Chouette initiative une fois de plus de la part de My RefercencEvents, qui profitent de la tournée européenne de Riverside (prog-atmo , Pologne) pour les attraper au passage et leur organiser une petite date au Double Six. Une affiche complétée par deux groupes locaux, à savoir Ashes & Dust (heavy-prog) et The Great Beyond (prog).
Pour ceux qui ne connaissent pas, le Double Six … c’est … petit ! La scène installée dans l’un des coins étant loin d’être un boulevard. Une scène adaptée pour les groupes locaux en somme … mais qui atteint ses limites lorsque l’on passe à un statut international. Quoiqu’il en soit, le choix s’avérera judicieux, puisque la date fut annoncée assez tard et que Riverside attire un public d’avertis. Au final, la salle sera bien remplie, comme il faut ! Qui s’en plaindra ?!
Donc … après plus d’une heure de retard c’est à The Great Beyond d’investir les planches, ou plutôt le carrelage, la scène déjà petite, croulant sous le matos des polonais. Les deux premiers groupes joueront donc juste en contrebas. Qu’à cela ne tienne, The Great Beyond arrive donc prêt à en découdre et pleinement motivé pour se mettre le public dans la poche. Sauf que la motivation, ne suffit apparemment pas … le set se révélant poussif au possible. D’abord par les compos, loin d’être inoubliables … seulement quelques passages se démarquant du reste. Puis ce chant peu maîtrisé, digne d’un Blaze Bayley dans ses heures les plus sombres (un gros travail à faire de ce côté, notamment pour la prononciation) et ce clavier très cheap et sonatarctiquiesque, qui ne colle pas vraiment aux morceaux. C’est tout juste si notre ami bassiste ne s’endort pas sur place (et puis quand on possède une six cordes et de tels cheveux … il faut s’en servir 😉 ). En revanche rien à redire pour la guitare et la batterie … ceux-ci s’en sortant haut la main. Le show se terminera par une reprise de ‘Of wolf and man’ de Metallica, un peu terne, à l’image du set. A écouter en studio afin de se forger une vraie opinion … Je réserve mon jugement pour le moment, mais il va vraiment falloir dynamiter un peu tout cela, pour espérer percer (doublement lorsqu’il s’agit de musique progressif, et d’un public de nature très exigeante).
Au tour d’Ashes & Dust maintenant ! Bon, c’est rassurant, le groupe à quelque chose de plus abouti à proposer. Oscillant entre un style Dream Theater pur jus et du heavy-metal plus classique, le show se veut déjà plus mûr … plus rôdés aussi. Une place prépondérante est accordée à la gratte (qui s’occupera aussi de quelques backing vocals), le chant est bien calé … avec un petit côté heavy totalement assumé. La basse ronronne joliment et se veut plus inventive voire même inattendue sur certaines structures. Purement personnel : certaines titres me paraissent tout de même traîner en longueur, le groupe ayant sans doute gagné à être plus concis. Le combo souffrira forcément de la comparaison avec un Dream Theater (surtout ici, ou les spectateurs sont pour la plupart des progueux chevronnés) d’autant plus qu’Ashes & Dust ne se sont pas totalement départis des influences de leurs aînés. Pas mal, donc … mais nous attendons une personnalité plus affirmée, à l’avenir. Alors oui, mes commentaires vis à vis de ces deux formations peuvent paraître sévères, mais lorsqu’une région abrite de petites pépites de la trempe d’un Uncolored Wishes ou d’un Enneade, il est clair, que l’on attend des prestations au top, ce qui n’aura pas forcément été le cas. Bref …
Bref, comme le veut la formule d’usage : après l’effort, le réconfort ! Il est grand temps pour Riverside d’investir la scène. Et quand l’un de vos groupes progressifs préférés, pointe enfin le bout de son nez, c’est forcément un beau moment d’émotion qui se prépare … surtout, qu’émotionnelle, elle l’est, la musique des Polonais. A la fois atmosphérique et mélancolique, touchante et envoûtante, comment ne pas user sans en abuser de qualificatifs élogieux pour décrire les sensations qui se dégagent de la musique du quatuor. Riverside nous prend sous son aile et nous emmènera loin ce soir, très loin. Une guitare inventive et originale, une batterie musicale, une basse surprenante, des claviers variés … il en faut peu pour être heureux ! Et cette voix !! mariusz Duda est décidément très en verve n’hésitant pas à faire participer le public totalement hypnotisé, mais qui sait répondre présent et manifester sa satisfaction entre les morceaux. Avec « Rapid Eye Movement », son dernier opus, Riverside dépasse (pour ne pas dire outre-passe) enfin le statut de simple ‘valeur montante’, confirmant le potentiel qu’on avait décelé quelques années plus tôt. Le groupe piochera allègrement dans ses trois albums, de manière assez équilibrée, me semble t’il. Pour ne pas nuire au plaisir, nous avons la chance d’avoir un son très clair ce soir, quasi cristallin, tous les instruments étant parfaitement audibles, pour un set tout en finesse, la Pologne nous présentant ici une de ses autres facettes (et oui, metal polonais ne se limite pas à Behemoth et Vader … mais c’est bon aussi ^^). Le set se terminera comme il a commencé (même mieux) sous les applaudissements, Riverside et l’assistance se remerciant longuement chacun ! Bien que long, totalement ailleurs, le set est passé bien vite.
Et une dernière remarque, afin de me rassurer moi même : les faits sont là … quatre cordes suffisent amplement lorsque l’on sait s’en servir intelligemment 😉
Bodom.
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