Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10  

Les groupes de black arborant des line up féminins ne sont pas légion ! Asagraum en fait partie, le combo affichant une ossature axée sur un duo féminin, complété en live par d’autres black metalleuses !
Fondé en 2015, Asagraum possède à son actif deux albums, « Potestas Magicum Diaboli » et « Dawn of Infinite Fire », sortis respectivement en 2017 et 2019, et qui ont pleinement ancré le groupe dans le paysage black mondial. Les Hollandaises remettent le couvert cette année avec un album live mais surtout avec « Veil of Death, Ruptured », leur troisième album studio comprenant huit morceaux qui devraient une fois encore nous plonger dans les méandres de l’occultisme !

Ma fille, qui, je le précise, n’écoute pas de musique metal, étant présente au moment de démarrer l’écoute, je lui demande de me donner son impression sur le premier morceau. « Franchement Papa, autant parfois il y a des trucs qui passent, autant là, c’est de la musique de barjot ! Même si je le sais depuis longtemps, mais tu es barjot mon papounet adoré !! » J’ai fini de l’achever en lui indiquant qu’Asagraum était un groupe uniquement féminin avec pour réponse un « Arrrrrrgh » qui aurait certes fait une bonne intro de titre mais qui ne semblait pas indiquer une marque d’approbation pour autant !
Bon, cela fait un peu court comme chronique si je m’en remets à cette fine analyse de laquelle je déduis que je suis un barjot aux yeux de ma fille (ce n’est pas un scoop), que ma fille n’a décidément pas l’oreille musicale et qu’Asagraum ne propose visiblement pas une musique pour danseuses étoiles dans ce nouvel album ! Remettons l’église au milieu du village, si je puis dire, pour un groupe dont l’occultisme et le satanisme sont le fond de commerce, mais bon, il faut bien de la matière pour exercer ses passions !

« Ignem Purificat Lilitu » ouvre donc ce troisième opus sur un black certes aux connotations obscures, le timbre de voix d’Obscura ne laissant pas le doute là-dessus, mais le morceau sort du registre du pur black des nineties car plus mélodieux et limite atmosphérique, sur la dernière partie, notamment, ce qui n’enlève rien à la qualité musicale, le tout produisant son effet !
Ceci dit, ce côté black brut de fonderie qui fait la marque du groupe jusqu’à présent est bien présent tout au long de l’album, Asagraum n’ayant pas vendu son âme au diable, ou alors ne l’a pas racheté, au choix !

Les morceaux, comme l’excellent « Fearless Dominance », ou encore le superbe « Impure Fire » aux sonorités malsaines, te tourmenteront non seulement sans relâche, mais ils finiront de te convaincre sur ce point si tant est que tu avais des doutes.

“Opus ad Errantem” et “Opus ad Aeternum” sont à considérer comme deux intermèdes qui, de mon point de vue, n’apportent pas grand-chose à cet opus.
En revanche, rien à redire sur les autres morceaux, tous ont leur propre âme, qu’ils soient joués sur un tempo lent ou sur un rythme effréné. Ainsi, « De verloren tijd » (le temps perdu) a lui aussi une ambiance atmosphérique, voire psychédélique, le tout avec un côté sombre et lourd, là où « Veil of Death, Ruptured », titre de l’album éponyme, te martèlera l’esprit à grand renfort de blast beats, de rythmes plus rapides et de voix d’outre-tombe, pour que ton âme soit malmenée en son tréfonds.

“De waanzin roept minj naam” conclut cette galette de belle manière, en alternant en totale maitrise des passages de furie musicale et des moments à l’atmosphère plus flottante et dérangeante !

Rien à dire sur la production, si ce n’est qu’elle est en phase avec le genre musical du groupe ! L’artwork de la pochette représente deux gentes dames dans un marécage à l’eau saumâtre, qui font immanquablement penser à des beautés bataves façon belle des champs, mais dans leurs mains, point de lait ni de fromages mais des crânes humains, il ne faut quand même pas déconner !

Asagraum poursuit sa route sans fléchir et propose avec « Veil of Death, Ruptured » un album complet et solide, légèrement plus ouvert dans le style de black que celui figurant dans leurs deux premiers opus, sans pour autant renier le côté traditionnel du registre ! Dommage qu’il n’affiche que trente-six minutes au compteur car la matière vaut le détour !
A mettre dans toutes les bonnes oreilles qui se respectent !

Tracklist :

01. Ignem Purificat Lilitu 04:52
02. Fearless Dominance 05:10
03. Opus ad Errantem 01:04
04. De veloren tijd 05 :24
05. Impure Fire 05:10
06. Veil of Death, Ruptured 05:24
07. Opus ad Aeternum 03:15
08. De waanzin roept minj naam 06:08

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