Line-up sur cet Album
Chant : Aya Guitare : Mauser Basse : Heinrich Batterie : Vaaver
Style:
Heavy-rock à chanteuseDate de sortie:
2008Label:
Century MediaVous êtes Polonais, avez une tête de psychopathe, un tatouage sur la tempe et êtes guitariste d’un groupe de death-technique de surcroît ? Mais quelle est donc la meilleure option afin de vous changer les idées et de sortir du cercle infernal albums/tournées ? Se lancer dans la bourse en ligne ou tenter de rentrer dans la police sont des choix pour le moins audacieux mais d’avance ô combien infructueux. Non, l’une des solutions les plus efficaces et radicales consiste encore à simplement changer d’horizons musicaux.
Et en se consacrant à Unsun, c’est le choix qu’à fait Mauser, emblématique guitariste du non moins emblématique Vader. Efficace, ce choix l’est certainement puisque du death, le monsieur saute ici du coq à l’âne en optant pour le heavy-rock à chanteuse. Radical, son choix l’est tout autant, puisque de simple projet parallèle le groupe est devenu le principal centre d’intérêt du guitariste, venant d’ailleurs d’annoncer son départ de Vader afin d’y consacrer tout son temps.
Cette parenthèse terminée, mais néanmoins nécessaire afin d’éviter quelques syncopes chez les fans de Vader les plus curieux (Century Media jouant d’ailleurs sur cette corde sensible), consacrons-nous donc à ce « The End Of Life », premier opus d’Unsun et principal sujet de cette chronique.
Donc, comme dit précédemment nul accointance avec le style de Vader, c’est de heavy-rock, dont il s’agit ici dans la droite lignée d’un Lullacry, le côté hyper-puissant en moins. Cependant, accrocheuse, la musique d’Unsun l’est assurément. Ses guitares plus incisives qu’à l’accoutumée pour ce genre de formation ainsi qu’une assise rythmique bien présente et efficace (entre heavy et thrash), pas trop en retrait par rapport aux orchestrations et autres nappes de clavier, lui permettent d’émerger et de se démarquer assez facilement de la masse laborieuse des ‘groupes à chanteuse’, d’autant plus que la miss Aya (chant) n’officie pas dans le lyrique typique. Plus rock, son timbre évoque davantage celui d’uneCristina Scabia (Lacuna Coil) que d’une Tarja Turunen (ex-Nightwish), par exemple.
A partir de là, on sent vraiment une réelle volonté d’émancipation par rapport à une scène sclérosée, atteinte d’un immobilisme flagrant. Une seule balade (‘Memories‘) pour onze titres, des soli sur une bonne partie de ceux-ci, voici une attitude fort louable, que nous ne manquerons pas de souligner. Les titres demeurent cependant un peu trop homogènes et semblables dans leur structure, pour une durée de quatre minutes en moyenne, ce qui tend vers un essoufflement en fin d’album (fort heureusementUnsun a su rester concis et éviter ‘les trois pistes de trop’, inhérent à ce genre de production). Et puis nous ne pourrons nier ces quelques symptômes d’un groupe bien ancré dans son époque (et de son intérêt à toucher un grand public) dont ce chant rappé sur le refrain de ‘Lost innocence‘, ramenant inévitablement à Evanescence, tellement caricatural qu’il prête à sourire, mais sauvé in-extremis par le solo qui s’ensuit rattrapant et excusant immédiatement cet égarement commercial.
En conclusion, ce « The End Of Life » est clairement un petit cran au dessus des productions actuelles du genre (les guitares y sont pour beaucoup). Century Media ayant mis les bouchées doubles en terme de promo , nous pouvons d’ore et déjà parier sur un avenir sans trop de nuages pour le groupe. Mais avant de se prononcer plus avant, reste tout de même à franchir avec succès le palier significatif du second album, sans tomber dans les affres clichesques du style.
Bodom
6/10
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