Line-up sur cet Album
Nico Daviet – Basse / Jean-Charles Valenza – Batterie / Denis Lyannaz – Guitares / Hervé Petit (R.I.P. 2023) – Chant.
Style:
Hard rock / Heavy metalDate de sortie:
15 octobre 2024Label:
Steel Shark RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10
On l’a compris depuis longtemps, Pascal “Raskal”, boss de Steel Shark Records, est un amoureux inconditionnel du heavy metal d’il y a quarante ans : il faut dire qu’on n’a pas eu de décennie aussi riche culturellement et surtout musicalement que depuis les eighties, pour preuve le nombre de revivals de cette époque qu’on retrouve périodiquement.
Ca a d’ailleurs été l’occasion de quelques très belles discussions pendant les concerts avec tout un tas d’artistes ou de fans lors de concerts.
Il faut dire que le fait d’évoquer ce sujet me permet de mettre de côté mon handicapante phobie sociale le temps de ces discussions. On en vient toujours plus ou moins à la même conclusion : non seulement cette décennie était celle de toutes les plus grandes fantaisies créatrices plus ou moins réussies (pour preuve le nombre de groupes de cette époque qui renaissent ou les nouveaux arrivants qui s’en inspirent, quitte à assumer un kitsch souvent inhérent à cette décennie) mais aussi la dernière pendant laquelle on a joui d’une liberté d’expression que désormais nous ne pouvons même plus oser imaginer revivre.
Nostalgie nostalgie…
On aura beau dire mais cette débauche de création a permis de faire naître, en France aussi, une pléiade de groupes qui, pour certains, restent actifs. Ce ne sont pas les ADX, Sortilège, Killers, Blasphème, High Power, Der Kaiser, Attentat Rock ou Demon Eyes (pour ne citer que ceux-là) qui me contrediront.
Soho est de ceux là : formé en 1987, ils sortent leur premier album “De profundis” en 1993 après un enregistrement au studio Maunoir de Genève en 1990.
Articulé autour d’un ex-Tokyo, le guitariste Denis Lyannaz, (une demo et un single en 1984) ainsi que de trois ex-Bronx (un album en 1986 : “Welcome to the World”) en les personnes de Nico Daviet (Basse), Jean-Charles Valenza (Batterie) et du regretté Hervé Petit décédé en 2023, le groupe se voit changer d’orientation musicale suite au départ du chanteur.
L’aventure continue pendant un moment et le groupe sortira trois demos en 1993, 1995 et 2003. C’est en 2016 qu’on les reverra discographiquement avec un “Purple inspiration” regroupant sept reprise de Deep Purple, ce qui leur confèrera, à tort ou à raison, un statut de tribute band au Pourpre Profond.
En 2023, leur ex-chanteur Hervé Petit décède à seulement 60 ans et c’est suite à cette tragique disparition que les trois membres originels décident de reformer le groupe avec Stéphane Melfi (ex-Assaulter) afin de faire revivre ce “De Profundis”.
Parallèlement, c’est chez justement Steel Shark Records, dont le travail remarquable sur la réédition du “Condamnés” de Malediction a été reconnu, que le groupe se tourne histoire de rééditer cet album, agrémenté de quelques bonus bien sympathiques. Outre les neufs titres de l’album, on a droit à deux titres de 1988 (“Ailleurs” et “Pour vaincre les puissants”) enregistrés au studio Dagobert d’Annecy, de trois titres enregistrés au local du groupe à Annecy (“Le diable au corps”, “La mort dans l’âme” et “Top secret”). Quant au dernier titre de cette réédition, c’est une autre version de “Top secret” enregistré lors des sessions de l’album mais non retenu.
Au total, cette réédition se veut être une formidable immersion plus de trente années en arrière.
Soho représente cette belle époque d’un hard rock / heavy metal avec toute la panoplie du bon vieux groupe de cette époque à l’intérieur de nos frontières.
En effet, tout y est pour se prendre un bon trip nostalgique : un chant en français bien rageur, du riff qui alterne entre le hard rock, le heavy metal et parfois même les limites du speed metal.
On pense tour à tour au Warning des deux premiers albums (“Warning” et “Warning II”), à l’Attentat Rock de “Le gang des saigneurs” et parfois au Killers de l’époque Patrice Le Calvez.
Je dois bien l’avouer, j’ai découvert Soho à l’écoute de cette réédition et le retour en arrière n’en est que plus frappant.
Les titres les plus énervés passent comme une lettre à la poste : “1984” ouvre le bal et met de suite tout le monde d’accord, “Ni Dieu ni maître” poursuit la dynamique, “Charité” continue le travail de sape et “Charogne” nous maintient en pression pendant plus de six minutes.
“Noir total” se montre plus hard rock et le mid tempo se veut assassin, “Gare au chourineur” reste sur la même dynamique que le titre précédent avec un plus long passage instrumental sur lequel le guitariste se fait plaisir.
Il faudra attendre “La mise à mort” pour revenir à quelque chose de beaucoup plus énervé, aux limites du speed metal, rappelant le Killers du premier album. “Au quart de tour” revient à quelque chose de plus hard rock malgré une envie de laisser péter les watts palpable.
L’album original se termina sur un “Quoi que tu fasse” bien véloce qui fait son petit effet en concert.
Au niveau des bonus, “Ailleurs” se veut taillé dans un bon hard rock rappelant le premier Warning là où “Pour vaincre les puissants” se montre un peu plus poussif et dispensable. J’avoue que, en général, les titres bonus ne m’ont pas plus passionné que cela hormis “Ailleurs” et la deuxième version de “Top secret”.
Au mieux, ces bonus satisferont les fans et les collectionneurs.
Mais une chose est sure, faire revivre cet album est une excellente initiative pour à la fois permettre à ceux qui étaient passés à côté de se faire une belle séance de rattrapage et pour ceux qui connaissaient déjà de compléter leur collection de metal français de la plus belle des manières.
Soho est de retour, qu’on se le dise !
Tracklist :
1984 (5:14)
Ni dieu ni maitre (3:22)
Charité (5:11)
Charogne (6:11)
Noir total (5:10)
Gare au chourineur (6:08)
La mise à mort (5:00)
Au quart de tour (3:34)
Quoi que tu fasses (5:09)
Ailleurs (bonus) (4:03)
Pour vaincre les puissants (bonus) (4:17)
Le diable au corps (bonus) (4:13)
La mort dans l’âme (bonus) (4:33)
Top secret (V.1) (bonus) (4:24)
Top secret (V.2) (bonus) (4:02)
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