Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 7.5/10

Certains albums se découvrent au fil des écoutes, d’abord hermétiques, puis passionnants, une fois qu’on les a apprivoisés et qu’on s’est laissé pénétrer par leur complexité et leurs mélodies insidieuses.
D’autres se montrent plus immédiats, instantanément accrocheurs et percutants, seul le temps étant capable de les répertorier dans les classiques ou dans les étoiles filantes à durée de vie limitée !
Le nouvel opus de Wolfnaut surgit, assurément, dans la catégorie « coup de cœur », dès la première écoute ; si son titre évoque un astre éphémère, souhaitons à ses géniteurs qu’il s’enracine toutefois dans la liste des albums dont on se souvient !

« Return of the Asteroid » est le quatrième album des Norvégiens de Wolfnaut, connus sous le nom de Wolfgang au début de leur carrière. Enregistré en conditions live, et embelli de quelques arrangements complémentaires (deuxième guitare en particulier), il respire la fraîcheur, la spontanéité, et se balade entre plusieurs styles. Quand d’excellents riffs stoner-doom, gorgés de fuzz, ouvrent « Brother of the Badlands » ou « My Orbit is Mine », des titres tels que « Crash Yer Asteroid » ou « G.T.R. » partent vers le rock garage sous amphétamines ; alors que « The Mighty Pawns » ou « Wolfnaut’s Lament » évoquent plus le rock psyché ou le desert rock, avec leurs effets tremolo, voire carrément le doom fumé à la Ufomammut. Sans oublier LE petit bijou « Arrows », balade touchante, portée par un joli groove basse-batterie, et une voix sussurée qui monte en puissance sur la fin. Cette chanson est une relecture d’un morceau du second album ; on en redemande, tant elle est belle, elle aurait même gagné à être plus développée !

Le chant de Kjetil SÆTER représente une pleine réussite. Réellement captivant, assez « emphatique » quand il se lâche, un peu façon Red Fang, parfois sali d’effets distordus ou psychédéliques, profond et touchant sur le calme « Arrows », il lie ces neuf morceaux de ses mélodies accrocheuses. Le gars a des choses à dire, il n’hésite pas à évoquer des thèmes tels que la guerre en Ukraine (« Crates of Doom »), les soldats en Afghanistan (« G.T.R. »), ni à faire chevaucher sur les deux derniers albums un triptyque de titres, conclu ici par « The Mighty Pawns » et « Wolfnaut’s Lament » (pavé de dix minutes, terminé par un solo frénétique qui ne manquera pas d’être étiré à l’envi en concert).

Le côté immédiat de l’album, l’accroche instantanée des riffs, mélodies, sensibilités variées, créent une grosse attente chez l’auditeur, et ce dès les premières notes de chaque morceau. A tel point qu’une légère déception peut poindre lorsque les fins de morceaux arrivent, alors qu’on sent que Wolfnaut en a encore sous la pédale et aurait pu développer plus quelques ambiances ! Six titres sur neuf de quatre minutes et demi ou moins, on en aurait bien repris une petite louche !

Tracklist :
1. Brother Of The Badlands 4:27
2. My Orbit Is Mine 3:07
3. The Mighty Pawns 5:44
4. Crash Yer Asteroid 2:48
5. Arrows 4:41
6. G.T.R. 3:00
7. Something More Than Night 3:21
8. Crates Of Doom 7:14
9. Wolfnaut’s Lament 10:13

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