Amberian Dawn – Circus Black

Le 15 février 2012 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Tuomas Seppälä - Guitar & Keyboards
Heidi Parviainen – Vocals
Kasperi Heikkinen – Guitar
Kimmo Korhonen – Guitar
Jukka Koskinen – Bass
Heikki Saari – Drums

Style:

Heavy/Power sympho

Date de sortie:

29 Février 2012

Label:

Spinefarm Records

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) : 09 / 10

Fin 2007 tomba dans mon escarcelle en forme de boite aux lettres, un opus en provenance d’Ascendance Records, « O divin » label qui alors tout comme les autres, abreuvait et gavait les chroniqueurs Metal de promos physiques quant aux releases des artistes de leur catalogue. Le scud se dénommait « River Of Tuoni », le combo était finlandais, et s’était fondé en 2006 s’affichant haut et fort dans un créneau de Heavy mélodique symphonique à Female Voice. Inévitablement, vu la déferlante de groupes en tous genres de l’époque s’engouffrant dans la brèche béante ouverte par qui vous savez, Amberian Dawn fut catalogué immédiatement comme sous produit ou pale imitation. Il n’empêche que dans cette pléthore de combos voulant détrôner de leur piédestal certains finlandais ayant viré leur diva à la courge exponentielle au fur et à mesure de succès et notoriété croissante, ces nouveaux venus avaient une réelle unicité. Entre l’éponyme à cette première offrande, « Lullaby », ou encore une somptueuse cavalcade de « Valkyries », ces scandinaves compatriotes aux précurseurs et modèles surprirent d’emblée avec pour un premier jet, un coup de maitre…

Effet de surprise, attrait de la nouveauté, fraicheur candide d’un potentiel asséné… Peu importera au final tant on se serait alors cru revenu quarante ans en arrière quand l’âge d’or d’un groupe coïncidait inexorablement avec ses premières années de genèse. Potentiel, maturité, appréciabilité, la relève arrivait bon pied bon œil, pleine de fougue et hardiesse à en découdre. Pour les empreints de manichéisme, on qualifiera cette démarche d’il y a un quinquennat pour être d’actualité, soit d’envie sombre et calculée de se faire une place (mercantile) au soleil ; soit d’une intime foi d’oie blanche à délivrer, en se moquant du quand dira t’on à naviguer dans des courants à la mode, sa viscérale musicalité intrinsèque. Quand bien même cette dernière se callerait et collerait viscéralement à un souhait ou rêve nocturne qui quoiqu’ affaibli par une voie de crécelle banale enrouée n’en rétorquera pas moins par un somptueux « Dark Passion Play ». On ne devient pas une référence par hasard certes, mais des fois une remise en cause ou un bon coup de pied au cul vous font arrêter de péter dans la soie. Rien n’est acquis éternellement en ce bas monde, et le chant lyrique divin de la rouquine d’alors Heidi, surgit à point nommé pour le rappeler tel un coup de semonce.

Si Amberian Dawn réussit incontestablement une entrée très remarquée dans la cour des grands de la planète Metal, le combo faillit néanmoins se bruler les ailes de suite tel Icare se rapprochant trop vite et près de l’astre de lumière. Les deux opus suivants, en effet marquèrent juste une réitération des recettes utilisées initialement sans aucune nouveauté ni légère prise de risque. Le deuxième album est souvent le plus dur à concocter ; et le « The Clouds Of Northland Thunder » de 2009, puis le « End Of Eden » de l’année suivante s’avérèrent toute à la fois sans failles certes…Mais paradoxalement ronronnant dans l’alchimie musicale maitrisée par les finlandais. Quelques excellents titres comme « Arctica » suffirent à rendre ces opus intéressants mais l’impression que Amberian Dawn était parti pour ne resservir que la même sauce tous les ans avait plus que fait son trou dans notre petit bulbe ramolli. Et à se complaire dans ces sentiers connus et rabattus, l’auditoire du groupe allait forcément se lasser, s’essouffler et décrocher…

Nous arrive donc ce « Circus Black » à une période charnière quand au devenir du combo car devant irrémédiablement les faire basculer d’un coté ou l’autre de la force. Une nouvelle offrande dans la veine des deux précédentes ferait se caller AD dans l’immense caste des combos n’ayant pas su affirmer sur la longueur leurs talents et potentiels pourtant incontestables. Quant à contrario un release de haute tenue remettrait en selle les six musiciens scandinaves qui ont déjà eut pour ce faire la bonne idée d’écarter la sortie annuelle et de prendre enfin cette fois ci deux années pour préparer et fignoler ce cirque noir. Et autant vous le concéder d’emblée, cette période d’écriture et de préparation beaucoup plus longue se ressentira à tous les étages d’une tracklist totalement convaincante, diversifiée, originale et viscéralement ciselée. Mixé et masterisé par Teropekka Virtanen et Mika Jussila aux biens connus Finnvox Studios finlandais, la production sonore emphatique et sur mesure s’affichera quand à elle au diapason des qualificatifs précités, tout comme de sympathiques participations des Stratovarius Timo Kotipelto et Jens Johansson (Dio, Yngwie Malmsteen..) donnant une autre dimension à certains titres à l’exemple de « Cold Kiss ». La trame de la mélodicité d’Amberian Dawn s’appuyant sur un Heavy/power mélodique, symphonique, nappé de Fantasy et profitant toute à la fois du lyrisme de sa sublime chanteuse et de la dualité de jeu de ses deux guitaristes sera bien toujours omniprésente ; mais…

La diversité des compositions et leurs travaux ciselés feront enfin cette fois ci la différence quand aux opus précédents. Dès le « Circus Black » éponyme d’entame et son petit riff acéré catchy groovy sur lequel résonnent en fond sonore des tintinnabulements, on sent que le combo a chercher à ciseler ses compositions. A l’image du nappage symphonique et ses orchestrations, des chœurs colossaux, de l’alternance entre simplicité subtile de la présentation du break et d’énormes rythmiques mettant en orbite des duels de soli de guitares saillantes, ce premier titre séduit et conquiert d’emblée. Cela suinte et sent le travail maintes et maintes fois remis sur l’ouvrage quand bon nombre de compos précédentes du groupe laissaient parfois un sentiment de « bâclé » ou « fait à la vite ». Le « Cold Kiss » suivant qui aurait pu être pour sa part labélisé et étiqueté plus conventionnel et pur jus d’Amberian Dawn se montrera aussi fort appréciable. Mené telle une légère cavalcade où les vocalises de Heidi et Timo s’entrelacent et se répondent, l’effet sera saisissant et l’on se surprendra presque immédiatement à en entonner les lyrics. Les finlandais avaient certes déjà plusieurs fois essayé cette combinaison (sur Incubus par exemple), mais sans le même résultat au final. Le fil rouge de la tracklist se délovant sera une permanente recherche de l’éventail de recettes à vous surprendre tant dans les rythmes que dans le foncier des structures des compositions assénées. « Crimson Flower » et son panel affiché se montrera avec une âme progressive et un ombrage digne d’une pièce d’opéra qu’un « Charnel’s Ball » à la somptueuse intro martiale Wagnérienne vous sublimera par ses avancées épileptiques dignes du septième art des frères Cohen ! Un titre véritable highlight de cet opus qui n’en manque pas pourtant par ailleurs.

Pas la peine de vous faire du titre par titre rébarbatif, Amberian Dawn ne faiblira pas sur la longueur quand bien même les tempos sauront se moduler différemment en mélopées ou cavalcades effrénées. Les « mentions » spéciales seraient légions à délivrer qui verraient par exemple un simple,-mais pas simpliste-, « I Share With You This Dream » s’ancrer inexorablement en vos chétifs neurones par l’esthétisme de sa mélodie et la force de son refrain. Et ce quand dans un autre temps, je n’hésiterai pas à comparer un sublime éphémère « Guardian » à un « Bijou » du Queen du regretté Freddy Mercury, ou encore un somptueux instrumental déjanté et débridé, « Rivalry Betwwen Good And Evil », à ce qu’ont pu pondre de meilleurs des shredders à la Yngwie Malmsteen, Elias Viljanen, ou des Warmen. Heikkinen et Korhonen, les deux guitaristes, s’éclatent ici et nous cajolent les conduits auditifs d’un « putain de plaisir » que mettent sur orbite toute à la fois les claviers du sieur Seppala et les lignes du bassiste bondissant (et charismatique !) Jukka Koskinen. Du brulot, de la pure tuerie! Ne restera qu’à se remettre de ces émotions haut de gamme avec le gardien précité et plus apaisé pour pouvoir terminer en roue libre en mixtant un peu de tous ces ingrédients conquérants dans un « Lily Of The Moon ». Histoire de terminer sur une ultime bonne note.

Au final, pas la peine de conclure sur tout un paragraphe. Amberian Dawn accouche avec ce quatrième opus de ce qu’il a fait de mieux jusqu’à lors. Plus mature, plus ciselé, plus travaillé et original, ce « Circus Black » efface d’une part les langueurs et longueurs itératives des précédents albums. Et de l’autre dépasse à mon sens la référence du « River Of Tuoni » qui malgré ses perles à la « Walkyries » affichait en effet quelques titres plus faibles et dispensables. Les finlandais semblent avoir retenu les leçons du passé, espérons juste qu’ils ne retomberont point dans la routine et l’impatience à sortir un scud annuel… Car ce « Circus Black » est tout simplement excellent !

Site Officiel : http://www.amberiandawn.com/

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