Note du SoilChroniqueur (Seblack) : 9,5/10

Sorti au printemps 2022, il aurait été dommage de passer à coté de ce deuxième album de la formation québécoise Dépérir. En plus, cet opus intitulé Black Beast est sorti chez Adipocère dont on est ravi qu’il ait repris son activité d’édition musicale. Tout amateur des musiques extrêmes ayant connu les années 90 comprendra bien cet attachement à ce label. Mais tel n’est pas le sujet principal, car il est surtout question, ici, du dernier album en date de Dépérir.
Bon depuis le premier qui était paru en 2015, il y a eu beaucoup de mouvement au niveau du line-up. Nico Reymond étant désormais le seul membre originel. Mais question line-up ce Black Beast n’a pas à rougir, pensez donc : Bob Girard au chant et Kevin Foley qui a martelé les fûts chez Benighted ou Abbath. Si on ajoute à cela quelques invités de marque comme Julien Truchan (Benighted), Vincent Houde (Dopethrone), Fetus (Ultra Vomit) et Julien Gadiolet on se dit que ce disque a plus que quelques arguments pour séduire. Et d’ailleurs, à vrai dire, le temps entre lequel on est séduit puis conquis s’avère très bref.

En effet, dès les premiers titres, on comprend qu’on est parti pour une branlée de trois quarts d’heure. Musicalement, la dominante est black metal, avec une voix bien écorchée et des riffs bien glaciaux façon Immortal (« Black Beast », « The Hunt » entre autres). Mais histoire de bien enfoncer les clous, les titres se parent d’influences death tout aussi redoutables d’efficacité, que ce soit sur le doublement des voix (« Black Beast », « Full of Hate », « The Hunt »), les changements de break ravageurs et quelques soli floridiens du plus bel effet (« Unhallowed Grave »). Et ne parlons même pas du fou furieux qui se démène à la batterie.
Non content de parfaitement amalgamer le meilleur de ces deux genres, Dépérir, y ajoute une dose thrashy un peu slayerienne (« Offended Generation ») qui ne fait que renforcer le coté venimeux de la chose. Quelques petits samples de très bon goût et des paroles au diapason font le reste.
Après une telle débauche d’énergie le groupe s’offre même le luxe d’un magnifique titre instrumental en mode mid tempo mélancolique, avec une touche de chant féminin et un solo à vous tirer les larmes. Non mais !

A l’heure du bilan, on ne peut que dire que tout est impeccablement calibré et efficace sur ce Black Beast. Voilà un skeud qui mérite pleinement son nom : il te vise, il te tire dessus et il t’explose. Et en plus t’es content.

Tracklist :

1. Black Beast (05:08)
2. Unhallowed Grave (03:35)
3. The Book (03:52)
4. Full of Hate (04:22)
5. My Gift to Humanity (05:27)
6. The Pumpkin Man (00:29)
7. The Hunt (04:25)
9. Offended Generation (04:26)
10. Succubus (03:31)
11.Empire (05:33)

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