Line-up sur cet Album
Alissa White-Gluz : Chant Danny Marino : Guitare Chris Kells : Basse Simon McKay : Batterie Chris Adolph - Guitare (live)
Style:
Death metal lacunacoilienDate de sortie:
10 mars 2009Label:
Century MediaNe soyons pas misogynes et envoyons une couronne de roses (noires et pleines d’épines cependant…lol) à nos chères moitiés féminines; avec un petit mot doux et attentionné du style « Halte au feu, trop c’est trop, gare à la saturation » …
Pourquoi une telle attaque frontale envers le sexe faible, pour débuter cette review du second opus des québécois de « The Agonist » ? Tout simplement car les canadiens ont en leur sein une front woman plutôt mignonne en la personne de la chanteuse Alissa White-Gluz ? Parce que la recette de la belle et la bête commence sincèrement à s’essouffler (pour ne pas dire plus…) avec ces légions de combos modélisés, calibrés et stéréotypés à l’extrême ? Parce que l’alchimie du trident vocal, chant clair/grunts féminin, en alternance aux growls virils masculins voit ses pointes sérieusement émoussées par l’usure d’une surconsommation hégémonique et rituelle ? L’énumération de questions à se poser n’est pas exhaustive loin s’en faut; mais pour être franc… La réponse tendra plutôt majoritairement vers l’affirmative, quand bien même nos canadiens, revenant en ce début d’année avec un « Lullabies for the dormant mind » à l’artwork cover teinté psychédélique gothique, ne constitueront pas l’exemple le plus typique a cette surdose issue de la Nightwish génération.
Déjà auteurs de « Once only imagined » en 2007, les quatre de Montréal assurent cependant, rassurez vous. Quarante minutes de gros son moderne bien produit devenant quasiment une constante pour toutes les sorties de nos jours, une énergie ravageuse décuplée par un interrupteur bloqué sur le mode turbo:On, des riffs épais et gaillards faisant écho à des blast beats destructeurs, une prestation très professionnelle de la « female voice » ; tout cela est ciselé de jolie façon, bien en place et très carré. L’inaugural « The Tempest (The Siren’s Song, The Banshee’s Cry) », meilleur titre à mon sens, assène d’entrée et l’opus nous parait alors plein de promesses.
Elles resteront vaines et à l’état de potentiel non exploité, car dans son hybride de Metalcore et de Death oscillant entre le mélodique et le technique, le quatuor semble avoir du mal à trouver sa propre voie. Une touche d’In Flames, une de D.A.M.N, une de qui vous voulez selon votre ressenti et votre culture musicale ; et au final un ersatz, enfin plutôt un sous produit labélisé Arch Enemy. La montagne accouche d’une souris -gavée de testostérones et toujours au taquet-, essentiellement de par la faute de compositions bien trop…convenues et linéaires. Celles-ci ne sortant des poncifs que par intermittence, seul le « Chlorpromazine » de clôture évitera le cliché du « déjà tellement entendu » même si le soufflé aura bien du mal à gonfler. A un degré moindre, le « Swan Lake » de Tchaïkovski, version a capella, sera lui aussi assez sympathique, ne serait ce que par sa facette ilot de douceur dans un monde de brutes et par le fait qu’il renforce ce que l’on subodore tout au long de ce Lullabies. La chanteuse aux cheveux bleus a non seulement un coffre énorme et assez proche d’Angela Gossow sur les parties énervées, mais aussi un panel de vocalises très large; le cristallin clair et fluide n’étant pas la moindre des cordes de son timbre de voix. Malheureusement, la réciproque pour les réparties des vocalises masculines, est à contrario assez désastreuse.
Au final un album aux ingrédients bien commerciaux qui devrait néanmoins ravir les teens dont le dessein est la seule recherche de sensations fortes. Reflet des courants de l’instant, ce second opus évite toute prise de risques en étalant et imbriquant les clichés des poncifs et caciques Metal. Le résultat est convenable et correct, mais sans plus, par la faute à des compos quelconques ne suscitant l’intérêt que parcimonieusement, et par le « bridage » que cette linéarité mélodique entraine chez Alissa White-Gluz meilleur atout du combo.
Le bouquet sera bien de roses ; mais rouge et sans épines.
Site Internet : www.theagonist.net
Myspace : http://www.myspace.com/theagonist
MetalPsychoKiller
6/10
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