Note du Soilchroniqueur (Celtikwar):8/10

Benedictum, voilà un groupe qui fait toujours plaisir.

Il faut dire que la chanteuse Veronica Freeman mène droit sa formation fondée en 2005 avec un autre ancien de Malady, le guitariste Pete Wells. Leur premier album « Uncreation » publié en 2006 avait mis la barre très haute pour ce combo de San Diego. Mais depuis le talent est au rendez vous et se confirme en 2008 avec un opus aussi bon que beau : « Seasons of Tragedy« . Il faudra malheureusement quatre années et quelques modifications dans les rangs pour que Benedictum nous ponde un « Dominion » capable de faire trembler les murs. Voici donc maintenant trois ans après le quatrième album de la formation, « Obey » qui, espérons, soit du même niveau que ses prédécesseurs.

L »ouverture se fait avec une douce introduction « Dream of the Banshee » qui est plus surprenante qu’utile mais rassurez vous, dès  » Fractured« , la couleur est donnée et Benedictum ne va pas changer de cap. On est très heureux de retrouver la voix de Veronica, quel coffre, pas vraiment dans les montées aiguës ou autres envolées lyriques trop souvent présentes chez les chanteuses, mais ici dans une puissance et une porté de voix pure et simple, l’écoute de l’éponyme et de  » Fighting for My Life » devrait facilement convaincre les plus téméraires.

Benedictum nous offre aussi des titre taillés tout droit pour la scène avec des refrains facilement mémorisables « Fighting For My Life » et des morceaux au groove qui nous restent en tête très longtemps « Obey » ou encore « Evil That We Do » qui devraient faire des ravages en concerts. Mais tout n’est pas si facile, on retrouve pas mal de diversités sur cet opus, un « Scream » plus Hard Rock et traditionnel sur lequel la voix Veronica est des plus prenantes. Benedictum prend aussi un côté plus théâtrale pour « Die to Love You » à la longue introduction et aux claviers très présents, des relents de Black Sabbath ainsi que le spectre de Dio survolent ce titre. Petit moment de douceur aussi avec la complainte « Cry » riche en émotion.

Un retour aussi aux classiques avec un « Apex Nation » qui démarre en trombe par une belle roue arrière avant de s’en aller vers un Heavy Metal aux riffs qu’Hammerfall n’aurait pas reniés. Simple mais rudement efficace comme morceau. La pièce maîtresse de cet album reste le très prog « Retrograde » avec ces sept minutes au compteur et ses nombreux changement de tempo, un côté Dio dans la puissance de certaines vocalises, des passages de guitare à faire pleurer les amateurs, non pas par la complexité des soli ou enchaînement de shred, mais par leur efficacité, un titre qui vous prend au tripes, impossible de s’en défaire.

Petit tour aussi par la production de l’album, il faut dire que Frontiers Records est connu pour avoir des groupes pas si méritants mais cachant leur défauts par une surproduction en bétons (ceci est d’ailleurs visible aussi sur un grand nombre de label de renoms et est peut être la plaie de l’époque), mais sur « Obey« , il n’en a pas fallu tant que cela, une production propre et soignée. Encore un point en plus pour Benedictum.

En espérant qu’avec cet album, Benedictum gagne le respect qui lui est dû dans nos frontières, car malheureusement la formation est encore trop peu connue… Il faut dire que ce n’est pas souvent qu’elle vient jouer dans nos contrées si réticentes au Heavy Metal quand il fait un peu de mélodies, mais espérons que cela change, car Benedictum mérite quand même de se faire une bonne place dans les « grands noms« .

Tracklist :

1. Dream of the Banshee
2. Fractured
3. Obey
4. Fighting for My Life
5. Scream
6. Evil That We Do
7. Crossing Over
8. Cry
9. Thornz
10. Die to Love You
11. Apex Nation
12. Retrograde

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