Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 7/10

« Code Red » est le premier album d’Alpha Warhead, jeune combo de thrash metal portugais qui a vu le jour fin 2019. Comme la plupart des galettes de thrash, il est expéditif, dépassant à peine la trentaine de minutes avec huit titres qui fleurent bon les eighties.
Enfin, plutôt sept, dans les faits car « Detonation Sequence » n’est qu’une intro instrumentale qui, outre le fait de nous faire patienter deux minutes avant d’entrer dans le cœur du sujet, n’est guère intéressante.
Une sirène retentit, suivie d’un riff martial façon Metallica de la période « Ride the Lightning » pour lancer « Code Red » dont le tempo s’accélère illico à grand renfort de doubles pédales que Pedro expédie sans discontinuer ! Pas de doute, le thrash des années 80 est bien la source d’inspiration du groupe, la voix de Diogo est là pour le confirmer, tout comme le « Kirk » solo, si vous voyez ce que je veux dire !
C’est à la basse que démarre « Fuel to the Fire », qui a été un de leurs premiers singles, avant que la guitare qui rentre en jeu propose des accords que l’on peut retrouver sur le break de « Disposable Heroes » de qui vous savez. On n’est pas sur un thrash joué à tombeaux ouverts mais dans une certaine musicalité au rythme maitrisé et aux variations de tempos qui le sont tout autant, ce qui pourrait paraitre un peu poussif par rapport à des formations dont l’avalanche de riffs ultra rapide est le credo !

Ceci dit « Thunder, Rain and Lightning » vient donner un petit coup de fouet, à grand renfort d’énergie tant musicale que vocale ; de mon point de vue, l’un des titres les plus intéressants de cet opus, basé sur un riff acéré et efficace, incluant un break cassant le tempo et un solo incisif qui lui aussi contribue à botter des culs en bonne et due forme.
« Paranoia » amène un vent de folie et donne l’impression d’avoir été enregistré sur une seule prise tant il parait brut de fonderie, notamment dans la voix rageuse de Diogo qui aurait pu trouver sa place sur « Kill ‘em All ». Cette rage est également présente sur le très bon « Backfire », expéditif à souhait et donnant envie de retourner le pit, tout comme « Bullets of Hate » qui vient conclure cette galette avec une belle hargne et une envie d’en découdre. C’est sous cette forme-là, qu’à titre personnel, je préfère le quatuor lisboète, libérant leur énergie sans retenue à travers des compos percutantes et efficaces.

La qualité de la production est largement perfectible, ne permettant pas en l’état d’apprécier pleinement l’ensemble des compositions comme il se doit, « Apollyon » sonnant très brouillon alors qu’il a des arguments à faire valoir.
Malgré le constat et les comparaisons faites ici, Alpha Warhead n’est pas un ersatz de la bande à James et Lars ! Nul doute qu’ils sont évidemment une grande partie de leur influence comme nombre de formations mais les Portugais montrent, notamment dans la deuxième partie de « Code Red », qu’ils ont du potentiel et leur patte pour s’affirmer pleinement en faisant fi des courants anciens.

Tracklist :

1. Detonation Sequence 1:59
2. Code Red 5:01
3. Fuel to the Fire 4:45
4. Thunder, Rain and Lightning 4:44
5. Apollyon 4:45
6. Paranoia 3:32
7. Backfire 3:53
8. Bullets of Hate 4:45

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