Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

L’air de rien, les Italiens de Game Over viennent de fêter leurs quinze années d’une carrière très honorable : cinq albums, auxquels on peut rajouter deux EP et deux splits (avec Blasphemic Forces, puis Over Nation) et une certaine stabilité dans un line up qui n’aura vu qu’un changement de batteur en 2012.
Autant dire que, dans le quatuor de Ferrara, ça joue la continuité.
Et pourtant, d’habitude si prolifique – les quatre premiers albums sortis entre 2012 et 2017 –, là, Game Over a pris son temps : putain, quand même six ans !
C’est qu’on a failli attendre.
Bon, on va être indulgent parce que l’attente en valait la peine.
De là à dire qu’il ont sorti leur meilleur album, c’est un pas que je n’oserai pas franchir tant “For Humanity” (2012) ou “Crimes Against Reality” (2016) sont de véritables joyaux du Thrash Metal, mais cet “Hellframes” vaut assurément le coup d’oreille pour tout thrasher digne de ce nom.

C’est qu’ils ne nous épargnent rien, les quatre Italiens.
Les titres sont suffisamment accrocheurs pour être rapidement mémorisables, tout en y ayant incorporé une belle petite dose de technicité qui les distinguent de bon nombre de groupes du même genre.
Game Over arrive aussi à apporter une petite touche de modernité à sa musique sans renier son amour pour la frange la plus old school du genre.
Et surtout, le groupe est capable de nous coller des titres de cinq, six, voire huit minutes sans qu’on ne ressente la moindre redondance ou le moindre ennui.

Et surtout, on sent qu’un soin tout particulier a été apporté aux effets et aux ambiances : ici, on nage au milieu des univers de formations plus qu’honorables comme Xentrix, Testament, Megadeth, Annihilator ou Sacred Reich.
Si l’agressivité est omniprésente, comme tout groupe de Thrash Metal qui se respecte, Game Over ne recherche pas forcément les tempos les plus enlevés : les riffs sont souvent saccadés, les accélérations arrivent de temps en temps, mais on ressent surtout une rage contenue qui ne demande qu’à exploser tout au long de l’album.
Mieux que ça, Game Over parvient à nous tenir en haleine du début à la fin et n’hésite pas à nous faire replonger presque quarante années en arrière avec un “Deliver us” qui nous fera penser au “Deliver us From Evil” d’un certain Exodus sur le toujours impeccable “Bonded by Blood”.

C’est ainsi que l’album se veut plus riche que la première écoute le laisse suggérer : entre petite bombes explosives nerveuses (“Call of the Sirens”, “The cult”, “Synthetic Dreams”), titres plus Heavy (“Path of Pain”, le très Metallica “My World Dies Screaming” sur lequel Renato « Reno » Chiccoli se la joue très James Hetfield dans son chant), pseudo power ballade qui s’énerve dans sa deuxième partie (“Count your Breaths”), instrumentaux plus atmosphériques (l’intro “Visions” et l’interlude intelligemment place en milieu d’album “Atonement”) ou des morceaux de bravoure qui reprennent à eux touts seuls ce que le Thrash Metal propose de mieux (“Deliver us”).
Et surtout, Game Over se permet le luxe de nous offrir huit minutes d’un titre éponyme de grande classe, sur lequel on a droit aux apparitions aux synthés de Domenico “Dome” Diego, guitariste et claviers des non moins Italiens de Fulci, ainsi que de TV-Crimes (également présents en guest aux claviers sur le dernier album de Fulci sur plusieurs titres).
A lui tout seul, ce dernier titre prouve tout le talent de composition de la formation et ravira tout thrasher exigeant.

Bref, Game Over nous sort un des albums de Thrash Metal de cet automne !
D’ores et déjà indispensable.

Tracklist :

1. Visions (1:42)
2. Call of the Siren (3:38)
3. Path of Pain (4:03)
4. The Cult (3:47)
5. Count Your Breaths (5:21)
6. Atonement (2:15)
7. Deliver Us (6:04)
8. Synthetic Dreams (3:47)
9. My World Dies Screaming (4:20)
10. Hellframes (8:08)

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