Mercyless – Interview Max Otero (guitares, chant) et Matthieu Merklen (bas ...
Max Otero (chanteur, guitariste de Mercyless) :
« On ne s’est pas posés de questions : on a mis nos tripes dans cet album et ce n’était pas évident après toutes ces années ! Maintenant je sais pas s’il est aussi direct que nos deux premiers albums : on a pas assez de recul, mais dans tous les cas, on voulait revenir aux fondamentaux de notre musique ! »
C’est par ces mots que Max Otero décrit le nouvel album de Mercyless à paraître en septembre. Réponses passionnantes d’un chanteur et d’un bassiste qui ont eu la gentillesse et la disponibilité de répondre par mail à cette interview-fleuve.
Par Metalfreak
Peux-tu revenir sur l’actualité de Mercyless entre la sortie de « In memory of Agrazabeth » et l’interview qui a suivi pour notre webzine et maintenant ?
Max Otero (guitares et chant) : Alors, cette compilation nous a permis de revenir en proposant un petit truc de souvenirs, et de faire des concerts un peu partout. On a ensuite enchaîné au studio chez nous pour les prises du nouvel album et maintenant on attend que les gens écoutent un peu !
Quelles retombées aviez-vous eues pour cette compilation ?
M.O. : On a eu pas mal de bonnes critiques et c’était surtout histoire de remémorer l’histoire du groupe à ces débuts, mais ça s’est assez bien diffusé !
Étaient-elles en accord avec tes attentes ?
M.O. : Complètement : on a pu faire redécouvrir Mercyless et surtout on a pu revenir un peu sur le devant de la scène, et c’était le but.
Parlons du line up : peux-tu me présenter Matthieu Merklen (basse) et Laurent Michalak ?
Matthieu Merklen (basse) : donc moi, j’ai enregistré un album avec Human Defects (prog metal) en 2006. Ensuite j’ai enregistré le 4ème album de Obszön Geschöpf (guitare + basse) puis le 6ème qui vient de sortir récemment.
Pour Mercyless, c’est marrant, je connaissais le groupe ainsi que Gérald et Rade (l’ancien bass/batt) mais je ne connaissais pas Max et Steph. Et comme j’ai entendu par des amis qu’ils cherchaient un bassiste, je me suis tout de suite proposé !
M.O. : Quant à Laurent Michalak, il jouait dans Hollow Corp, et nous accompagné dans un projet différent et il a toujours connu Mercyless,et de plus son style colle parfaitement à notre musique.
Comment les as-tu rencontrés et qu’est-ce qui a fait que c’étaient eux et pas d’autres pour tenir la section rythmique de Mercyless ?
M.O. : Bon, pour Laurent, c’était évident, car on se côtoies depuis longtemps : il s’est greffé tout naturellement. On a rencontré Matthieu par hasard par des amis communs et il se trouve qu’il nous fallait un bassiste pour les concerts assez vite… et il a tout de suite donné son accord. Je dirais que, aussi bien humainement que musicalement, c’est la personne qu’il nous fallait !
Stéphane Viard fait encore et toujours partie de Mercyless, il t’accompagnait également dans Day Off Sin : vous êtes musicalement indissociables ?
M.O. : Ah ben avec Steph, c’est mon acolyte depuis tellement d’années : on se connaît depuis l’âge de 15 ans, et il est clair que Mercyless fait partie de nos vies. On a toujours écouté les mêmes trucs et traîné ensemble
… Indissociables, c’est vrai !
Ce qui frappe lors de l’écoute de « Unholy black splendor », c’est le retour à un death metal proche de celui, comme tu l’avais promis lors de l’interview précédente (interview ici : http://www.soilchronicles.fr/interviews/mercyless ), pratiqué sur « Abject offerings » et « Coloured funeral ». Personnellement, je trouve ce nouvel album encore plus direct et sans concession que ces derniers. Qu’en penses-tu ?
M.O. : Si c’est ce que tu penses, alors on est très fiers du résultat, car c’était vraiment le but !
On ne s’est pas posés de questions : on a mis nos tripes dans cet album et ce n’était pas évident après toutes ces années ! Maintenant je sais pas s’il est aussi direct que nos deux premiers albums : on a pas assez de recul, mais dans tous les cas, on voulait revenir aux fondamentaux de notre musique !
Le couplet de « I vomit the World » m’a fait penser immédiatement à « Flesh divine » sur le premier album : est-ce une façon de boucler la boucle en prouvant que Mercyless faisait un trait sur la période post « Coloured funeral » en revenant aux racines du death metal ?
M.O. : C’est vrai, on voulait vraiment faire une suite à nos deux premiers albums, et faire du death metal comme on l’a toujours aimé et écouté. On est restés dans une influence très proche des années ‘90’s.
Dans ma chronique (chronique ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/mercyless-%E2%80%93-unholy-black-splendor ), je dis « En neuf titres, Mercyless revisite le death metal old school, celui proche de la scandinavie, celui qui a fait secouer tant de cervicales aux écoutes des Grave, Entombed, Unleashed ou Dismember ». Je rajouterais encore Bolt Thrower. Me suis-je trompé ?
M.O. : Ah ! La Scandinavie… je n’y avais pas pensé.
Plutôt vers la Suède alors !!
Mais ce n’est pas faux, car dans nos influences des groupes comme Entombed, Unleashed ou Bathory ont toujours beaucoup compté, et du coup ça se retrouve un peut dans notre style ! Bolt Thrower, c’est vrai et tu peux rajouter le Carcass des débuts.
Il faut ça pour faire dévisser quelques cervicales !!
Mercyless pratique à nouveau un death metal brut, sans concession et surtout intense : on remarque que « Unholy black splendor », avec ses 29 minutes, est un condensé de ce qui se fait à la fois de mieux et de plus traditionnel dans le death metal. J’en viens à penser, en réécoutant l’album, qu’il aurait été inutile qu’il soit plus long. Es-tu d’accord ?
M.O. : Exact ! On voulait vraiment éviter le remplissage que l’on voit actuellement quand on achète un CD ! On a proposé nos meilleurs morceaux et c’est tout !
Nous nous sommes exclusivement concentrés sur ces titres, sans fioritures et avec le maximum de potentiel !
Donc pourquoi faire trop long ? 30 minutes, c’est une évidence pour nous, pour que l’auditeur ne relâche pas !
Parle-moi de la genèse de « Unholy black splendor » : à quel moment avez-vous commencé les compositions ?
M.O. : On a commencé dès que l’on s’est reformé en 2010, on a refait nos vieux morceaux et, en même temps, on a composé dans le même esprit pour garder la ligne directrice !
Nous avons mis a peut près 10 mois, avec les concerts entre, pour tout peaufiner et pour trouver la meilleure façon de réaliser cet album en vue de l’enregistrement !
Qui s’est chargé de la pochette ? Peux-tu me la décrire ? As-tu donné des directives pour sa création ?
M.O. : C’est Fortifem qui l’a réalisée : on voulait un style un peut différent de ce que l’on voit ces dernières années, avec tout ces montages photos, dessins. On voulait surtout une image et une couleur qui nous collent bien !
Et comme ils ont un petit style un peut différent, on s’est dit que ça pouvait le faire !
On n’avait pas trop d’idées de départ, j’ai juste décrit mes textes et quel genre de direction il faudrait avoir !
Cette pochette représente bien la symbolique de l’influence de la religion de plus en plus présente par les temps qui courent et surtout la main qui cache les yeux montant l’aveuglement forcé devant la réalité de ce monde !
Quel studio ? Quel producteur ? Et pourquoi ?
M.O. : On a enregistré et fait toutes les prises chez nous à Mulhouse, pour pouvoir enregistrer tranquillement avec le temps qu’il nous faut, et dans le même studio ou l’on a enregistré « Abject Offerings ».
Ensuite le Label à tout fait, mixé et masterisé en Suède chez Dan Swäno pour avoir un son qui colle le mieux possible au style de Mercyless !
Justement, d’enregistrer cet album dans ce studio a-t-il rajouté un « plus » dans l’envie d’être encore plus « brutal » ?
M.O. : Je dirait pas forcement « brutal », mais une ligne directrice plutôt « Old school death metal ».
C’était vraiment un souhait de notre part et on a tellement de bon souvenirs dans ce studio, qu’il était évident pour nous d’enregistrer là bas !
Là où il y a un véritable revival en matière de death metal old school, penses-tu que c’est le meilleur moment pour Mercyless pour refaire surface ?
M.O. : Dans tous les cas, nous, nous ne nous sommes pas posés la question. Après toutes ces années, on voulait vraiment se faire plaisir.
C’est notre but premier et franchement, nous nous étions déconnectés depuis tellement longtemps et avec le temps, on ne se pose plus trop ce genre de question.
Maintenant ce style est revenu au devant de la scène… ben tant mieux !!
C’est cette nouvelle génération qui en demande donc nous, tant que l’on peut fournir du riff velu, nous répondons présents !
Passons aux différents titres de l’album : pouvez-vous en parler de façon détaillée (ou non) pour nous les présenter ?
*** At the Coming of Dawn (Intro) : Ben l’intro, on voulait un petit truc qui annonce un peu les intentions !! Ben voilà !
*** I vomit this world : sans concessions et ce titre parle de ce que m’inspire ce monde à l’heure actuelle … en gros pas grand-chose, a part du dégoût !
*** Unholy black splendor : titre de l’album qui symbolise le besoin de croire en quelque chose à travers la religion ,sans vraiment savoir ou l’on va et surtout en nous transformant en véritables moutons, prêt a prêcher n’importe quelle bonne parole .
*** God is dreaming : pour faire simple, silence, on crève à petit feu et pendant ce temps !!
*** Goat of mendes : Je voulais me servir d’un symbole fort pour ce titre. Ce symbole du mal, avec ce morceau très guerrier qui représente un état d’esprit tourné vers le malin !
*** Infamy : croire que tout ce qui est établi dans notre société de croyances et de modernité reste immuable. On se surprend de plus en plus à voir que le mal se cache derrière chaque symbole de notre civilisation moderne.
*** Probably Impure : cette humanité qui porte des jugements très rapide sur des gens qui sont sensé représenté et faire le bien dans ce monde !
*** Absent Belief : absence de croyance et de foi en quelle que religion que ce soit ! Tout est dit !
*** Bless me father : commettre l’irréparable et puis vouloir a tout prix se faire pardonner, tel est ce nouveau dogme que l’on voit apparaître de plus en plus dans notre société moderne… il n’y a pas de pardon !
*** Swallow my soul : un titre sur le fait de devenir un pervers narcissique, obéir à la volonté de quelqu’un qui finira par détruire !
Dans quel état d’esprit le groupe a-t-il composé l’ensemble de ces titres ?
M.O. : On voulait mettre toute notre haine et la violence qui va avec, dans notre style de prédilection. Je dirais que cet album correspond très bien à notre état d’esprit que l’on a ces derniers temps… très sombre !
Qu’en est-il désormais de l’avenir de Mercyless ? Le Mercyless actuel composerait-il à nouveau des albums de la trempe de « Cold » ou « Sure to be pure » ou le prochain album – si tu y as déjà réfléchi – restera-t-il dans le créneau de ce nouvel album ?
M.O. : Pour l’avenir on va attendre qu’il sorte et que l’on voit les réactions des gens, et c’est ce qui nous motive à faire cette musique. On aime plus trop se prendre la tête actuellement avec tout ce bizness, on laisse faire et on profite du moment présent. Bien évidement a court termes on va concentrer sur les concerts a venir, et partager avec le public !
Et non je ne pense pas que l’on va replonger dans le style de « C.O.L.D. » et « Sure to be pure »… autre époque !
Une tournée en prévision ?
M.O. : On y travaille… mais on va essayer de faire un maximum de concerts pour cet album.
Une date Mercyless / Obszön Geschopf ne serait-elle pas envisageable ? Matt tiendrait la route, non ?
M.O. : Tout est envisageable, bien évidement, ce serait sympa. Bien sur, Matt tiendrait la route, avec 2 groupes… rien ne lui fait peur !!
M.M : Je dirais même que ça m’arrangeait !
Tout le monde sait comme c’est chiant entre le moment où tu arrives dans une salle et le moment où tu passes sur scène. Là, pour le coup, ça passerait plus vite !
Et vu les cachets qu’on propose aux groupes en ce moment je serais très vite millionnaire avec deux groupes !
Y a-t-il une question que tu aurais voulu que je te pose ?
M.O. : Là, sur le coup je vois pas !!
M.M. : Moi j’ai une question pour Max !
On aura une 5ème vitesse pour les prochains concerts ?
Je te laisse conclure.
M.O. : Merci à toi pour ton soutien et longue vie à Soil Chronicles et à tous les acteurs de la scène underground ! On ne ferait rien sans eux !
Et merci à tout ceux qui nous soutiennent depuis tellement d’années et à très bientôt sur scène !!!
Et encore désolé pour le retard pour cet album auprès de tous nos fans !
Stay EVIL !!!
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(Un grand merci à Max pour l’autorisation d’utiliser les photos live illustrant l’interview)
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