Attention, voici une des nombreuses petites bombes qui secouent actuellement notre magnifique rentrée sous un ciel complètement détraqué. Fans inconditionnels et prostrés de speed mélodique, ouvrez grand vos oreilles ! Ca y’est ? C’est fait ? Bon alors je me lance : eh non, il n’y a pas que Angra au Brésil qui joue à fond la caisse sur ses ptits manches. Quoi ? Certains sont étonnés ? Vous y croyez pas ? Au vu de leur nom et de leur concept, ce n’est pourtant pas un tour de magie que nous sort Magician, un quintet de Porto Alegre formé en l’an de grâce 2000. Après 7 ans de tergiversions et un petit EP, le groupe se permet dès son premier album d’être distribué au niveau mondial, et mieux encore, d’encenser la critique qui est unanime.

Mais qu’ont ils de plus, de différents, de nouveau ? Car oui, le speed, on en entend de toutes les couleurs depuis plusieurs années, et à part quelques groupes on est loin des ambiances transcendantales créée par Angra & Co dans les années 90. Mais c’est peut être justement cette moindre asphyxie qui touche malheureusement d’autres style qui a aidé nos compères à sortir leur épingle du jeu en manipulant à merveille une musique qui peut vite devenir à la longue très ennuyante, même si ca peut servir de très bon réveil (essayer, c’est l’adopter !).

Voyons de plus près les différents ingrédients qui viennent de propulser d’heureux inconnus à un statut que tant espère obtenir : celui d’un challenger optimiste quant à ses chances de devenir une star du heavy speed mélodique, au même titre que les plus grands.

La prod : quand on a la chance d’avoir pour le mix et le mastering des gaillards comme Dirk Schlächter (Gamma Ray), Kai Hansen (Gamma Ray, ex-Helloween) et Arne Lakenmacher, (Kreator, Primal Fear, Sodom, Nevermore, Destruction…), il paraît impensable de sortir un skeud plus que convenable. Non il faut que ca soit une tuerie ! Et ca l’est ! Les arrangements vocaux sont magnifiques, l’atmosphère désirée est parfaitement retranscrite, bref pas de place pour la moindre approximation.
Le concept : il est toujours plus facile pour un album concept d’être reconnu, puisqu’il y a une histoire à deviner et à se rappeler. Pour peu qu’elle soit un peu originale, et c’est dans la poche. Ici, c’est l’histoire de Zhaldor, un mage qui cherche à fuir son pays Zelgian menacé par un mystérieux et terrifiant monde souterrain.
Le niveau technique : bon, forcement, les musiciens qui font du speed sont rarement des brèles. Sauf que parfois ca se contente de riffs à fond la caisse, de double pédale à un tempo démesuré, et à des lignes mélodiques bateaux et c’est tout. Dans Magician, non seulement les mecs sont excellents techniquement, mais surtout font varier les styles, n’hésitant pas à prendre la guitare acoustique ou à nous emmener dans des ambiances plus légères et plus planantes. On sent que l’originalité est recherchée, même si elle n’est pas présente partout. On reconnaîtra toutefois quelques tours piqués au prog, pour notre plus grand plaisir.

Courrez vite vous procurer ce magnifique Tales of the Magician (vous le trouverez chez les bons disquaires, laissez tomber le chapeau), il serait bien dommage de laisser un bijou pareil, surtout si on est convaincu que le speed ne peut pas se renouveler. La preuve, elle est la ! (et pour une fois qu’il y a des preuves en magie, vous allez pas nous casser les noisettes 😉 )

Son