Line-up sur cet Album
Yann Reversat : Basse Joanna Louis : Claviers Florent Hautter : Chant Denis Malbrancke : Guitare Anton Belkovitch : Piano, Violon Joshua Lakdar : Batterie
Style:
Rock/électro/Indus/gothDate de sortie:
15 Mars 2010Label:
M & O MusicNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
8 / 10
« Criton, nous devons un coq à Asclepios; payez-le, ne l’oubliez-pas » furent les derniers mots prononcés par Socrate que tout à chacun connait comme philosophe grec condamné à mort par ingestion d’une solution à base de ciguë en 399 av. J.-C. La célèbre scène fut reconstituée et relatée dans « Phédon »-malgré son absence sur les lieux- par son principal disciple, Platon. Les historiens au fil du temps et d’après ses écrits, en déduiront que la boisson létale des Grecs contenait d’autres poisons comme le datura pour en renforcer la toxicité, et de l’opium pour diminuer la conscience et neutraliser les convulsions. Pourquoi ce come back antique chez les Hellènes, si ce n’est pour vous faire saisir en préambule que l’effet seul d’un Poison impitoyable peut malgré tout être encore rehaussé d’adjuvants lui conférant des propriétés diverses et uniques de par la concoction et l’alchimie obtenue…
L’entité sanguine Cigue ne se privera donc pas de jouer les apprentis sorciers, en délivrant une musicalité dont le sérum est issu entre autres de divers fluides Rock Indus, Electro, Goth, punk, voir même Sympho, Ambiant, Atmo et Pagan sur le titre de clôture (Collapse). A brasser très large, le risque de se trouver au final avec un produit totalement dénaturé et fade est assurément présent ; mais l’écueil s’avèrera viscéralement évité tant ce Phobia étalera qualités et unicité plutôt qu’ersatz et placebos.
Pour ceux découvrant ce combo frenchie formé en 2006 et délivrant son second opus après « Swallow The Pain » en 2008 et un Ep 4 titres « Part One » contenant une surprenante reprise du «Lucy In The Sky With Diamonds » des Beatles ; une petite présentation s’impose. Originellement duo assis sur l’osmose entre le guitariste/chanteur/compositeur Yann Reversat (Norma Loy) et la claviériste/Programming mezzo soprano Joanna Louis (Anthemon, Epic…), Cigue devient trio en 2007 avec l’arrivée du guitariste Denis Malbrancke. « And Then They Were Three » avait intitulé son album Genesis en 78 après divers départs dont celui du dude de « Solisbury Hill ».
Et bien dans le cas nous concernant ici, l’effet est inverse et le poison a infecté trois nouveaux membres en remodelant le métabolisme convulsif profond. Florent « Vengeance » Hautter (ex Black Milk) est devenu le frontman, Joshua Lakdar s’est assis derrière les futs (des vrais, ce qui n’est pas pour nous décevoir !!!) et enfin le pianiste concertiste Anton Belkovitch complète cette nouvelle panoplie proposée. Et avant de parler un peu des douze titres de ce Phobia, je ne pourrai garder sous silence le fait que la nouvelle musicalité déployée a immédiatement ouvert dans mes neurones le tiroir américain de « Deadstar Assembly » album éponyme de 2002. Et pas seulement pour l’insecte en artwork cover, « Just Like You », « Therapy Scares Me »… Fuckin Killing Joke !!!
Puisque l’on parle, sans être péjoratif, de connexions possibles ou de réminiscences notoires d’univers musicaux contemporains, disons que celui de Gigue pourrait évoluer en épicentre de Punish Yourself et Marylin Manson. Les convulsions musicales des six n’étant pas sclérosées par des carcans, l’exemple type en étant d’ailleurs un « Whack Me I Simmer »expérimental et à l’intro digne du duo lorrain Kas Product (Spasz et Mona Soyoc). La palme revenant cependant à un « Collapse » de clôture, visitant –s’égarant ?- dans les méandres et ressacs de l’inspiration ambiante et atmo. Pour délivrer un ressenti personnel et sincère, cette facette des franciliens ne sera pas la plus saisissante, et le résultat se conférant dans les longueurs et langueurs risque de se voir régulièrement zappé. Contrairement au restant d’une Track plus « pêchue »qui regorgera de bons moments bien accrocheurs.
Les rafales du « Survive » d’entame, l’épileptique « Vinil Countdown » et sa ligne de Lead dégoulinant continuellement, les sonorités calquées sur un surprenant « Anatomic Phobia » vous forçant à jumper alternativement comme une puce en rut. Ou bien encore la lourdeur syncopée et on ne peut plus dansante d’un « Death In a Mirror » véritable hymne du combo et revisité une nouvelle fois ; les ingrédients déployés se dévoileront au fur et à mesure des auditions jusqu’à un presque parfait agrément. Le « Highlight » restant cependant le déjanté « Catch me » forçant immanquablement à des envies de headbanging, mosh-pits, voir meurtres !!!
Deux éléments de la musicalité assénée viendront néanmoins modérer un tant soi peu ce « Phobia » et par la même déplaire à ceux y étant allergiques. D’une part lorsque la bande à Yann modère l’allure et part dans des explorations, on bascule dans l’ennui (« Behind », la fresque finale, la première partie de « Whack Me I Simmer »). Et de l’autre le chant, les lignes mélodiques majoritairement travaillées (Voice coders ???) sont à la longue usante. Rien de rédhibitoire évidemment, ce second opus de la nouvelle « Cygue » étant foncièrement réussi qui plaira aux aficionados du genre… Ceux n’en étant pas inconditionnels se contentant d’en épurer la fin…
Site Internet : http://www.cigue-music.com/
Myspace : http://www.myspace.com/ciguemusic
MetalPsychoKiller
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