Taliandorogd était un combo Black/Death qui officia entre 1999 et 2006, avec à la clef une démo, un MCD, et enfin un opus plus ou moins testamentaire en 2004, « The Parting ». Le split du groupe voit alors Simon Beux le chanteur et Benoît Lélias le guitariste être rejoint par Sebastien Le Bellec (ex-Indrama, Beleg Eus Fall), Romain Buisson et Stephane Nestiri (Ethersens, Ex-Eradykate) pour former ce Talian au nom assez proche mais à la connotation musicale bien différente. Car si le quintet de Quimperle se réclame influencé par un Death progressif à la Opeth, par une certaine forme de nuances Stoner à la Spiritual Beggars, ou enfin par des onces de Thrash technique à la Strapping young Lad, le résultat tend vers une unicité et une appréciabilité bien réelle.

Enregistré au Drudenhaus Studio (Anorexia Nervosa, Ultra Vomit…) en collaboration avec Neb Xortl’ex clavier d’Anorexia Nervosa, ce premier opus se veut un véritable camouflet inattendu où les diversités alternant entre facettes groovies et emphases sonores ont tôt fait de vous sidérer et vous conquérir. Dès «The Saving Bite », qui s’avérera le meilleur titre de l’album, tous les ingrédients mis en place seront portés en exergue… Le black sympho originel à l’ex combo a laissé place à un Metal moderne, hybride de Thrash et de Death –parfois plutôt technique, ou s’affichant mélodique-, teinté Stoner et nuancé alternativement Hardcore par le chant de Simon Beux. Un style « brut de décoffrage » donnant un ressenti d’ensemble du concept musical tenant bien la route et dont les fils rouges restent puissance, facettes rageuses et entremets plus originaux pour rompre toute forme de linéarité.

Même si le tempo des neufs compositions proposées est soutenu sans être speed, le saupoudrage par quelques plages plus calmes vise à démontrer un potentiel du quintet breton à asséner et rehausser sa tracklist en assurant un mouvement de ressac. Cette ligne de conduite contribuera fortement à la réussite des ambiances voulues qui se montrent unanimement « graisseuses » et « underground ». Cela riffe, cela blaste comme sur « Out Of Hand », cela déménage carrément parfois « The Plunder » « Inside The Grinding Mould« , et cela finira en purement corrosif avec « The Bad Half« . Les musiciens assurent sans retenues –une constante de ce « Scraps From The Mire »- ; mais les compositions oscillent cependant résolument trop dans la même veine qui pourra laisser à certains une sensation d’homogénéité trop conséquente. A l’image d’un « On Hollow Ground » plus aérien, de par ne serait-ce que ses soli de grattes, Talian gagnerait peut-être en originalité à allonger ses compos afin de modérer temporairement le « tout au taquet continuel ».

Au final, ne modérons pas trop notre plaisir cependant, car même si cette impression de trop grande linéarité se fait un tant peu sentir, l’impression finale reste foncièrement excellente. Un bon Metal moderne à la française, rondement mené et envoyé, et devant incontestablement donner sa pleine mesure en Live. Un premier opus, jetant des bases de travail et d’appréciabilité future, tout simplement prometteur et dont le fait d’avoiner sec constamment ne peut que séduire et intriguer une frange du public métaleux avide de sensations fortes et de débauche d’énergie.

MetalPsychoKiller

7/10