Un album, deux avis !!!

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

Bordel, je ne sais pas ce qu’ils mettent dans leur Żubrówka, mais les musiciens de metal extrême en Pologne n’ont jamais été trop connus pour faire dans la dentelle !
Bordel, quand on connait les Vader, Hate, Decapitated, Behemoth ou autre Azarath, on sait qu’on ne parle pas d’enfants de chœur.
Et avec une formation regroupant le batteur Michał “Th0rn” (Soulless, ex-Soulless Carnage, Uneven Torment, ex-Conquest Icon, ex-Żywiołak, ex-Amok), le bassiste Remigiusz “Ufo” Górecki (Merkfolk, ex-Asbreaker, ex-Departed, ex-Moonshine, ex-White Crow), le hurleur Visnia (ex-Bedlam, ex-Chains, ex-Red Forest) ainsi que les guitaristes Artur “Xan” Grabowski (Kolos) et Paweł Sitnicki (Hetman, Mesmerized, Vedonist, ex-Dragon’s Eye, ex-Hellfire, ex-Banisher (live), ex-Druzgotor, ex-Gladius Noctis, ex-Murgost, ex-Uneven Torment), on ne peut que s’attendre à une belle apocalypse sonore des plus destructrices.

Et on ne s’y trompe pas : sept longues années après le déjà très dévastateur “Mindless mass” (2015) et un changement des trois cinquièmes du line up (chanteur, bassiste et second guitariste), Sphere continue son travail de sape, en nous abreuvant d’un death metal des plus crus, brutaux et rapides.
C’est que ça tabasse, ma p’tite dame ! Pendant neuf titres d’une moyenne de presque cinq minutes, tout n’est que pluie de décibels et d’ultra-violence d’une précision chirurgicale, le tout sous des grognements d’une rugosité extrême.
Sphere ne cherche pas l’originalité, mais en revanche, si le but d’une telle déflagration est de faire le plus de dégâts possibles, le pari est réussi !

Tout l’ensemble pue bon l’école US des vieux Deicide ou Immolation qui s’acoquinent avec l’Européenne de Behemoth et Belphegor.
En clair, bestial !

N’imaginons pas la moindre accalmie : même quand les tempos ralentissent un tantinet, ce n’est que pour mieux nous recoller une accélération démentielle, qui nous fera l’effet d’une grande claque derrière les oreilles.
Et en prime, les cinq Polonais se permettent le luxe d’inviter les Américains Damien Boynton (Desolation) au chant et le guitariste Dave Suzuki (Churchburn, DNR, ex-Vital Remains) sur “Conquer the Christians”, preuve de leur ferme intention de ne faire aucun survivant !

Pour qui veut se faire passer à tabac pendant 45 minutes, ce “Blood era” est définitivement pour lui !

Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 8/10

Bordel quelle voix !
Satan lui-même se chierait dessus à l’écoute de la puissance vocale de Visnia. Une voix gutturale sortie du cul des enfers à reléguer Chris Barnes de la belle époque à un chanteur d’opérette. Visnia, non content de t’effrayer de son larynx en titane, va également te faire grincer des dents sur ses cris aigus lorgnant sur un Grind infame.
Sphere est actif sur la scène death polonaise depuis 2002, et je m’étonne d’ailleurs qu’il n’ait pas réussi à s’imposer hors de ses frontières. Nos Polonais ont sorti une démo, trois albums et font paraître le quatrième, Blood Era, signé par Deformeathing Production
Le premier titre, « The Age of Contempt », démarre de façon très aérienne, pour vite laisser place à la machine à broyer qu’est Sphere. Même si ce titre est d’une rare violence, sur fond de batterie en mode « stroboscope », nos zicos y ajoutent de très belles lignes de guitares qui flirtent langoureusement sur le technique.

Sphere va directement interpeler Satan en frappant aux portes de l’enfer, portes qu’ils vont ouvrir et en laisser s‘échapper un déchainement de brutalité. Tu vas en prendre pour ton grade, crois-moi, le death metal est ici maitrisé et ne te laissera que peu de répit pour respirer. Tu auras bien quelques ralentissements, mais les accélérations qui suivront seront tellement foudroyantes que tu en perdras tout raisonnement.
Sphere aime se jouer de toi avec ses intros. Quelles soient très aériennes, comme sur « The Age of Contempt », ou encore « Scars of Sanctity », ou qu’elles démarrent sur des solos hauts en couleurs comme sur « Eternal War » , elles n’ont pour but que de te mettre en confiance pour mieux te concasser ensuite.

Le jeu aux guitares de Xan et Pawel est magistral ; les solos sont maitrisés, puant par moment le Heavy, les mélodies sont addictives, les riffs jouent souvent un thrash bien vénère et de belles lignes techniques viennent adoucir un tant soit peu cette avalanche de noirceur, ajoutant par la même occasion un peu de complexité qui n’est pas pour nous déplaire.
Tu ne t’ennuieras pas à l’écoute de Blood Era.
Chaque titre se veut différent, en jonglant avec divers motifs, et tu seras vite happé par le côté esthétique de ce death metal puant la charogne.
Bravo.

Tracklist :

1. The Age of Contempt (5:24)
2. Conquer the Christians (4:10)
3. Blood Era (5:49)
4. Eternal War (4:30)
5. Scars of Sanctity (5:29)
6. Heralds of Pestilence (5:09)
7. Icon of Sin (3:46)
8. I Am Death Incarnate (4:14)
9. Nails (4:54)

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