Photos + report : Seblack et Musta

Musta :

Vendredi 27 octobre était une soirée placée sous le signe du black metal. On change totalement de registre, ce samedi 28 octobre, pour profiter d’une soirée plus gothique. Le festival EX Tenebris LUX se clôture avec trois groupes, dont Soror Dolorosa en tête d’affiche, suivi de Denuit et Tangerinecat. La soirée promet d’être dansante et riche en spleen.

Tangerinecat a la dure mission  d’ouvrir les hostilités. J’ai malheureusement raté le début de leur concert à cause de mon travail, mais je pense avoir vu l’essentiel de leur prestation. Il s’agit d’un duo Ukrainien. Le décor se veut plutôt sobre, mais efficace. Je ne connaissais absolument pas ce groupe avant de les voir sur cette affiche il y a quelques mois et n’ai pas pris le temps d’écouter leur projet musical. Tangerinecat, on aime ou on est de marbre. Je dois avouer tristement ne pas avoir été du tout réceptive à leur univers. La qualité du son est très bonne et leur prestation l’est également, d’un point de vue objectif. Mais je n’y arrive pas, je n’adhère absolument pas à leur style. Certains passages me rappellent des groupes comme Dead Can Dance, une ambiance Shamanique, la voix me fait penser à Björk (les artistes nommés et l’ambiance me parlent) mais l’accroche n’y est pas. J’ignore pourquoi leur performance ne me plaît guère et m’agace même. Cela me peine car le duo n’est pas mauvais en soi. Le public semble toutefois apprécier le concert dans son ensemble. Je les félicite tout de même pour leur performance très pro !

C’est au tour du duo Denuit de poursuivre la soirée. Une de mes amies a décrit la musique du groupe ainsi “Si Perturbator avait rencontré La Femme”. Je n’aurais pas dit mieux, en effet, l’atmosphère, les néons, la voix féminine, sont une belle fusion des artistes susmentionnés. Le duo nous a plongé dans un univers festif, lumineux, plein d’amour (ils n’ont cessé de nous dire qu’ils nous aimaient) et de bienveillance. Il s’agit d’un groupe passionné et passionnant, parfaitement taillé pour le show. Le décor se veut une nouvelle fois sobre mais élégant, avec un joli néon représentant le logo du groupe et de belles lumières. L’ambiance du concert rappelle certains groupes comme New Order, Rendez-Vous, et on peut apercevoir un public très festif, dansant. Denuit ne m’a clairement pas laissée de marbre, il fallait d’un côté rester concentrée pour prendre quelques clichés, tout en savourant leur performance remarquable. Il s’agit d’une superbe découverte pour moi. Le duo démarre le concert en jouant leur morceau « Ritual », nous plongeant d’emblée dans leur univers fascinant et charmant. On ressent une certaine sensualité, une chaleur (similaire à La Femme) et beaucoup d’influence synthwave mais avec une atmosphère plus gothique. On a envie de créer une boite de nuit spéciale pour eux en écoutant leurs chansons, tant elles donnent envie de danser et sauter (ils se qualifient d’ailleurs comme un groupe de Nightwave sur leur page Instagram, on comprend mieux pourquoi après les avoir vus).  Le groupe a joué onze de ses chansons durant ce concert, dont plus de la moitié du set est consacré à son album fraîchement sorti le 20 octobre dernier. Quel plaisir de voir des groupes mettre en lumière leur dernier opus, je ne peux que féliciter cette démarche ! Le couple termine sa performance avec la chanson « Skeletons », acclamée par un public plus que conquis.
Je félicite Denuit pour ce concert de grande qualité ! Denuit est à revoir sans modération.

Setlist : Ritual, Your Pain, Sacrifice, Nott, Zombies, I’m Bleeding, Dark Shoot, Abysses, Cendre, Fear, Skeletons.

Soror Dolorosa, tête d’affiche de ce samedi soir, vient boucler ce weekend riche en musique. Le quatuor toulousain/parisien n’était pas venu à Montpellier depuis dix ans. Quel plaisir de voir un tel groupe, une semaine jour pour jour après le concert des mythiques The Sisters Of Mercy à Toulouse. Le frontman de Soror Dolorosa, Andy Julia, qu’on a rebaptisé Andy Eldritch avec mes amis, de par sa ressemblance frappante avec le chanteur des Sisters et sa façon de se dandiner sur scène, n’a pas dérogé à la règle ce samedi. Je peux d’ailleurs confirmer que l’élève a dépassé le maître, tant sa voix et son charisme étaient de rigueur ce soir. Le quatuor arrive sur scène avec une présence de lights plus importantes que les groupes précédents, et beaucoup de fumées. Le décor est de nouveau sobre ce soir.

Le groupe démarre son set en jouant « Dead Yesterday » et nous plonge immédiatement dans son univers lumineux et captivant. La qualité du son est d’ailleurs parfaite ce 28 octobre, il n’y a rien à redire. Toutefois, le groupe a subi une coupure de courant durant quelques minutes, mais a pu vite reprendre le concert avec un public captivé et passionné. Soror n’a actuellement pas de batteur et utilise une boîte à rythme, cet élément apporte une touche lumineuse et très dansante à sa musique. Les musiciens se veulent dynamiques sur scène et ne cessent de bouger pour la plupart d’entre eux. Ils ont d’ailleurs joué quatre nouvelles chansons lors du concert : « Tear it up », « Red Love », « Hurlement » et « Obsidian Museum ». Le morceau « Red Love » a, toutefois, déjà été joué par le passé avec l’ancien line-up, et seules les paroles ont été conservées. En effet, l’instru a été refaite intégralement pour le prochain album du quatuor. On ressent une harmonie/complicité entre les membres du groupe. Si vous aimez Rendez-Vous, New Order, Blind Delon, Twin Tribes, vous ne pourrez qu’être charmé par la musique de Soror Dolorosa.

La voix d’Andy, teintée de spleen, nous a fait vibrer pendant plus d’une heure. On avait l’impression d’être dans une soirée des années 80, de par leur musique et leur atmosphère plutôt vintage. Le quatuor a mis la musique goth à l’honneur et a prouvé que ce style musical est loin d’être enterré. Leur prestation est digne des plus grands groupes du style tels que The Cure ou The Sisters Of Mercy. Je ne peux que les féliciter pour leur performance hautement qualitative. Un pur régal auditif ! À revoir sans limites ! Let’s goth n’roll !

Je tiens à remercier tout particulièrement Andy, Hervé, Jean-Baptiste et Xavier, pour le moment passé en leur compagnie en fin de concert. Des artistes talentueux et très gentils de surcroît. Merci également à mon amie photographe et merch girl du groupe, Mathilde.

Setlist : Dead Yesterday, Tear it up, Silver Square, Everyday, Autumn Wounds, Red Love, Obsidian, Hurlement, Trembling, Outro.

Ce weekend était purement dantesque. Nous avons été plongés dans deux soirées aux styles musicaux très différents ; pourtant, ces concerts étaient tous captivants et passionnants. De la musique passionnée et passionnante pour des gens dévoués à ces sous genres musicaux.
Un énorme merci à What The Fest d’avoir organisé ce festival incroyable, et merci aux groupes pour le plaisir auditif et leur performance remarquable.
Ce fut aussi l’occasion de rencontrer mon camarade Auvergnat Seblack. Il va également vous faire son retour sur cette seconde soirée.

À l’année prochaine EX Tenebris LUX !

Seblack :

Cette deuxième soirée à l’église de la Maison des Chœurs de Montpellier se place dans une ambiance musicale différente de la veille. L’affiche proposée navigue, en effet, davantage dans un univers gothique et éeectro. Pour autant, on reste dans des univers sombres et atypiques, alors je ne sais pas si j’aimerai la musique, mais l’idée de proposer ce type d’affiche me plaît, je trouve ça à la fois pertinent et audacieux.
Bon, mis à part Soror Dolorosa que je connais un petit peu, les autres groupes me sont totalement inconnus. Qu’importe. La salle n’est pas sold out ce soir, mais quand même bien remplie, le public semble un peu différent de celui de la veille, mais on retrouve quelques métalleux qui ont tenté l’aventure.

C’est le duo  Tangerinecat qui ouvre la soirée dans une configuration minimaliste, d’un côté Zhenia Purpurovsky au chant, de l’autre Paul Chilton avec une console. Dans un premier temps, la musique est, elle aussi, assez minimaliste, avec quelques sonorités dark, des beats electro et une voix quasi shamanique. Honnêtement, j’ai eu un peu de mal à entrer dans le concert. Les choses se sont toutefois un peu améliorées avec l’adjonction de sonorités plus folk, notamment l’utilisation d’une vielle qui a enrichi le spectre sonore et apporté une une rythmique plus accrocheuse. Quelques membres du public commencent à danser et la foule des auditeurs grossit peu à peu. Les deux musiciens livrent une prestation qui va crescendo. C’est un joli set quand bien même je suis trop peu familier de ce type de musique pour pleinement l’apprécier. Une grosse majorité du public salue d’ailleurs cette prestation.

Nouveau saut dans l’inconnu avec un autre duo : Denuit. Là encore, le décorum est relativement minimaliste, mais le néon reprenant le nom du groupe allié à des lights plutôt douces donnent à la scène un petit côté “club rétro” très plaisant.
Contrairement à Tangerinecat ou Nero Kane la veille, Ivi (claviers et machines) et Lis (chant) jouent proches l’un de l’autre, donnant au set un côté intimiste, aussi bien entre les musiciens qu’avec le public. Pour ce concert, le groupe se concentre sur son dernier album, Ritual, fraîchement sorti, tout en enrichissant la set list d’autres compositions. Le public montpelliérain a répondu présent, la salle est bien pleine. Musicalement, on est dans un registre mélangeant le côté sombre de la  darkwave, mais avec des touches plus douces de synthwave ou quelque chose dans le genre. Le son est très bon et équilibré entre l’instrumentation et le chant. Le spectacle est visuel aussi : la chanteuse danse doucement ou change régulièrement de posture, derrière sa console Ivi se déchaîne et n’a d’yeux que pour Lis. Bien vu aussi, les petits jeux de lumières avec des lampes de poche qui amènent un petit plus, comme quoi on peut faire beaucoup avec pas grand chose. Honnêtement je suis très vite rentré dans ce concert plein de sonorités belles et assez sombres parfois aussi. La complicité évidente entre les deux musiciens et la douceur avec laquelle la chanteuse communique avec le public se sont avérées touchantes à voir et à écouter. Honnêtement, si vous voyez que Denuit passe dans vos contrées, poussez la curiosité, allez-y, vous ne serez pas déçus. Une vraie belle découverte pour ma part.

Place désormais aux stars de la soirée, avec Soror Dolorosa et son rock gothique. Comme dit plus haut, c’est le seul groupe que je connaissais un peu, notamment avec l’album “No More Heroes”. Cela tombe bien, puisque ce concert commence par le pêchu “A Dead Yesterday”. Lunettes de soleil vissées sur le nez, le chant et la chorégraphie d’Andy sont au top.  Le jeu et le son des musiciens sont parfaits avec de belles réverbérations pour les guitaristes et un son bien velouté pour le bassiste. Comme le soulignait Musta, on pense immanquablement aux Sisters of Mercy. Tout s’enchaîne parfaitement, avec de belles variations de lumières, jusqu’à un incident technique qui contraint le groupe au silence pendant quelques minutes. Pas de quoi les désarçonner pour autant, mais à titre personnel mon attention s’est un peu envolée et il m’a fallu quelques morceaux pour me remettre dedans. Le groupe n’y est évidemment pour rien et s’est fort bien sorti de ce moment toujours embarrassant. Les titres s’enchaînent de nouveau et le concert s’achève sur un “Trembling Androgyneous” classieux. La classe c’est le mot que je retiendrai pour qualifier la prestation de Soror Dolorosa. La classe.

C’en est donc terminé de cet EX Tenebris LUX et on ne peut que remercier et féliciter l’ensemble des instigateurs et des acteurs de ces deux très belles soirées. L’équipe du What the Fest est parvenue à créer deux événements à la fois différents et proches, témoignant d’une ouverture et d’une intelligence musicale qu’on ne croise que trop peu aujourd’hui. Très appréciable aussi, le fait d’avoir sollicité la scène locale avec des artistes de talent. Je suis absolument ravi d’avoir fait le déplacement depuis les volcans d’Auvergne et avec une affiche de cet acabit, je le referai bien volontiers.