Line-up sur cet Album
Javier Landaeta : Guitare Antonio Silva : Guitare Rafael Sequera : Guitare Alfredo Ovalles : Claviers Jorge Rojas : Basse Miguel Moliné : Batterie Tobias Jansson : Chant Nick Storr : Chant Carl Webb : Chant Pedro Castillo : Chant Dave Duffus : Saxophone
Style:
ProgDate de sortie:
09 Février 2010Label:
ProgRock RecordsNote du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller):
9 / 10
Après avoir eu le plaisir de chroniquer l’excellent « Imago » délivré par les colombiens de Nova Orbis, ne voilà pas que tombe dans mon escarcelle un album dénommé Nature / Existence surgi de nulle part. Enfin presque, car comme tout amateur de Prog se devrait de le faire en surveillant les sorties à venir chez ProgRock Records, cette arrivée de la première offrande des Vénézuéliens d’Echoes était une véritable curiosité. Ne serait ce déjà que parce lorsque l’on parle de ce pays, les stéréotypes ou clichés nous venant immédiatement à l’esprit auront pour nom Amazonie, Hugo Chavez, ou encore Pétro dollars. Et qu’à fortiori musicalement on s’attendra plutôt à du folklore traditionnel, des rythmes latins, ou une mixité Pop/Rock à la sauce locale, à des années lumières des Dream Theater, Porcupine Tree, Genesis ou autres Opeth semblant avoir inspiré le combo de Caracas.
Autant dire que ces idées préconçues seront en totales inéquations pour s’essayer à la découverte et dégustation des douze titres proposés par les autochtones du Miranda dont la genèse remonte à fin 2004. En effet, l’entité musicale d’Echoes se révèlera immédiatement comme héritière du Folk des années 70, bercée par le Prog/rock des nineties, et nuancée de certaines facettes Metal contemporaines. Seules les utilisations occasionnelles d’un Cuatro (sorte de ukelele), de nimbes de piano, ou d’un saxophone sur « Despair » (Dave Duffus de Winds of Dread) vous mettront au palais un gout un tant soi peu exotique. Car l’univers et le voyage féerique et emphatique proposés tiendront tout simplement de ce qui se fait de mieux actuellement, tant dans la mélodicité et la composition , que dans la production. Cette dernière profitant dans le cheminement, enregistrement, mixage, mastering de pointures comme Ola Sonmark (Within Temptation, The Law, Godgory), Svante Försbäck (Callisto, Velcra, Apocalyptica), ou encore Stefan Schneider (Cantata Sangui, Irradiant, Collapsing System).
Echoes, mise à part sa nationalité, possède en outre deux spécificités toutes particulières. Compter trois guitaristes (Cantata Sangui possède bien deux bassistes…) sur les six membres du line-up, et néanmoins ne pas avoir de chanteur titulaire. S’y colleront donc avec une réussite certaine, Tobias Jansson de « Silent Scythe », Nick Storr de « The Third Ending » ou encore Carl Webb et Pedro Castillos. Avouons que ce casting surprenant ou les lignes vocales sont confiées à divers guests sera encore un plus à l’appréciation, tout comme la présence et la collaboration du « Anechoic Chamber String Quartet ».
Le voyage épique et progressif proposé, assénant tel un ressac inexorable, sera un pur régal auditif. Le trident inaugural composé de l’ « Epilogue », « Rude Awakening » et « Leaf Motif », vous laissera bouche bée et conquis sans rémission possible. Aisés d’accès et d’assimilation, ces trois titres s’imbriquant et découlant tout naturellement les uns des autres, ne pourront que passionner, captiver et ensorceler. De l’esthétisme existentiel et énergétique -un des défauts du Prog étant parfois le coté mollasson perdurant- qui sidérera et laissera viscéralement conquis et sous le charme. Peu adepte du titre par titre, disons juste que les deux instrumentaux suivants « Lullaby » et « Bonfires » seront divins.dans la droite lignée du meilleur des Dream Theater précédemment cités. Le « Unfair » -marquant la moitié de l’album- étant en mon intime conviction le meilleur titre d’une tracklist ne s’affadissant jamais et devenant de surcroit graduellement plus compliquée d’assimilation. Se dévoilant ainsi tel un kaléidoscope facétieux d’une ultime richesse, les structures mélodiques toujours ciselées et caviardées de finesse allieront dans ce Nature / Existence à la fois l’appréciation immédiate et celle plus sophistiquée du fur et à mesure des auditions.
Au final, ce premier album se verra incontestablement affublé de l’étiquette « Pur bonheur ». Le genre d’offrande à ne manquer sous aucun prétexte et dont le plaisir délivré ne s’arrêtera pas au bout de quelques écoutes, mais perdura dans le temps. Echoes maitrise son sujet à tous les niveaux, et n’a rein à envier à quelques pointures du genre que ce soit. Même si l’influence précitée, ou celle d’un Vanden Plas par ailleurs, est sous jacente ; l’unicité du combo est bien réelle et hautement raffinée. Les vénézuéliens s’affirmeront à mi chemin de leurs confrères d’écurie « Dead Heroes Club » et « Jupiter Society », ProgRock Records s’y entendant actuellement pour nous abreuver de purs brulots et joyaux en faisant le leader incontestable du Prog de notre planète Metal. Primordial pour tous les aficionados du Prog, et à découvrir pour ceux ne l’étant pas afin d’en saisir tout les attraits, subtilités et richesses d’un genre n’étant pas près de se tarir.
Dieu que la mondialisation a des avantages…
Myspace : http://www.myspace.com/echoesve
MetalPsychoKiller
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