Après la sortie de leur premier opus « The Arrival », c’est pour la toute première soirée de l’année à l’AmpéRage ce 10 janvier, que j’ai eu le plaisir de retrouvé la bande des Y.Blues accompagnée de Spike, guest sur l’album. Présentation de ce groupe dont on n’a sans doute pas fini d’entendre parler !
Interview (sa toute première pour Soil Chronicles) par Am’beer, photos par Metalfreak.
Ambre : Une question pour commencer, pourriez-vous faire la présentation du groupe?
Yaiba : Alors, après avoir fait beaucoup de métal avec mon cher batteur Sereb, j’ai décidé de monter un groupe de blues, d’où le nom Y.Blues. Un projet est né en 2007 de compos blues-acoustique qui est petit à petit parti en désuétude. Mon intégration à d’autres groupes de métal a fait que je me suis remis à jouer ce style, puis suite au recrutement de Marmotte on a remonté cette formation blues. Et après, comme on est tous un peu métalleux, forcément la touche métal est revenue.
Ça présente un peu la création du groupe.
Ambre : En tant que musiciens, quelles sont vos influences?
Yaiba : En ce qui me concerne, je suis très inspiré par tout ce qui est scène heavy métal, donc Iron Maiden, Judas Priest, mais aussi par la vieille scène de rock progressif. Je suis aussi beaucoup influencé par le vieux blues, Robert Johnson, et plus particulièrement un bluesman norvégien – un gros tueur – Bjorn Berge qui joue tout seul à la douze cordes, et qui m’a convertit.
Marmotte : Moi j’aime le pop-rock! Non sérieusement, moi c’est le métal progressif à fond, mais aussi le death mélodique : In Flames, Lamb of God. J’ai aussi de grosses influences avec les bassistes comme Victor Wooten ou Marcus Miller c’est ce qui explique deux-trois petites choses que j’intègre dans Y.Blues.
Sereb : Alors moi mon kif, c’est Dvorak, Bach, pas mal de musiques de jeux vidéos. Et en batterie, à peu près tout et n’importe quoi! Pop, rock, heavy, la Compagnie Créole, et du Henri Dès surtout!
Ambre : Et du coup, comment ça se passe au niveau la composition des morceaux?
Sereb : Alors en général, Yaiba arrive et il pond trois riffs pourris. Ensuite, on les monte en mettant une basse et une batterie derrière, puis on fait une base avec ces riffs. Après on fait l’appel au riff Marmotte qui nous pond un truc pour faire métal, et on termine en recalant un couplet, un refrain, puis ça fait des structures toutes pourries qui marchent!
(Rires)
Yaiba : En général pour la composition, j’enregistre pas.
Marmotte et Sereb : Tu devrais!!
Yaiba : J’arrive en répet avec un minimum de structure et on réarrange ça, ils me disent si c’est bien ou pas et on rajoute des riffs ou on compose parfois en répet quand on a de l’inspiration.
Ambre : Votre album auto-produit « The Arrival » est disponible depuis début Octobre, comment se sont passés les enregistrements?
Marmotte : Il y a pleins de choses maintenant qu’on peut faire aisément dans sa chambre, surtout en visant une échelle de qualité comme la notre, on n’a pas besoin d’aller forcément en studio. J’ai fais tous mes enregistrements de basse chez moi très facilement, et pour la batterie, on a été chez Sereb. Ce qui est bien maintenant c’est qu’on peut tout retrigger, la technologie nous rends bien service et nous aide à jouer correctement. (Rires)
Après, on a envoyé Yaiba chez JC Jess (ex-Nightmare) pour faire ses guitares, et il a fait les prises de voix dans sa chambre. On a confié ensuite le mixage au 1936, un studio grenoblois – merci d’ailleurs à Antonin qui a été extrêmement patient -.
Et pour le mastering, on a envoyé le tout à Portland, chez Audiosiege.
Ambre : Vous pensez donc qu’il est plus aisé aujourd’hui de s’auto-produire tout en effectuant un travail de bonne qualité ?
Marmotte : En fait, c’est surtout une question d’auto-formation. La musique c’est un peu la jungle, et l’enregistrement, c’est une chaîne de production du début à la fin. Il y a une question d’argent, quand tu t’auto-produis, il faut acheter le matériel pour composer cette chaîne. Si tout est bien mais qu’un élément foire dans ta chaîne de production, ça fout tout en l’air ! S’auto-produire ça peut être beaucoup plus simple dans la mesure où tu sais ce que tu fais et que tu es rigoureux, mais il faut quand même garder une bonne dose d’humilité, à savoir qu’on en sait jamais trop et qu’on manque toujours de compétences.
Yaiba : Si tu veux vraiment sortir un truc qui soit d’une très bonne qualité, d’une part il faut être très rigoureux dans ta façon de travailler, être attentif et prendre le temps de bien faire les choses, c’est très important. Mais il y a aussi le côté financier derrière, il faut sortir les sous, choisir le bon studio et s’entourer des bonnes personnes. Parce qu’on peut très bien avoir la capacité de faire de la bonne musique, mais si on mets pas les sous sur l’enregistrement, ça ne sonnera pas.
Ambre : Les retours parus sur l’album sont plutôt positifs, cela vous ouvre t-il plus de possibilités maintenant ?
Yaiba : Les retombées de la sortie de ce premier opus ont changées pas mal de choses! Avant, on jouait surtout dans des bars en Rhône-Alpes. Le fait d’avoir maintenant l’opus et le clip qu’on a tourné cet été sous la production de Sereb, ça a vraiment permis d’être plus facilement sur des dates comme celles de ce soir, et de jouer avec des groupes comme Misanthrope. Le démarchage est plus aisé!
Ambre : Que pensez vous de l’état de la scène métal grenobloise actuelle ?
Yaiba : Personnellement, je trouve que c’était déjà assez actif il y a cinq ans, mais j’ai constaté qu’il y a pas mal de groupes qui commencent à monter et à bien marcher, comme Amon Sethis par exemple ou Whisky Of Blood. Ça commence à être intéressant sur Grenoble, il y a une bonne aura. Même si ça ne veut pas dire que c’est moins bien ailleurs, mine de rien, je pense qu’on bénéficie aussi un peu de cette aura positive puisque ce sont des groupes qui sont de Grenoble et nous aussi.
Sereb : Heureusement qu’il y a quelques assos sur Grenoble, comme la Kheops, la Devils-playground, et puis l’AmpéRage pour faire tourner des petits groupes et inviter en même temps des groupes comme Misanthrope. Ça fait tourner la scène sur des dates sympa, et sans eux, on en serait encore à jouer dans les petits bars, sans autres perspectives.
Ambre : Des artistes locaux ou plus internationaux avec lesquels vous aimeriez collaborer ?
Yaiba : Comme artiste international, ce serait vraiment le kiffe de jouer avec Bjorn Berge! C’est vraiment lui qui a inspiré ce qu’on fait, donc si vous aimez notre musique, allez écouter ce qu’il fait. Après au niveau du local, ce serait génial de jouer avec n’importe quel groupe de métal qui marche en France, comme Gojira ou Adagio. Jouer avec Misanthrope ce soir, c’est cool aussi!
Marmotte : Moi je veux jouer avec Patrick Rondat !
Sereb : J’aimerais jouer avec Ra:IN, c’est un groupe japonais rock instru, et j’adorerais qu’ils écoutent ce qu’on fait!
Ambre : En parlant de collaboration, on retrouve pas mal du guests sur votre opus.
Sereb : C’est vrai que sur l’opus « The Arrival » on a fait trois featuring. Un avec Vince, notre ancien guitariste-chanteur avec le groupe Renegades, qui nous fait une voix bayou sur « Mind Control », Benji des Shinray, qui a fait un super solo au clavier sur « The Thing », puis Spike ici présent qui a fait « The Arrival » et qui va jouer avec nous ce soir. D’ailleurs, dit quelque chose Spike !
Spike : C’est toujours un plaisir pour moi de faire un featuring avec des groupes de métal vu que je viens de ce milieu là. C’est vrai que maintenant je me suis aussi ouvert à un autre horizon avec le reggae et Rules of Peace, mais c’est vraiment une joie de retrouver les potes de métal avec lesquels on a déjà fait pas mal de dates ensembles, et avec qui on travaille aussi sur des projets à venir. Les Y.Blues, c’est novateur, ils ont un concept qui n’existe pas, et pouvoir participer même modestement à leur aventure, c’est enrichissant!
Ambre : Un dernier mot pour conclure?
Sereb : N’hésitez pas à nous pirater, et offrez nous des bières pour nous remercier, ce serait un grand kif !
Yaiba : Stay bluesy métal !
2 commentaires sur “Y.Blues”
Posté: 6th Mar 2014 vers 15 h 00 min
Yblues est un groupe que j’ai découvert vraiment en 2012-2013. Et j’ai tout de suite accroché à leur histoire, leur image et l’ambiance qu’ils dégagent à chaque concert. Leur rythmique se reconnait alors même qu’on n’a pas franchit les portes de la salle et qu’on ne parvient pas à reconnaître toutes les notes.
Yblues c’est un style à part. Ce sont surtout des gens à l’écoute, humbles et qui savent le rester et cela sera leur atout.
Ils ont des compétences et connaissent leur limite, ce qui fait un groupe qui se connaît et qui maîtrise son art.
Yblues, c’est ça… et du Whisky bien sûr. 😉
Posté: 6th Mar 2014 vers 15 h 48 min
C’est effectivement du bonheur que de les écouter, que ce soit en live comme sur leur album.
Pour les avoir vus (seulement) deux fois, j’apprécie leur énergie communicative et leur humilité.
Sans parler de leur richesse humaine.
Qu’ils ne changent pas surtout
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