose.
Est-ce la raison pour laquelle le groupe jeta l’éponge en 1994 ? Allez savoir !
Toujours est-il que le quintet de l’époque fonde dans la foulée le groupe de thrash metal industriel Medusa Oblongada avec lequel deux démos ainsi qu’un EP éponyme verront le jour entre 1994 et 1996.
On ignore quand cette formation splittera…

Et vingt ans après le split, Viogression revoit le jour et c’est cette même année (2014, donc) que sort un EP “A Pure Formality”. De la formation originale, seul reste à l’heure actuelle le chanteur Brian DeNeffe et de la reformation en 2014, il ne reste que le batteur au CV impressionnant Duane Timlin (Consumned, Crowned in Glory, Nailed Shut, Splattered Cadaver, ex-Crowned Beheaded, ex-Forest of Impaled, ex-Sarcophagus, ex-Torrent, ex-Weltmacht, ex-Doomspeak, Productive Cough, ex-Broken Hope, ex-Brutality, ex-Dying Fetus, ex-Insatanity, ex-Invidiosus, ex-Reign of Vengeance, ex-Nokturnel, ex-Eternal Ruin, ex-Divine Empire, ex-Ingurgitate, ex-Funeral Rites, ex-Vile Penance). En 2017, Matt Holtz arrive en tant que bassiste avant de passer guitariste, et Jason Hellman sera bassiste sur ce “3rd Stage of Decay”. Depuis, c’est Kyle Sweeny (Eating Infinity, Fisted Sister, ex-Corrupted Saint, ex-Cystic Dysentery, ex-Extremely Rotten, ex-Dead Flesh, ex-Asylumeic Splatterfest) qui tient la basse dans le groupe.

Musicalement ?
Un pur régal : Viogression se la joue comme un bon compromis entre Obituary, Necrophagia, le Pestilence des deux premiers albums, avec un petit côté Death, Morgoth ou Autopsy.
Clairement, sur ce troisième full length, Viogression nous offre un bon retour dans le vieux death metal US des années 90, avec son lot de passages rapides et implacables, alternés avec d’autres en low tempo particulièrement oppressants qui ne sont là que pour nous briser la nuque après des accélérations dantesques (“Murder”, par exemple).
En soi, pas grand chose de neuf sous le soleil de Milwaukee mais ce que fait Viogression, Viogression le fait bien !
Brian deNeffe se déchire les cordes vocales avec un timbre à la croisée des John Tardy ou Martin Van Drunnen et le jeu des guitares se veut suffisamment technique pour approcher la valeur d’un Obituary ou d’un Morgoth.
On peut facilement envisager de classer “3rd Stage of Decay” au milieu des “Slowly we Rot”, “Consuming Impulse”, “Leprosy”, “Odium” ou “The Rack”.
Viogression nous propose un album varié, qui alterne facilement les ambiances glauques et malsaines quel que soit le tempo de la composition, parfois même au sein du même morceau (que les presque 8 minutes de “Sisters of Iris – Taurion” passent vite quand la qualité est au rendez-vous !), flirtant aussi parfois avec le crust comme sur le très court – moins de deux minutes – et intense “3 skulls”.

Et, preuve du bon goût du groupe, il n’hésite pas sur le long “Cypher” à coller un solo de guitare de Jason Gobel (ex-Cynic), c’est dire si Viogression cherche clairement à rattraper le temps perdu pour reconquérir sa place dans les formations les plus crédibles du death metal ! Et même niveau artwork, y a du mieux !

Il va sans dire que tout adorateur de death metal old school va trouver son compte avec cet album qui signe un retour fracassant de Viogression sur la scène death metal !
Je connais des kinés et des ostéopathes qui vont faire fortune avec toutes les cervicales que les headbangs qui vont suivre vont fracasser…

Tracklist :

1. Nectar of Veins (5:33)
2. Under the Riverbed (4:23)
3. Death Dive (5:06)
4. 3 Skulls (1:57)
5. From Dust (5:38)
6. Caliginous Conflagration (4:03)
7. Murder (5:26)
8. Sisters of Iris / Taurion (7:45)
9. Blood Stained Path (4:23)
10. Cipher (7:37)
11. Memory Ever After (3:19)

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