Le shredder du Connecticut est enfin de retour, cinq ans après un « Pedal To The Metal » en 2004 et un « System X » en 2002 qui m’avaient un tant soi peu déçu par rapport à ses prestations précédentes. Non pas parce que ces deux opus furent franchement mauvais; mais tout simplement parce qu’une certaine impression naissante donnait à penser que le guitariste virtuose manquait d’inspiration d’une part. Et d’autre part que les intérims au chant de Graham Bonnet (Ex- Rainbow, Michael Schenker Group) puis de Curtis Skelton, ne pourraient certainement pas nous faire oublier les vocalises du divin Rob Rock. Car ce dernier, que ce soit avec son vieil ami Roy Z Ramirez avec lequel sous l’appellation « Driver » il a sorti en 2008 un excellent « Sons Of Thunder », ou avec le guitariste de Bochum Axel Rudi Pell avec lequel il officia autrefois, reste une sacrée pointure incontournable. Pour résumer, sans oser la comparaison avec des Dickinson par exemple, il est historiquement « La » voix d’Impellitteri. Et quelque soit l’ersatz utilisé, son absence auprès de Chris est un sacré bémol à des compositions que lui seul peut sublimer car taillées sur mesure pour son timbre de voix…

Le duo est donc reconstitué à notre grand plaisir pour ce « Wicked Maiden », qui déjà retient notre attention par sa durée de gestation : trois années d’écriture avant la sortie de cette offrande, quand habituellement le Sieur Chris sortait un album tous les deux ans. Surprenant… Enregistré aux Village Recorders de Santa Monica, à l’Impellitteri Studios de Thousand Oaks et au Redroom Audio d’Orlando; co-produit par Greg Reely ; mixé au Green Jacket de Vancouver (Canada) et enfin masterisé à New York par la sommité George Marino; autant d’éléments faisant penser que cet album devait frapper un grand coup après cinq années de mutisme.

Et le résultat est en effet à la hauteur des moyens engagés. Dix plages toutes aussi réussies les unes que les autres, et oscillant entre heavy/speed/power voir même Aor comme le surprenant « Eyes Of An Angel ». Toujours à mi chemin d’Yngwie Malmsteen et de l’Axel précité, -et ce depuis plus de vingt ans-, l’alchimie musicale reste inchangée. Une grosse section rythmique bien présente à l’image des lignes de basse assénées par un James Amelio Pulli plus fan que jamais du Black Sabbath, des harmonies bien ficelées et des refrains très marqués, des mélodies énergiques nuancées de cassures de tempos, et enfin des breaks amenant les dégoulinés guitaristiques incandescents du maitre… Du grand art, du heavy ciselé et rafraichissant quoi qu’utilisant les ingrédients classiques. Notez cependant, que le virtuose ne se perd pas dans des démonstrations techniques, qui seraient sommes toutes impressionnantes mais nuiraient aux compositions proposées. Là où un Jo Satriani s’égare parfois, Chris donne une plus value aux titres développés par des soli phénoménaux, ultra rapides, mais sans surenchères comme en atteste par exemple son intervention en cascade de feu sur « Wonderful Life ». De la descendance de Randy Rhoades teintée de Roger Staffelbach au service d’un chanteur d’exception au mieux de sa forme ; que demander de plus puisque les dix titres sont sur mesure ? Et bien tout simplement quelques lignes organiques de haute tenue qui rajoutent encore à l’effet d’ensemble. Utilisées parcimonieusement ou en réparties, celles-ci à l’image d’un splendide « Holy Man » sont la petite cerise sur le gateau.

Accrocheur, énergique, entrainant et sans temps mort, le nouvel Impellitteri se veut ambitieux et sans complexes. Blasts occasionnels, riffs gaillards, soli sur vitaminés, vocalises d’excellence agrémentées de chœurs au diapason, piano et claviers intermittents, lyrics traitant de « Christian Faith », variétés de style metal originelles allant du hard rock comme « High School Revolution » à la Nwobhm tel « Last Of A Dying Breed » ; le combo ne s’est pas moqué de nous pour essayer de nous contenter. Et des titres comme le kitschy « Wonderful Life » ou l’éponyme à l’album « Wicked Maiden » sont de véritables petits bijoux. Un impact immédiat, un bon coup de pied aux fesses vous portant à incliner du hochet avant de vous mettre à headbanguer ; cet Impellitteri on l‘adore.

Sans prétention, sans fard, juste avec sa petite touche Néo par instant, le duo Chris/Rob se donne à fond et nous subjugue par sa sincérité, sa maturité et sa capacité à nous forcer à en redemander. Loin de tous les vaniteux projets de pseudos « guitar hero », où réputés comme tels, cet opus ravira tous les amoureux du heavy tradi issu des années 80/90. Un genre qui traverse une sacrée période « revival » actuellement, n’en déplaise à ses détracteurs. Comme quoi la qualité et l’appréciabilité ne s’érodent jamais… Tant mieux pour nous !!!

Site Internet : http://www.impellitterifanclub.info/
Myspace : http://www.myspace.com/impellitteri

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