Note du SoilChroniqueur (Mitch) : 8.5/10

Last Addiction est un groupe des « terres froides » (entre Lyon et le Nord-Isère) qui monte, fort, régulièrement et efficacement. En toute objectivité, il va être difficile de ne pas être très positif à leur sujet, car ils font tout bien ! Si bien que le buzz qui tourne actuellement autour d’eux n’est en rien un effet de mode creux, mais s’appuie sur de réelles qualités et un travail de fonds efficace. Et comme ils n’ont même pas la trentaine et que leur line-up est stable, ça n’a pas l’air de devoir s’arrêter !

Actifs depuis 2018, ils ont déjà publié un EP en 2019, « Last Addiction », un LP « Inner Abyss » en 2021, avant ce nouveau « Downfall » qui vient de nous arriver.
Sur ce dernier, Last Addiction pousse chacune de ses qualités au maximum et parvient à un équilibre très intéressant entre ses facettes assez opposées, en durcissant le ton général et en atteignant une certaine maturité de groupe. J’entends par là que, lors de mon premier contact live avec le groupe, un peu de « facilité » transparaissait des collages de parties hétéroclites, et du jeu de scène ; ce qui pouvait alors apparaître comme des « ficelles » de jeune groupe est, désormais, suffisamment intégré et maîtrisé pour qu’on se laisse juste happer par l’efficacité et le fonds des morceaux, sans se dire « tiens, voilà la figure imposée du breakdown après le gentil chant clair et le méchant couplet en scream » !

Car le cahier des charges est riche chez Last Addiction : mêler une base de metalcore bien vénère, avec quelques parties de guitare heavy (solos virtuoses et leads mélodiques) et un chant mélodique empreint d’un certain lyrisme. Et il faut bien avouer que les vocaux sont le point fort de cet album, avec les voix extrêmes brillamment (ou bruyamment !) partagées entre le guitariste Gaël Augier et le chanteur Dylan Fournet, sans oublier le guest growlé de Mick Caesare (Destinity) sur « The pretty witch » ; entre les voix claires puissamment déclamées par Dylan, avec une emphase très personnelle ; et les refrains carrément accrocheurs et efficaces (« The awakening », « Dead soul sisters »), que j’ai entendus une à deux fois au maximum en live au préalable, avant de les reconnaître et chantonner instantanément, aussitôt qu’ils apparaissaient au fil de l’album, ce qui est plutôt positif pour des mélodies !

De mélodie, n’en cherchez pas sur le titre « Terror », fessée de moins de trois minutes, diatribe hyper intense à (presque) rapprocher d’un Hatebreed, alors que les influences habituelles sont plutôt à chercher du côté de Killswitch Engage ou Trivium.

Notons également la qualité de la pochette et du concept global, qui évoquent la chute de l’humanité, en train de se tirer une balle, ou plutôt un obus dans le pied, à force de violences, injustices, exploitation extrême des ressources, cupidité, cynisme et aveuglement.

Non, vraiment, tout est bon dans ce « Downfall », de la place est même laissée à la basse qui a droit à ses petits moments seule ! Le seul petit point qui m’a déçu l’oreille est peut-être le son de la guitare rythmique, un peu sec et « serré » par rapport à l’humeur défendue ici : après avoir entendu « Dead soul sisters » et son breakdown épais en live à Lyon lors de la release party de l’album, le 7/6/2024, la même partie découverte sur disque le lendemain m’a paru, par exemple, manquer un peu de gras et de consistance. Mais c’est pour chipoter, les souvenirs d’un concert à faire le jeune dans la sueur et les bousculades du pit ont dû exciter mon exigence ! Car un concert de Last Addiction, c’est de l’intensité et de la bonne humeur (en plus d’une grande propreté instrumentale) ; la montée en gamme des cinq gars les a déjà menés sur la scène de festivals tels que le Leymfest 2023 (à Leyment 01), le Plane’R Fest 2023 à Montcul ( ! ) et même le Wacken 2022, en remportant le tremplin français !

Tracklist : 

1. Burn the shell (0:58)
2. The awakening (3:37)
3. The pretty witch (4:28)
4. Dead soul sisters (3:54)
5. Until the night takes us (5:23)
6. Terror (2:53)
7. Ghost (3:49)
8. Trauma trigger (4:06)
9. Last sunset (4:00)
10. Life row (3:37)

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Chronique « Last Addiction »
Chronique « Inter Abyss »