The Old Dead Tree + Sybreed + Aabsinthe + Souls Beyond ...
Ah ! Qu’il est rare de nos jours de retrouver des groupes français en haut de l’affiche, ou tout du moins qu’il est rare que ces groupes arrivent à rameuter plus de cent personnes. Mais pour la venue de The Old Dead Tree, My ReferencEvents a su compléter cette affiche 100% francophone de manière intelligente avec la présence de deux formations régionales montantes : Souls Beyond (thrash-prog) et Aabsinthe (death/prog-atmo) et des suisses de Sybreed (death-indus) qu’il me tardait de découvrir.
C’est donc Souls Beyond qui ouvre le bal. Invité de dernière minute suite au désistement de Dornfall, le quatuor ne se laisse pas pour autant impressionner. Comme à son habitude, le groupe déballe son thrash-prog à chaud, sans laisser le temps à l’assistance de se poser les moindres questions. Encore plus pêchues, encore plus progs, les nouvelles compositions passent allègrement l’épreuve du live et trouvent même un certain écho auprès du public lyonnais. Dans des conditions de placement pas évidentes (The Old Dead Tree refusant de déplacer leur matos qui occupe la quasi-totalité de la scène) Souls Beyond s’en sortira cependant avec les honneurs malgré un son un peu crispant par moment.
Viennent ensuite les stéphanois d’Aabsinthe, en pleine promotion de « In Search Of Light » leur second opus. Découverte lors d’un festival il y a déjà une vingtaine de mois, de death-atmosphérique, leur musique à peu à peu évoluer vers un subtile mélange thrash-moderne/death toujours appuyé par quelques éléments plus atmosphériques et des structures bien plus progressives qu’auparavant (certains plans riffs sont bien tordus … mais vraiment excellents). En ce qui concerne la prestation, celle-ci fut de très bonne facture, carrée, avec des musiciens bien dans le trip. La complexité des compositions ne se prête pas forcément à la découverte en live, mais les amateurs du genre et les heureux possesseurs de leurs albums en auront eu pour leur argent. Par contre, eux non plus n’ont pas été gâtés par la disposition de la scène, le claviériste se trouvant complètement isolé du reste de ses comparses. Mais sinon, à revoir, assurément.
C’est au tour du quatuor suisse de Sybreed d’investir les planches. Peut être le groupe que j’attendais le plus de cette soirée, vu la baffe que m’avait collé leur premier album il y a quelques années déjà. En promotion de leur second opus, les suisses m’auront déçus, soyons franc. Le show n’aura pas été mauvais loin s’en faut, mais en dessous de mes espérances. Déjà en raison d’un jeu de scène un peu léger puis d’une performance moyenne du chanteur, avec une technique passable sur les parties claires, à des années lumières de ses diverses prestations studios (Sybreed, Beyon-D-Lusion). Dernier élément en défaut ce soir : les samplers dont le groupe est très friand, donnant une couleur électronique à leur musique, et qui seront quasiment inaudibles. Par contre tout n’est pas à jeter, en ce qui concerne le niveau intrinsèque aux compositions, rien ou peu à redire, elles sont pour la plupart taillées pour le live, les titres de la trempe de ‘ReEvolution’ déboîtant sévèrement leur cul de poney !
On ne plaisante plus maintenant, avec l’entrée en scène du vieil arbre mort … et ne nous fions pas aux apparences, il en a sous le pied, pépé-arbre. Je découvrais le groupe sur scène, après avoir fait une quasi-impasse sur les deux (à priori) très bon derniers albums. Premier constat, en terme d’efficacité, The Old Dead Tree n’aura rien à envier aux groupes précédents, le metal gothique-doom-gentil des parisiens se révélant au final très énergique. Simple et énergique avec juste ce qu’il faut d’imagination pour ne pas sombrer dans la monotonie. On regrettera seulement le peu de mouvement sur scène. Ceux qui pensaient le line-up des parisiens enfin stable, s’apercevront avec étonnement de l’absence de Foued derrière les fûts. Préférant se consacrer à Arkan son projet solo, c’est Raphaël de Penumbra, qui est en charge de le remplacer sur la tournée. Pour ce qui est des titres interprétés ce soir, le groupe piochera allègrement dans ses trois albums studios afin de contenter tout le monde. Naturellement, la part belle sera faite aux compos de « The Water Fields », mais Munoz et sa bande, n’en oublient pas les classiques et ressortiront les dorénavant habituels (et obligatoires) ‘We cry as one’ et ‘It can’t be’. Le public se montre bien en voix sur la plupart des refrains, en même temps, le prétexte de la mémoire défaillante est difficilement acceptable sur un ‘1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8’ par exemple. Bref, une belle prestation qui se déroule dans une bonne humeur générale. Si toute la tournée européenne est de cette trempe, nulle doute que celle-ci permette enfin l’éclosion de TODT sur la scène internationale !
En conclusion, nous garderons donc un souvenir plutôt positif de cette soirée, placée sous le signe du metal francophone. L’une des rares occasions de voir se produire sur une même scène plusieurs groupes nationaux au talent indéniable pour des prestations honnêtes et de belle qualité. Cool
Laissez un commentaire