Note du Soilchroniqueur (Son):
8 / 10

Il n’est plus à présenter Filter, quatuor américain qui propage son rock métal teinté d’indus un peu partout dans le monde. Emmené par Richard Patrick, leader qui a également officié quelques années chez Nine Inch Nails, ils sortent (seulement ?) leur 4eme album intitulé Anthems for The Damned, et qui fait déjà un carton outre atlantique dans un contexte d’élection et d’une augmentation toujours très active des partisans anti guerre. Car ce 4eme opus est très engagé politiquement vis à vis de l’envoi de troupes américaines en Irak notamment, et Filter le chante haut et fort. Et quoi de mieux que les MTV awardscomme vitrine ?

On commence par LE single et le futur tube, Soldiers of Misfortune. Avec son ptit air à la Bruce Springsteen et ses riffs entraînants, aucun doute sur son potentiel « commercial ». Artistiquement, c’est tout de même un beau morceau.
Des le deuxième morceau, What’s next, Filter rappelle qu’il n’est pas uniquement un groupe de rock facile d’accès. Oui c’est aussi un groupe d’indus, et un groupe qui aime jouer avec les mélodies métalliques.(à noter que John5 a participé à l’ecriture).
Ambiance confirmée avec The Wake, quoi qu’un peu plus léger, il met en avant la voix bien singulière deRichard Patrick, voix qui passe bien dans les tons plus graves.
Le titre suivant, Cold (Anthem for the damned), pourrait à travers son titre paraître plus sombre et plus froid. Non, ici, c’est tout le contraire, une rythmique pop, des accords majeurs pleins d’espoir, bref c’est très paradoxal.
Hatred Is Contagious ressemble fortement au morceau précédent. On appréciera encore une fois le chant à deux voix qui passe vraiment bien. Ici aussi, la musique est étrangement liée aux paroles.
Sixième morceau, et on commence déjà un peu à s’essouffler. A vouloir trop bien faire, on noie le poisson malheureusement. Rien de vraiment original sur Lie after lie.
Encore un son pop rock, une mélodie lancinante. Kill the Day est un morceau sympa, sans plus.
Ahhhh enfin ! un peu de sang neuf, et du métal ! Ah on sent la patte NIN, et tant mieux ! The Take est un morceau banal, mais il fait du bien la où il passe et arrive à point nommé au moment où l’album commençait un peu à s’enliser. Bien joué sur ce coup.
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? L’intro de I keep flower around est sombre, électrique voir électronique. On retrouve enfin le côté indus si cher à Filter un peu délaissé sur cet album.
Avec In Dreams, on a vraiment ce qu’on veut avoir avec Filter. Un bon morceau de rock indus, une atmosphère décousue et un chant déchiré.
Le calme revient sur le champs de bataille pour un Only You simple, efficace et dans la lignée des hits à la guitare electro acoustique. Encore une belle facette moins explorée par le groupe.
La conclusion arrive avec un logique et engagé Can Stop This, morceau très beau de part ses arrangements et son ambiance lourde qui met assez mal à l’aise. On sent une pression constante, un peu comme dans Apocalypse Now quand le héros arrive enfin au « fameux campement ».

Un très bel album en perspective, des titres à ne pas manquer, un petit risque d’ennui en début de parcours…Filter mélange les genres comme il sait faire, en insistant plus, à mon regret, sur des sons rocks sans grande originalité. Heureusement qu’ils n’ont pas abandonné complètement ce qui fait d’eux un groupe à part sur la scène rock métal aujourd’hui. Même si on est très loin du fabuleux morceau Cancer, on n’est pas trop déçu au final.