Note du Soilchroniqueur (METALPSYCHOKILLER):
8 / 10

Mystery Blue est viscéralement une entité à part dans la scène Metal hexagonale, n’en déplaise aux éventuels détracteurs d’un combo qui mine de rien a déjà fêté allégrement son quart de siècle d’existence. A l’instar de ses compatriotes ADX, Nightmare, Satan Jokers et autres Rozz, ou Shakin Street, les strasbourgeois sont toujours debout, après des hauts et des bas qui ne sont que la résultante d’un fleuve pas si tranquille que cela et appelé la Vie. Un confrère a écrit quelque part, la « Passion » plus que le « Pognon » ; et cette maxime colle comme un gant à un groupe qui comme le bon vin se bonifie avec l’âge. Le « Claws Of Steel » précédent de 2006 avait déjà affiché cette tendance avec des « Fuego », « The Blade »,  « Electric Power » ou autres « Twilight Zone » plus qu’appréciables…Et cette nouvelle offrande va définitivement la confirmer en enfonçant le clou, presque irrémédiablement.

Car non seulement nos alsaciens ne renient rien de leur musicalité historique héritière du Heavy des années quatre vingt ; mais en outre ils la maitrisent dorénavant de main de maître en proposant une alchimie d’ingrédients savamment ficelés. Issu du Hard rock, et donc nuancé parfois d’old school, influencé par l’outre Rhin des teutons d’Udo Dirkschneider papa d’Accept par exemple, aimanté cycliquement par le Speed ; Mystery Blue offre un cocktail détonnant qui ravira les nostalgiques d’une époque pas si révolue que cela si l’on en juge d’après le nombre exponentiel de releases inhérent à ce genre Metal. Une spécialité s’affirmant d’ailleurs de plus en plus hexagonale si l’on se fie aux récents Lonewolf, Hurlement, voir Nightmare quoique plus « Power ».

Après une sacro sainte intro ambiante – The Night Before- dorénavant immuable dans toutes sorties et dont on peut se demander l’intérêt et l’apport…Le titre éponyme à l’opus vous jettera d’emblée dans les cages à miel tous les éléments moteurs à votre appréciation et rémission sans concessions. Tempo speed, rythmique drue et bétonnée, guitares déchirantes et soli en parfaite osmose, refrain bien marqué et que l’on se surprend de suite à entonner à tue tête, break ciselé : Du grand art sans contestations possibles. L’alchimie concoctée sera d’ailleurs à nouveau de mise sur des « Welcome To Chaos » ou un « NoWay Out » à l’entame dont les futs renvoient leurs martèlements à une basse ronflante et tonitruante. Que ce soit sur des allures échevelées et débridées, ou sur des riffs plus middles et corrosifs tels un « Metal Attack » justement nommé et véritable brulot, les compositions délivrées feront immanquablement leur effet. Car quand bien même elles s’avéreraient un ton en dessous ou simplement plus banales, à l’image des « semi ballades » « Pieces of Eternity » et plus encore le « When Time is Pain » final, elles seront inexorablement rehaussées par le fil conducteur, la véritable locomotive de Mystery Blue : Nathalie Geyer.

Cette dernière est tout divinement une véritable Pointure! Sa prestation vocale de haut vol, voir d’exception, tend à la sacraliser et la voir s’affirmer irrémédiablement comme l’une des plus performantes « Female Metal Voice » actuelle. Son timbre de voix envoutant possède un panel d’évolutions lui permettant d’allier et d’évoluer avec aisance entre la puissance rageuse nécessaire au « pêchu » d’une part ; et de l’autre le cristallin des sur aigus sans que l’on soupçonne qu’elle ait besoin de forcer ses capacités. Tout à chacun se targuera à trouver des références pour catégoriser notre valkyrie en citant ainsi Doro Pesh vu la proximité de nos cousins germains ; mais à ce petit jeu là d’autres parallèles se révèleront à mon sens plus judicieux. Car selon les tracks assénées par la bande à « Frenzy Philippon », les lignes vocales de la belle brunette oscilleront entre des Pat Benatar, Debbie Harry (Blondie), et plus encore une autre déesse made in France solid as a rock, Fabienne Shine en personne.

Forcément après tant de louanges, il sera bien difficile d’allouer un bémol à l’appréciation de ce « Hell & Fury ». Votre vieux serviteur ne verra qu’une légère faiblesse –toute relative cependant- dans la production de cet album qui manque d’un son plus « Tue Madsen » ; mais faisons confiance aux rétifs du genre pour affubler cette offrande de  qualificatifs divers synonymes de vieillotte, naïve, dépassée, et asseyons nous sur ceux-ci. Charnellement, passionnellement, Heavy Metaleusement parlant, Mystery Blue se fait plaisir. Cela se ressent ; est contagieux, on apprécie et on en redemande. Tout le reste n’est que fioriture, et babillage !!!

Site Internet :  http://mysteryblue.com/

MySpace : http://www.myspace.com/mysterybluefr

METALPSYCHOKILLER