Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 6,5/10

Cosmic Jaguar est un groupe singulier à plus d’un titre !
Originaire d’Ukraine, bien que ses musiciens possèdent des noms à consonance sud-américaine, il a vu le jour en plein conflit l’année dernière. Le trio qui le compose est passionné de culture et de mythologie aztèques, c’est d’ailleurs autour de ce sujet que leur premier album, qui est sorti fin avril de cette année, a été composé ! A peine six mois plus tard, ils reviennent déjà avec un EP quatre titres, enregistré dans un studio épargné par le conflit à Zaporijjia. Il faut avouer qu’en matière de singularité ou d’originalité, on tient des bons clients, là ! Si l’on ajoute à cela qu’ils qualifient leur style comme étant du thrash metal technique et progressif avant-gardiste, on n’est pas loin du carton plein ou d’un début de scénario de série Netflix, au choix !

Alors, que nous disent ces quatre morceaux ? En premier lieu, que ce constat n’est pas erroné, puisque la culture aztèque est de nouveau le fil conducteur de l’EP, tout comme le style musical annoncé.
Ensuite, il faut avouer que le rendu est parfois surprenant avec cette association de thrash, de technicité et de prog, mais de bonne qualité et plutôt agréable à l’oreille, pour qui possède une sensibilité thrash !
Quelques arpèges, des chants tribaux et amérindiens sont servis en guise d’intro sur « The Shorn Ones », avant que le morceau ne s’emballe via un thrash rapide et entraînant, couplets et refrains inclus avec une voix agressive en phase ! Le break dans lequel la basse domine est, quant à lui, plus moderne, rattrapé par un solo incisif expédié par Dionisio Oscuro, en renfort sur plusieurs titres de cet opus !

« The Bleeding Tree of Tamoanchan » se lance sur un riff groovy empreint d’influences Panteresques, avant que le rythme ne s’accélère avec une voix tapant dans les aigus, sortant du registre dans lequel elle était sur le premier morceau. Quelques breaks alliant technicité et modernismes interviennent à plusieurs reprises, avec tantôt des envolées à la basse et des parties mélodiques plus calmes envoyées par les guitares.
La construction des morceaux est tout sauf linéaire et peut parfois paraitre alambiquée, partant dans tous les sens au gré de l’inspiration du moment, celle du bassiste ou des guitaristes, tel que cela peut se percevoir également sur « Obsidian Mirror ». Dans ces changements de cap permanents, Alejo tient la barraque solidement depuis ses fûts, appuyant avec force et précision les revirements musicaux !
C’est sans surprise que la reprise de « Veil of Maya », composée il y a une trentaine d’années par Cynic, groupe de metal prog originaire de Floride, trouve sa place parmi les titres de Cosmic Jaguar, le style, la construction et l’ambiance étant tout ce que l’on retrouve dans la musique proposée par les Ukrainiens ! On notera une intensité augmentée, probablement du fait d’une production bénéficiant des apports des progrès techniques et/ou de plus de moyens mais également de la volonté d’apporter une touche plus marquante tout en conservant l’esprit original.

Au final, cet EP, qui parait peu de temps après le premier album du groupe, montre que l’inspiration et la créativité sont au rendez-vous malgré le contexte particulier que chacun connait en Ukraine ! « The Order of the Jaguar Knights » possède une ossature thrash aux ramifications techniques, modernes, progressives qui ne manqueront pas d’interpeller l’auditeur par l’originalité du résultat !
De quoi mettre en PLS les aficionados de thrash old school, qu’on se le dise !

Tracklist :

1. The Shorn Ones
2. The Bleeding Tree of Tamoanchan
3. Obsidian Mirror
4. Veil of Maya (reprise Cynic)

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