Note du SoilChroniqueur (Arno) : 7/10

Premier problème, soit j’ai pris ce Carnifex américain pour un de ses homonymes européens, soit j’ai fait une confusion avec les Suédois de Centinex. Dans tous les cas, je ne m’attendais pas à me retrouver avec un album de Deathcore entre les pattes. Le second problème en découle : je ne peux pas voir le Deathcore en peinture.
Renseignements pris, ce Carnifex-là fait apparemment parti des meilleures formations du genre. Il convient néanmoins de relativiser l’engouement, une signature sur un gros label (Nuclear Blast en l’occurrence) n’étant absolument plus un gage de qualité, mercantilisme oblige. On va donc dire que le groupe est à la mode, pour peu que cela vaille encore dire quelque chose. Cependant, j’ai beau repousser autant que possible l’écoute de Die Without Hope, il va bien falloir que je m’y mette.
Commençons par les qualités principales : l’album n’est pas trop long. Allez, je plaisante, je vais essayer de rester objectif en dépit de mon abjection. Tout d’abord il y a le son mais cela n’a vraiment rien d’exceptionnel aujourd’hui puisque n’importe quel avorton peut faire sonner son instrument comme la Grosse Bertha. Ensuite, la frange la plus « dure » appréciera sans doute que Carnifex ne se fourvoie pas dans les refrains en chant clair (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de refrains), Scott Lewis restant tout du long dans un registre growlé ou hurlé. Enfin, on n’a pas systématiquement droit à un enchevêtrement de rythmiques, de nombreux solos traversant le disque (de même que du piano d’ailleurs, par exemple sur « Dark Days », élément parfaitement incongru et très dispensable dans ce contexte). Et bien évidemment, on subit en long en large et en travers la grande spécialité du Deathcore : ces ralentissements dignes des moshparts les plus costauds du NYHC, mais si vous savez lorsque les musiciens sont pliés en quatre et jouent avec la guitare aux chevilles (je ne parlerai pas de Crabcore, soyez rassurés). Bref, du côté des biscotos et de la testostérone, il y a la dose. C’est anguleux, millimétré, de la vraie musique de pousseur de fonte.
Pour ceux qui est des défauts, ils n’engagent que moi. Si vous êtes fans de Deathcore et de Carnifex en particulier, inutile de lire la fin de la chronique, Die Without Hope vous apportera tout ce que vous recherchez. Sinon, pour les autres, la formation incarne à merveille le concept de fast food musical : vite préparé, vite servi, bourratif, aux saveurs chimiques, trafiqué aux hormones et vite digéré. Si vous n’êtes pas musicalement exigeant, le disque fera illusion mais quand on écoute du brutal depuis longtemps on ne peut pas s’y tromper : tout semble factice, identique. Si vous enlevez la distorsion (le gras, pour poursuivre la métaphore filée alimentaire), il ne reste rien et ce n’est pas trois notes de pianos qui vont relever le niveau.
Je ne suis vraisemblablement pas le public cible aussi je mets une note en cohérence avec la qualité du disque, non fondée sur mon propre ressenti donc et je ne doute pas que les Américains aient encore une belle carrière devant eux.

Tracklist :
1 : Salvation Is Dead
2 : Dark Days
3 : Condemned To Decay
4 : Die Without Hope
5 : Hatred And Slaughter
6 : Dragged Into The Grave
7 : Rotten Souls
8 : Last Words
9 : Reflection Of The Forgotten
10 : Where The Light Dies

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