Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

“FHM Records proudly presents the new album of US Metal legends Nasty Savage, entitled “Jeopardy Room” !”, qu’ils disent, sur la bio !
« Proudly« , Tu m’étonnes, il y a de quoi !
C’est que ce groupe de speed / thrash metal Floridien fait partie des légendes du genre. Tu penses, depuis sa formation en 1983, Nasty Savage n’a de cesse de nous abreuver de sa musique à fort potentiel d’agressivité au point qu’ils font partie de ceux qui ont influencé quelques cadors du death metal comme Death ou Obituary.
Autant dire qu’on a droit à du lourd !

Merde, Nasty Savage, ce sont quand même ceux qui nous ont sorti les excellents “Nasty Savage” (1985) et “Penetration point” (1989), l’indispensable EP “Abstract reality” (1988), sans oublier l’indétrônable “Indulgence” (1987) et ses exponentiels “Stabbed in the back”, “Inferno” et surtout “XXX” !
C’est à partir de 1990 que la vie du groupe sera un peu plus chaotique, alternant les splits et les reformations, proposant même en 2004 un “Psycho psycho”, certes honorable mais indigne des sorties précédentes.
Avec un nouveau break de 2012 à 2016, Nasty Savage se reforme une bonne fois pour toute (définitivement ? On peut l’espérer) avec un line up quasiment tout neuf : si le chanteur Ronald “Nasty Ronnie” Galletti est le dernier membre originel, le batteur James Coker (Contorted, Dead, The Gravesiders, ex-Brutality, ex-Ulcer, ex-Astaroth, ex-Unearthed) est de la partie depuis 2016 et avait déjà martelé les futs de Nasty Savage lors des reformations de 1992 et 2002. Le guitariste Pete Sykes (American Fix, Contorted, ex-Brutality, ex-Execration) est présent depuis 2018, l’autre gratteux Dave Orman (ex-Contorted lui aussi) depuis 2022 et le bassiste Kyle Sokol (Apeiron Bound, Blackkout, Messiaxx, Nocturnus AD, Wade Black’s Astronomica, ex-Cadaveric Mass, ex-Must Not Kill, ex-Disincarnate, ex-Sectioned, ex-Basmitist, ex-Distent Aggressor, ex-Hell on Earth, ex-Leadfoot, ex-Noble Jones, ex-Rude Squad, ex-Stretch, ex-Strict-9, ex-The Lazarus Machine, ex-The Philistines) est arrivé cette année.
Et c’est donc en 2024 qu’arrive ce nouvel et cinquième album intitulé “Jeopardy room”, enregistré dans le légendaire Morrisound Recording Studio à Tampa (Floride) et produit comme il se doit par le maître des lieux Jim Morris qu’on ne va pas à nouveau présenter !

On ne va pas y aller par quatre chemins : ce nouvel album est celui de Nasty Savage que je n’osais plus rêver d’écouter depuis “Indulgence”, c’est dire !
Tout ce que j’ai pu adorer dans l’album de 1987, je le retrouve ici.
Ce thrash metal déjanté, parfois aux limites du death metal, produit avec un son énorme, nous fait faire un saut dans le temps de plus de 35 ans en arrière, mais avec une puissance énorme : je n’ose imaginer les dégâts qu’auraient fait “Indulgence” ou “Penetration point” avec une telle production.
Et surtout, autres musiciens certes mais qui font revivre l’esprit du “Nasty Savage” des débuts.
Avec le temps, Nasty Ronnie n’a rien perdu de sa colère : il monte certes moins dans les aigus qu’à l’époque mais son envie d’en découdre est restée intacte.
Les guitaristes, eux, s’en donnent à coeur-joie ! Ca riffe sévère et ça nous gratifie de solis à la thrashitude impeccable. Et ne parlons pas de la section rythmique, elle est purement apocalyptique.
Sur la forme, c’est du déboitage en règle pendant 43 minutes.
Nasty Savage reste ancré dans son passé et nous refont le coup des gémissements de plaisir féminins sur “Blood syndicate” comme lors d’un certain “XXX” en 1987.
Et, fin du fin, a fait appel aux frères Tardy sur un “Witches Sabbath” plus proche d’Obituary que de Nasty Savage, preuve d’une cousinade des plus proches entre les deux groupes pourtant issus de deux genres certes différents mais pas si éloignés que ça.
Pour le reste, ce sont de brutales déflagrations comme Nasty Savage sait en proposer depuis 40 ans : les “Jeopardy room”, “Brain washer”, “Operation annihilate”, “Blood syndicate” ou “The 6th finger” sont de pures bastons implacables là où les plus “calmes” (relativisons quand même !) et mélodiques “Southern fried homicide”, “Schizoid platform” voire “Sainted devil” se montrent tout aussi impitoyables.

Bref, un retour en force pour Nasty Savage qui va rappeler de belles et vibrantes sensations au fans de la première heure.
Déjà indispensable !

Tracklist :

1. Invocations (0:52)
2. Jeopardy Room (3:22)
3. Brain Washer (5:03)
4. Southern Fried Homicide (4:23)
5. Witches Sabbath (4:31)
6. Schizoid Platform (4:05)
7. Aztec Elegance (6:00)
8. Operation Annihilate (3:18)
9. Blood Syndicate (4:07)
10. The 6th Finger (4:22)
11. Sainted Devil (3:56)

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