Line-up sur cet Album
Vindsval – Guitares, basse / Marion Leclercq – Chant / Vincent Petitjean aka Dehn Sora – Chant / W.d.F. - Batterie
Style:
Avant-garde black metalDate de sortie:
1er décembre 2023Label:
Debemur Morti ProductionsNote du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8,5/10
Eitrin est le fruit de l’association de plusieurs âmes qui errent dans d’illustres combos qui nous secouent la pulpe depuis moult années, voire décennies pour certains, Blut Aus Nord, Mutterlein et Throane, rien que ça ! Ils sortent un album éponyme, leur premier, qui vient célébrer les vingt ans de Debemur Morti Productions, label de qualité qui ne cesse de dénicher des pépites underground !
Forcément, avec pareil line up qui va puiser dans des influences multiples et sombres, on ne peut s’attendre qu’à un résultat tout en noirceur qui ne laissera pas les mortels que nous sommes dans l’indifférence !
En effet, mêler le black metal, l’indus, le dark ambient, le post-punk voire le hardcore, il en ressort rarement (jamais en fait) de la musique de chambre ! Alors accrochez vous pour un voyage obscur et tourmenté voire empoisonné !
Les ambiances sont d’emblée pesantes, rendues lourdes et intrigantes à plus d’un titre ! Les sonorités dissonantes à souhait, les voix de Dehn façon chœurs angoissants et hantés, la ligne de basse à la fois puissante et enveloppante y contribuent grandement, sans oublier la voix d’écorchée vive de Marion qui a de quoi figer sur place une armée de molosses agressifs !
Les morceaux tournent en moyenne autour des cinq minutes, ce qui leur permet de garder une énergie intacte qui ne se dissipe pas au fil de l’eau comme c’est parfois (souvent) le cas avec des titres fleuves dépassant la dizaine de minutes ! Pas ailleurs, la plupart dispose d’intro et/ou d’outro plutôt calmes, qui certes plantent le décor ou terminent sur une phase pendant laquelle on peut se refaire la cerise, ou permettant de se sentir partir sous les effets du poison injecté, mais qui réduisent au final le cœur de chaque titre. Tous évoquent un poison différent qui promet une destinée mortelle à qui l’ingurgitera, mais j’avoue n’avoir pas creusé pour savoir à qui ils étaient destinés ici.
La performance vocale de Marion mérite qu’on s’y attarde un peu ! Dire qu’après avoir quitté Overmars, elle pensait mettre fin à son parcours musical… On peut mesurer la perte que cela aurait été quand on voit, ou plutôt entend, l’expression de son talent dans tout ce qu’il a de plus explosif ! Cris déchirants, gémissements plaintifs, hurlements tous droits sortis des entrailles de la terre se succèdent au fil des morceaux, tout en maîtrise et collant pleinement au registre obscur que les parties instrumentales diffusent dans une sorte de tourbillon malsain duquel il ne semble pas possible de réchapper !
De mon point de vue, il n’y a pas de titre prenant le dessus sur un autre ; tous procurent leur lot d’émotions et ont une capacité immersive, l’auditeur étant happé dans une obscurité totale à chaque instant, que ce soit dans les phases calmes des débuts de morceaux ou lors de l’intensité musicale qui s’en dégage, et ce, tout au long des trente-sept minutes d’écoute ! Question intensité, celle de « CURARE » est une spirale infernale que les blast beats incessants, les riffs enivrants, crescendo dans l’escalade maléfique, et les breaks sombres et planants amplifient pour s’emparer de ton âme en te pousser dans tes derniers retranchements.
L’artwork de la pochette image à merveille l’univers qu’Eitrin dépeint, tout en noirceur.
Ce premier opus d’Eitrin est juste maléfique, terrifiant et subjuguant. Il imprègne et marque au fer rouge l’âme de celui que la curiosité et la recherche d’une certaine forme d’excellence musicale intense et sombre auront poussé à lui prêter une oreille !
Gageons qu’il ne faudra pas attendre une vingtaine d’année supplémentaires de vie pour Debemur Morti Productions avant de voir sortir une autre galette de cet acabit.
Tracklist :
1. RICIN – The bloody king of all poison 5:13
2. SARIN – Consigned to oblivion 5:09
3. CYANIDE – A cracked dam 4:43
4. PHENOL – Sinister 4:13
5. ARSENIC – The eye of the whale 5:22
6. MUSCARINE – What is sacred 5:35
7. CURARE – The silence of the innocent 6:58
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