Note du Soilchroniqueur (Metalfreak):
7 / 10

Les amateurs de casse-tête se régaleront avec la bio de ce groupe typiquement « heavy metal estampillé US ». Commandement est un groupe de Chicago qui a vu le jour en 1986 et compte deux démos, deux albums sortis (dont celui-ci) et un album à paraître. Voilà pour les raccourcis.

Pour les détails, force est de constater que le groupe n’a pas eu les choses faciles : une première tentative de carrière entre 1986 et 1990, pendant laquelle sortira une première demo dont on n’aura retenu que l’exécrable qualité. David Nava arrivera entre temps avec son expérience, la qualité de la musique s’en ressentant suffisamment pour que le groupe décroche un deal avec Amethyst Records. Fort de ce contrat, Commandment enregistre un premier album en 1987 (« Engraved in stone ») qui ne verra pas le jour pour cause de manquement de parole du label (qui se contentera de sortir à la place un 45t sans pochette jamais distribué, le groupe ayant réussi à s’en procurer quelques exemplaires), poussant Commandment à réenregistrer cet album sur cassette afin de le commercialiser … lors de ses concerts. Ensuite, en 1989, « No mercy » fut également enregistré mais, un an après, le groupe, lassé de toutes ces galères, décidait de jeter l’éponge.

En avril 2009, « Engraved in stone » se vit réédité en mille exemplaires sur CD grâce à Arkeyn Steel Records, et c’est ensuite chez Pure Steel Records que Commandment voit la réédition de ce « No mercy » renaître, avec en prime la demo cinq titres de 1987 « Era ». Hélas encore pour le groupe qui accumule les poisses, le chanteur David Nava décèdera en 1999.

Musicalement, on est complètement dans le US metal façon Hexx, Helstar, Lizzy Borden, Crimson Glory (la voix suraiguë du chanteur rappelant quelque peu celle de Midnight, lui aussi décédé) ou Omen dans les parties les plus speed, et surtout pour la pochette de l’album, rappelant furieusement celle de « Battle cry ». Inutile donc de rechercher une quelconque nouveauté ou originalité dans cet album qui, on l’aura compris, a été enregistré une première fois il y a plus de vingt ans : il s’adressera donc en priorité à tous les nostalgiques du genre, qui se délecteront sur des titres speed (« Corrupted youth », « Road to nowhere », « Voice of the Sphynx »…) ou plus mid-tempo dans la veine des groupes précités (« The cell » ou « Holding on »). La production, quant à elle, se veut un tantinet faiblarde concernant des guitares qui mériteraient un mailleur traitement tant les soli se veulent parfois excellents, mais met très bien en valeur la rythmique basse-batterie et surtout le timbre du chanteur.

Un album qui ne fera pas l’unanimité, certains dénonceront le manque d’originalité par manque de recul sur le contexte de l’époque quand d’autres risquent de le trouver quelque peu désuet, mais s’avèrera rafraîchissant pour tout ceux qui vibreront sur des riffs 100% old school.

A noter que Commandment s’apprête à sortir un nouvel album pour 2010 : on est curieux d’entendre les compositions actuelles.

Metalfreak