Line-up sur cet Album
James O'Ceallaigh: Guitare, Chant, batterie Dave Condon: Basse, Chant S. MacAnri: Batterie
Style:
Black metal AmbiantDate de sortie:
25 Avril 2011Label:
Candlelight Records
Note de la Soilchroniqueuse (Gwenn) : 8/10
Farfouillant dans les chroniques à faire, je découvre les nouveautés du mois d’Avril avec un plaisir inégalé. Quelques bijoux Black Metal font leur apparition ces prochains jours et loin de moi l’idée de passer à côté d’un partage de ces découvertes avec vous. Parmi eux, Altar of Plagues. Je vous l’avoue d’emblée, je ne connaissais pas du tout avant de découvrir « Mammal », leur dernier opus qui sort dans les bacs pas plus tard que le 25 Avril 2011 chez Candlelight Records. Oui, je souhaitais vous faire languir un peu.
Altar of Plagues est un groupe qui vient d’Irlande. Contrairement à Cruachan qui est dans l’exploitation des sons traditionnels irlandais, l’album « Mammal » est un concentré d’expérimentations profondes qui rejoignent sans peine le Black Metal pour l’esprit, mais qui se détache complètement des sentiers battus quand au côté brut de coffrage qu’arborent de nombreux groupes de Black Metal (exemple, REV 16 :8 qui nous dégage ce mois ci du Black Metal dans ses sonorités les plus classiques). Rien que les thématiques abordées dans leur paroles, liées à l’oppression, l’urbanisme, l’écologie, nous montrent une facette très contemporaine de ce que peux toucher le Black Metal dans son essence, ça change un peu des pentagrammes renversés. Pour info, le groupe s’est formé en 2006 et leur premier album (« White Tomb »), déjà qualifié dans certaines chroniques de « Black Metal organique et atmosphérique, date de 2009.
L’Art Work est basé sur le flou, le brouillard et le mystère. Un enfant, ou un petit être fragile, se détache de manière incertaine d’une brume verdâtre, épaisse, légère à la fois. D’étranges lumières viennent souligner l’aspect énigmatique de l’ensemble.
Ne vous attendez pas à écouter 16 morceaux d’affilée, « Mammal » n’en contient que… 4. Attention, rien n’à voir avec un EP. Altar of Plagues est une invitation au rêve. « Neptune is Dead », qui ne dure pas moins que 18 minutes, est une recette mitonnée à base de Metal Ambiant, d’une voix à la sonorité très dépressive (si vous connaissez Xasthur…), d’une batterie très présente et de jeux de claviers qui construisent mélodies après mélodies. C’est tout en douceur et en variations de cadences que se dessine cette œuvre qui malgré sa longueur, ne tire pas sur cette dernière. Le pied tape de temps à autres afin de souligner la force du rythme. J’apprécie la tournure palpitante et évolutive de ce morceau, et la profondeur de son final. « Feather and Bone » (11 minutes et des brouettes), garde la même tonalité, mais n’emploie pas les mêmes méthodes pour toucher l’auditeur. Une rythmique très rapide au départ, mais atténuée, comme mise dans un champ de brouillard pour laisser place au chant, et à la guitare. Ici aussi on a une chronologie très intéressante au sein du même morceau, qui évidemment ne respecte pas les dictats de la musique actuelle. C’est bien ça qui nous met dans l’enchantement le plus total. Attention, Ambiant ne signifie pas manque d’énergie, et les amateurs de Funeral Doom ou de Black Metal à tendance dépressive et même avant-gardiste seront ravis de cette écoute (de préférence carrément au casque).
« When the Sun Drows in the Ocean », qui commence avec un chant traditionnel féminin très particulier, des sons étranges, et une batterie qui achève de nous mettre les oreilles dans des profondeurs jamais explorées. La rythmique qui suit est tout simplement fabuleuse, je pose ce titre comme étant d’avance mon favori. Extraordinaire exploitation de la lenteur et de la dissonance, m’en voilà conquise. Un final encore une fois dans l’originalité avec un chant traditionnel ancien mais cette fois, masculin. « All life Converge to Some Center », au-delà de conclure l’album, le poursuit avec tact et toujours cette même douceur contrastée avec à la fois le déchirement de la voix mais aussi des instruments. Il se conclut dans l’écho d’un puits de pierres, tranquillement.
Je ne vous embête pas plus. « Mammal » est à se mettre dans sa discothèque, absolument. Attention toutefois, cet album mettra sans doute un peu de temps à se faire apprivoiser surtout pour les amateurs de vieux Mayhem, d’Emperor et autres Carpathian Forest, mais il ouvre des portes, sans aucun doute.
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