Line-up sur cet Album
- Martín Méndez - basse, guitare
- João Sassetti - guitare
- Albert Martí - guitare
- Eloi Boucherie - chant
- Joan Carles Marí Tur - batterie
Style:
Metal ProgressifDate de sortie:
28 juin 2024Label:
Nuclear BlastNote du SoilChroniqueur (Yaiba) : 9/10
Il m’aura fallu du temps pour chroniquer cet album. En effet, après l’avoir récupéré pour cette chronique, j’avoue que ce n’était pas simple de retranscrire l’ambiance et l’atmosphère de cet album, et même du groupe en général. Mais après m’être fait la main sur d’autres sorties, il est enfin temps de me pencher sur ce projet et de vous offrir une analyse que j’espère à la hauteur. J’espère également qu’elle vous donnera envie de découvrir cette formation unique.
Les premiers mots qui me viennent à l’esprit en écoutant « Memoria Viva » sont recherché, complex, perché, construit et surtout original. Le projet parallèle de Martín Méndez, le bassiste d’Opeth, se distingue immédiatement par son audace et sa capacité à explorer des territoires sonores inédits. Loin de se contenter des schémas traditionnels du metal progressif, White Stones propose ici un univers à la fois sombre et envoûtant, rempli de nuances, de transitions surprenantes et d’une production léchée.
Avec « Memoria Viva », leur troisième album, White Stones confirme sa capacité à évoluer tout en conservant une base solide d’identité sonore. Si les deux premiers albums montraient déjà une nette maîtrise de l’instrumentation et une approche réfléchie de la composition, ce nouvel opus va encore plus loin dans l’exploration de nouvelles textures musicales. L’album s’ouvre sur une atmosphère caverneuse, presque rituelle, et dès les premières notes, on est plongé dans un décor pesant. La basse de Méndez, grave et hypnotique, instaure une tension palpable, tandis que les guitares se dévoilent progressivement, souvent avec des harmonies inquiétantes.
Les influences jazz et psychédéliques se mêlent subtilement au metal, particulièrement dans des morceaux comme « Zamba de Orun », où un passage de basse fretless, accompagné d’une flûte traversière, nous transporte dans une ambiance tribale inattendue. Ce type de contraste, où des moments presque méditatifs succèdent à des explosions de distorsion et de chant guttural, est l’une des grandes forces de l’album. Chaque morceau semble raconter une histoire propre, mais sans jamais perdre de vue l’unité globale de l’œuvre.
La complexité et la richesse de « Memoria Viva » ne se limitent pas à sa diversité musicale, mais aussi à l’agencement des morceaux. On trouve des passages instrumentaux courts mais intenses comme « Somos », une transition purement bassistique, qui permet de respirer avant de plonger dans des compositions plus denses comme « Grito al silencio ». Ce dernier est particulièrement marquant, alternant entre moments de silence et explosions rythmiques, toujours guidé par une basse omniprésente et une batterie maîtrisée. Les variations de style et les ruptures dans la dynamique font de ce morceau un des plus captivants de l’album.
Un autre élément marquant est l’approche plus heavy metal de certains titres comme « Vencedores Vencidos », où la voix saturée d’Eloi Boucherie prend une tournure différente, laissant de côté les growls gutturaux au profit d’une approche plus rocailleuse. Cela montre la volonté du groupe de ne pas se restreindre à un seul spectre vocal, tout en restant fidèle à une technique instrumentale irréprochable.
L’album se clôt avec « Yemayá », un morceau instrumental où la flûte revient, cette fois dans un registre plus apaisant, presque mystique. Une belle manière de conclure cette œuvre riche et complexe, en douceur après l’intensité des morceaux précédents.
« Memoria Viva » est le troisième album de White Stones et il ne déçoit pas. En mêlant metal progressif, influences jazz, éléments tribaux et ambiances psychédéliques, le groupe parvient à créer un univers unique où chaque morceau est une invitation à explorer de nouveaux horizons. Grâce à une production impeccable et un équilibre parfait entre technique et émotion, cet album s’impose comme une œuvre majeure de la scène metal progressive actuelle.
Tracklist :
- Memoria Viva 3:13
- Humanoides 6:58
- D-Generación 3:50
- Zamba de Orun 3:58
- La Ira 4:00
- Somos 2:02
- Grito al silencio 7:03
- Vencedores Vencidos 4:03
- Yemayá 2:32
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