Anaal Nathrakh

Le 2 décembre 2013 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


V.I.T.R.I.O.L. : chant Irrumator et Mick Kenney(sur "Constellation") : instruments

Style:

Grind / Black Metal

Date de sortie:

De 2001 à 2009

Label:

Divers

 

 

 

 

 

 

 

The Codex Necro

Genre : Grind Black Metal

Label : Mordgrimm

Sortie : 27/11/2001

Note : 7,5/10

Jusqu’à l’arrivée d’Anaal Nathrakh, puis de Nattefrost dans un genre différent, je ne connaissais pas le Nécro Black Métal, un sous-genre marginal, excroissance en forme de bubon plein de pus pris dans les tourments de l’infection. Je ne pensais pas non plus que seulement deux types pourraient enregistrer une telle musique de trépanés et pourtant, The Codex Necro marque d’une empreinte indélébile les années 2000 pour imposer les Anglais comme une formation avec laquelle il va désormais falloir compter.
Il faut dire qu’ils se sont bien trouvé, Irrumator et V.I.T.R.I.O.L. Au-delà d’une philosophie nietzschéenne partagée (« Human, All Too Fucking Human »), le premier est un fou qui joue de tous les instruments comme un tortionnaire, le second un dingue qui beugle, hurle, grogne, s’arrache tripes et boyaux pour transmettre l’immonde. Plus l’un va vite, joue fort, plus l’autre se découvre de nouvelles réserves de fiel et plus ce fiel est corrosif, plus la musique se fait bestiale. Le cercle vicieux, par définition sans fin.
Vous l’aurez compris, on ne parle pas vraiment de Black Métal avec ce disque. D’ailleurs, je ne comprends pas l’utilisation de cette étiquette lorsqu’il s’agit d’Anaal Nathrakh car tout chez eux les rapproche plutôt du Grind anglais, celui des vieux Napalm Death ou Extreme Noise Terror. Ils en ont l’instinct vicieux, le riffing, la démence du chant, les blasts qui déboulent plein pot et surtout ce fond inaltérable de crasse colérique, de haine du conformisme, de la banalité, des faux-semblants, de la langue de bois, du correct, du beau, du sain.
Anaal Nathrakh s’évertue à tout salir, à la pisse, au vomi et à la merde en se foutant des convenances mais en restant conscients qu’une production à l’image de leur idéologie les desservirait car rendant les compositions inaudibles. Grâce à cette lucidité, ou peut-être au refus de la jouer True Black Métal, The Codex Necro bénéficie d’une production très honnête, légèrement grésillante, au rendu Live mais jamais brouillonne : la cruauté froide des compositions est parfaitement restituée pour une douleur maximale.
Dès ce premier album, le duo creuse un fossé infranchissable entre eux et la scène Black Métal traditionnelle. Je ne sais pas si, à ce stade, le public suivait déjà mais il est clair qu’Anaal Nathrakh a plus de chance de séduire les amateurs de Grind ou de Crust que les fervents adorateurs de visages peinturlurés en promenade dans les bois et posant une massue cloutée à la main.
Le duo se paye en plus le luxe de ne pas se contenter de martyriser les masses avec des titres de deux minutes toujours dans le rouge : « Paradigm Shift – Annihilation » et « The Codex Necro » dépassent les six minutes et les alternances de rythmes, avec quelques incursions dans l’Industriel, assurent une attention continue. Un premier album vraiment impressionnant, la suite ne faisant que confirmer, affirmer et peaufiner ce talent. The Codex Necro : la genèse d’un monstre.

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Irrumator : instruments

Tracklist :
1 : The Supreme Necrotic Audnance
2 : When Humanity Is Cancer
3 : Submission Is For The Weak
4 : Pandemonic Hyperblast
5 : Paradigm Shift – Annihilation
6 : The Technogoat
7 : Incipid Flock
8 : Human, All Too Fucking Human
9 : The Codex Necro

 

When Fire Rains Down From The Sky, Mankind Will Reap As It Has Sown

 

Genre : Grind Black Metal

Label : Mordgrimm

Sortie : 17/02/2003

Note : 7,5/10

Un très bon point pour Anaal Nathrakh : le groupe sort un E.P. de vingt-six minutes là où beaucoup auraient appelé ça un L.P. Cela permettait donc d’acheter le disque pour une somme modique tout en ayant pour son argent.
D’un point de vue strictement musical, tous ceux qui ont aimé The Codex Necro peuvent se jeter les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes sur When Fire Rains Down From The Sky, Mankind Will Reap As It Has Sown car ils y retrouveront le meilleur de la formation anglaise. Nous prenons toujours en pleine face ce mélange unique de fureur Grind Core et de Brutal Black Métal nihiliste et autodestructeur et même si le chant clair commence à faire son apparition, notamment sur « Atavism » qui sonne comme un excellent Mayhem, pour le reste la performance de V.I.T.R.I.O.L. est inhumaine. Sa voix (ou plutôt ses voix tant son registre est étendu) contribue très largement à rendre Anaal Nathrakh aussi extrême et peu écoutable : six titres suffisent amplement pour attraper une migraine durable, d’autant qu’Irrumator n’est pas du genre à fournir l’aspirine.
Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur ce disque, si ce n’est peut-être un mot sur le superbe artwork qui colle plutôt bien à l’atmosphère et qui en fait une pièce incontournable de la discographie des Anglais. À réserver aux tympans les plus endurcis.

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Irrumator : instruments

Tracklist :
1 : Cataclysmic Nihilism
2 : How the Angels Fly In (We Can Never Be Forgiven)
3 : Never Fucking Again
4 : Genesis of the Antichrist
5 : Atavism
6 : When Fire Rains Down from the Sky, Mankind Will Reap as It Has Sown

 

Domine Non Es Dignus

Genre : Grind

Label : Season Of Mist

Sortie : 02/11/2004

Note : 9/10

Domine Non Es Dignus est sans doute le bond stylistique le plus important entre deux albums pour Anaal Nathrakh : production plus métal (comprendre, plus propre mais également beaucoup plus puissante), orientation définitive vers un Grind aliénant, compositions complexifiées, violence davantage canalisée. Les coups sont désormais plus précis, ils font donc davantage de dégâts.
Lorsqu’on débute un disque avec une intro noisy de machines perdues dans une agonie bruyante (« I Wish I Could Vomit Blood On You… …People ») et qu’on enchaîne avec un titre aussi brutal que « The Oblivion Gene », ça n’augure déjà pas que des joyeusetés pour la suite. Mais quand en plus le groupe poursuit avec un sample du film 1984 (« If You want to see a picture of the future, imagine a boots standing on a human face, for ever ») en intro du morceau « Do Not Speak », il n’y a plus de doute à avoir : Anaal Nathrakh nous veut du mal et il ne s’en cache pas.
Il y a fort à parier que même les métaleux les plus endurcis ont eu du mal à encaisser cet album. Tout y semble exagéré, porté à son paroxysme : la rapidité, l’agression, la technicité, le style d’Anaal Nathrakh est en pleine mutation, à l’image d’un V.I.T.R.I.O.L. introduisant enfin de vraies mélodies chantées dans une veine très Emperor, époque Prometheus, poussant même le vice jusqu’à enfoncer les chanteurs de Heavy Métal en allant chercher de surprenantes et inattendues notes suraiguës (« Do Not Speak », « This Cannot Be The End »). Néanmoins, cet usage du refrain n’est pas encore systématique, si bien qu’il prend tout son sens en apportant une dimension quasi théâtrale aux compositions.
À l’occasion, le groupe lorgne vers un style Death Industriel du fait d’une utilisation récurrente des machines, Irrumator étoffant son style déjà ultra brutal avec des rythmiques carrées qui tranchent net dans le gras. Le résultat donne le sentiment de passer dans un hachoir à viande ou de traverser une ville prise d’hystérie collective (« The Final Destruction Of Dignity »).
Domine Non Es Dignus s’achève comme il a commencé : sur un tempo de barbare sans pitié (« Rage, Rage Against The Dying Of The Light ») qui ruine définitivement l’espoir d’avoir un instant de répit. Pour moi, l’album incontournable d’Anaal Nathrakh, à la fois dans leur propre discographie mais également pour tous ceux qui aiment le Grind dopé et hyper violent.

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Irrumator : instruments

Tracklist :
1 : I Wish I Could Vomit Blood On You… …People
2 : The Oblivion Gene
3 : Do Not Speak
4 : Procreation Of The Wretched
5 : To Err Is Human, To Dream – Futile
6 : Revaluation Of All Values (Tractatus Alogico Misanthropicus)
7 : The Final Destruction Of Dignity (Die Letzten Tage Der Menschheit)
8 : Swallow The World
9 : This Cannot Be The End
10 : Rage, Rage Against The Dying Of The Light

 

Eschaton

Genre : Grind

Label : Season Of Mist

Sortie : 16/10/2006

Note : 7/10

Ils le disent eux-mêmes, Anaal Nathrakh est né entre la merde et l’urine (« Between Shit And Piss We Are Born »), ce n’est pas moi qui les contredirais. D’ailleurs je n’ai pas l’impression qu’ils s’en plaignent, c’est même leur fonds de commerce ainsi que le puits sans fond de l’inspiration du duo.
Eschaton est le deuxième album réalisé pour Season Of Mist qui a fait un gros coup en les signant mais pour ceux qui ne se sont pas encore remis de Domine Non Es Dignus, je ne pense que l’écoute en soit indispensable. En effet, les Anglais appliquent à la lettre la formule qui a fait le succès du précédent disque en condensant leur propos (à peine plus de trente minutes), torchant quelques riffs mémorisables (« Waiting For The Barbarians ») mais également en multipliant les passages en chant clair (« Between Shit And Piss We Are Born », « Timewave Zero », « When The Lion Devours Both Dragon And Child »), contrebalancés par des grunts gargantuesques dignes du pire Brutal Death. Je note également l’apparition de quelques solos, si on peut appeler comme ça ce qu’Irrumator fait subir à sa guitare mais en dehors de ça, Eschaton est juste un énorme pain dans la gueule qui paraît plus instinctif que raisonné si bien qu’il me laisse un peu le sentiment amer que le groupe commence à tourner en rond, n’arrive pas à s’extirper du carcan qu’il s’est lui-même imposé.
Du coup, Eschaton n’est pas l’album que je conseillerais pour découvrir Anaal Nathrakh. Il vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour son final dantesque (« Regression To The Mean »), une tranche épaisse d’EBM Industriel complètement barge, sans doute le meilleur titre et, à mon goût, une voie que le groupe serait inspiré de suivre à l’avenir.

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Irrumator : instruments

Tracklist :
1 : Bellum Omnium Contra Omnes
2 : Between Shit And Piss We Are Born
3 : Timewave Zero
4 : The Destroying Angel
5 : Waiting For The Barbarians
6 : The Yellow King
7 : When The Lion Devours Both Dragon And Child
8 : The Necrogeddon
9 : Regression To The Mean

 

Hell Is Empty, And All The Devils Are Here

Genre : Grind

Label : FETO Records

Sortie : 29/10/2007

Note : 7,5/10

A peine un an sépare Eschaton de Hell Is Empty, And All The Devils Are Here et comme j’étais resté sur l’idée que le groupe avait tout dit, j’avoue que je n’attendais pas grand-chose de nouveau de la part d’Anaal Nathrakh. Pourtant le groupe prend des risques, déjà en quittant Season Of Mist pour le label de Shane Embury : FETO Records, plus confidentiel. Ensuite, les Anglais ont considérablement revu leur approche de la musique, on peut s’en rendre compte dès l’emphatique introduction « Solifugae » qui pose une atmosphère assez spectaculaire et à laquelle ils ne nous avaient pas habitués. Le duo a également considérablement dégraissé son jeu pou revenir à des choses plus simples, toujours pas écoutables pour 90% de la planète mais qui ont le mérite de ne pas saturer l’auditeur au bout de quinze minutes. J’entends par là que V.I.T.R.I.O.L. utilise sa voix de manière plus posée, mettant en avant le chant clair, ce qui adoucit l’ensemble, alors qu’Irrumator a épuré son style notamment au niveau des guitares, glissant même quelques rythmiques à la Meshuggah (« Virus Bomb », « Until The World Stops Turning » ). Mieux encore, je pense même à Botch ou à Nostromo, c’est dire.
Ces deux éléments font que l’on distingue de nouveau les titres les uns des autres, les refrains y faisant pour beaucoup mais également une certaine simplicité dans les riffs (« Shatter The Empyrean ») ou encore un revirement Death Métal, Napalm Death étant une référence évidente.
Après, le côté systématique du refrain mélodique, chose qui se fait surtout dans le Métal Core actuel, peut lasser car on a l’impression que V.I.T.R.I.O.L. vient de découvrir qu’il savait chanter normalement et que, du coup, il cherchait à en faire des caisses alors qu’il n’est jamais aussi impressionnant que quand il crache sa haine (« Lama Sabachthani »), sa voix death étant devenu parfaite (« Genetic Noose »), au niveau d’un Joe Horvath de Circle Of Dead Children. Cela dit, je ne peux pas d’un côté reprocher à Anaal Nathrakh d’avoir fait deux fois le même album (Domine Non Es Dignus puis Eschaton) et de l’autre trouver à redire à cette nouvelle orientation musicale, finalement excellente.
Avec Hell Is Empty, And All The Devils Are Here, la formation trouve son second souffle et prouve à ceux qui en doutaient qu’elle a encore des choses à dire : sacrée performance.

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Irrumator : instruments

Tracklist :
1 : Solifugae (Intro)
2 : Der Hölle Rache Kocht In Meinem Herzen
3 : Screaming Of The Unborn
4 : Virus Bomb
5 : The Final Absolution
6 : Shatter The Empyrean
7 : Lama Sabachthani
8 : Until The World Stops Turning
9 : Genetic Noose
10 : Sanction Extremis (Kill Them All)

 

In The Constellation Of The Black Widow

Genre : Grind

Label : Candlelight Records

Sortie : 29/06/2009

Note : 6/10

Premièrement, la pochette est immonde, à la limite du ridicule. Je sais bien qu’il ne faut pas s’arrêter à ce genre de détail mais il y a des indices qui ne trompent pas. Deuxièmement, Anaal Nathrakh nous sort une redite de son précédent disque, faisant de In The Constellation Of The Black Widow un des albums les moins intéressants de sa carrière.
Bien sûr la musique est toujours aussi extrême mais il n’y a plus une once d’originalité dans ce que proposent V.I.T.R.I.O.L. et Irrumator. Ils répètent inlassablement les mêmes formules, ces fameuses alternances de blast hurlés ou growlés avec des refrains mélodiques sur quasiment chaque titre. Bon, ça fait mouche à l’occasion (« More Of Fire Than Blood ») mais le fait que ce soit systématique commence à devenir pénible, le duo s’auto plagiant inlassablement.
Au rayon des bonnes nouvelles, on retiendra les très bonnes rythmiques de « The Unbearable Filth Of The Soul » ou « Oil Upon The Sores Of Lepers », le riff entraînant de « So Be It » mais surtout le retour à un Black Métal lancinant sur les deux excellent morceaux de clôture : « Satanarchist », le meilleur titre de l’album selon moi, puis « Blood Eagles Carved On The Backs Of Innocents » dont le riff principal sonne comme du Marduk pré Live In Germania.
Deux bonnes chansons et quelques passages sympas, ce n’est pas suffisant pour faire de In The Constellation Of The Black Widow un album indispensable, d’autant plus de nos jours où les sorties intéressantes se comptent par centaines, voire par milliers. Est-on en train d’assister à la fin d’un mythe ?

Line up :

    V.I.T.R.I.O.L. : chant
    Mick Kenney : instruments

Tracklist :
1 : In The Constellation Of The Black Widow
2 : I Am The Wrath Of Gods And The Desolation Of The Earth Music
3 : More Of Fire Than Blood
4 : The Unbearable Filth Of The Soul
5 : Terror In The Mind Of God
6 : So Be It
7 : The Lucifer Effect
8 : Oil Upon The Sores Of Lepers
9 : Satanarchist
10 : Blood Eagles Carved On The Backs Of Innocents

 

 

 

 

 

 

Facebook : https://www.facebook.com/Anaalnathrakhofficial
Myspace : https://myspace.com/anaalnathrakh

 

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