Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 10/10

On ne va pas se mentir : quand on enchaîne les chroniques des nouveaux Omega Infinity et At The Altar Of The Horned God, on sent que la journée va être exceptionnelle !
Gros points communs entre ces deux projets, ils ont non seulement tous deux sortis un premier album en 2020, mais en plus ils étaient pour le moins magnifiques.
Autre point commun, et pas des moindres : tous les deux confirment tout le bien qu’on a pu en penser il y a trois ans.

Plus ritualiste qu’Omega Infinity, At The Altar Of The Horned God n’en est pas moins passionnant !
Encore une fois, l’Espagnol Heolstor (Alverg, Eald, Mystagos, Vanth, ex-Carcharoth, ex-Chains ov Beleth, ex-Trasgo, ex-Cyhiriaeth, ex-Nazgul, ex-Uruk-Hai) qui s’occupe de tous les instruments et du chant, nous fait voyager au gré de ses compositions dans des univers différents avec comme dénominateurs communs des penchants très ritualistes en empruntant une foultitude d’influences musicales à chercher évidemment dans le Black Metal mais aussi dans le Folk et la World Music.

D’entrée, l’album débute avec un “Listen”, sorte de mantra ritualiste débutant sur fond de percussions et de voix solennelles à la façon d’un Heilung certes moins abouti mais non moins pourvu de spiritualité. Et lorsque les guitares, sobres, commencent, on sent que les 39 minutes de ce nouvel album risquent fort d’être un délicieux moment !
Encore une fois, Heolstor joue sur les lancinances tout en offrant une montée en puissance le long de ce premier titre.
Un pur plaisir auditif ! On se laisse envoûter, hypnotiser par cette musique totalement addictive : on regrette presque que ce titre s’arrête au bout de quatre trop courtes minutes.
Plus éthéré, “Closing Circle” arpente des sentiers proches de Dead Can Dance tout en conservant ce côté solennel du premier titre : l’enchevêtrement de voix claire et plus criarde confère au titre une atmosphère proche d’un Elffor en moins médiéval. Mais les nappes de claviers, les touches de guitares impalpables et la présence tant de tambours rituels et du tambourin, addi(c)tionnés une nouvelle fois à la répétitivité des plans, nous embarquent une nouvelle fois dans les méandres de l’univers torturé d’At The Altar Of The Horned God.
S’ensuit un “Heart of Silence” d’une violence que l’artiste espagnol nous avait déjà gratifié sur le premier album avec notamment “Prayer I” : intense et répétitif, avec quelques breaks emplis d’une colère sous-jacente, on se prend une nouvelle fois un titre que n’aurait pas renié Shamaatae sur les trois premiers Arckanum.
Si “Chthonic Summoning” reste dans un registre très Black Metal avec une nouvelle fois son lot de passages ritualistes et répétitifs façon Urfaust, le très éthéré “Guardians of the Threshold” évolue de façon plus proche dans des sphères combinées à la Dead Can Dance et Summoning. Sombre, planant, hypnotique, avec quelques touches de voix féminines impalpables. Parfaite transition avant la sauvagerie d’un “Anointed with Fire” qui se montre d’une grande intensité tout au long de ses cinq minutes.

Les deux autres titres restent encore dans cet univers propre à Heolstor et pourtant : difficile de se dire que « God is in the Rain » est une reprise de… Suicide Commando tant le multi-instrumentiste se réapproprie ce titre pourtant typiquement Electro-Industriel / EBM à la base. Quant à “Severing Light”, comme pour boucler la boucle, propose des percussions similaires à “Listen” pour clore un album en tous points parfaits de la même façon qu’il l’a débuté.
Du grand art !

Subjugué, encore une fois…

Tracklist :

1. Listen (4:32 )
2. Closing Circle (5:08)
3. Heart of Silence (4:35)
4. Chthonic Summoning (4:53)
5. Guardian of the Threshold (4:32)
6. Anointed with Fire (4:52)
7. God Is in the Rain (reprise Suicide Commando) (5:42)
8. Severing Light (5:01)

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Chronique “Through doors of Moonlight”