La Pologne. Ses plages de sable blanc brulées par un soleil de plomb, ses cocotiers s’étirant vers l’azur, ses lagons empoissonnés d’une eau limpide et bleue cobalt, ses autochtones bronzés accueillants se nourrissant de goyaves, et son folklore typique engendrant des myriades de groupes métal. Tendance Death brutal ou black, les combos de cette contrée tropicale n’ont jamais trop fait dans le mou du genou et le gentillet. Jugez-en par vous-mêmes, et essayez donc de trouver qui de Vader, Behemoth, Hate, Decapitated, Vesania voir Graveland, oscille ne serait ce que d’une once, vers l’ aseptisé et le sirupeux, ou vers un quelconque soupçon de faiblesse énergétique ? Ouep, comme l’a clamé haut et fort notre hexagonal Bernie Bonvoisin il y a quelques années (décennies ?) dans un «Varsovie» phénoménal –Trust IV-, la Pologne est un pays Metal. Mais de vrai Metal pur et dur pour adeptes chevelus et extrêmes (quoique Votum !!!) ; pas pour des occasionnels qui suivraient une tendance fashion pour surfer sur un courant ravageur partout en Europe. Enfin, sauf en France où les médias sclérosent tout et persistent à tenter de nous faire croitre que les rap, r’n’be et autres rap, sont la résultante musicale découlant de nos racines culturelles et ethniques. Alors Pourquoi une telle intro, si ce n’est pour vous faire saisir, que nos cousins polonais ne font pas dans la dentelle ancestrale; mais toujours dans le métallisé ravageur et sur vitaminé …

Les Chain Reaction ne dérogent à la règle en vigueur que par une nuance somme toute suffisante à leur attribuer une identité et une unicité propre. Pas de Death ni de Black, les cinq délivrent en effet un Thrash (parfois nuancé heavy) mélodique sur burné, résolument moderne et bien loin de la Bay Area, qui risque de faire un tabac dans le monde des thrashers à la recherche de modernité alternative à la recette du « tout au taquet ». Recette que délivrent par exemple les tits jeunots ricains de Warbringer. Car même si la production sonne à la ricaine, et que les grattes cisaillent à l’ « Exodus », on en demeure pourtant pas moins devant un premier opus surprenant à la maturité prometteuse. Bien sur, les puristes gangrénés du bulbe et les chercheurs de poux sur la tète des autres ne pourront s’empêcher de suggérer Pantera ou plus encore Machine Head. Véridiques, mais assimilées et digérées, ces influences sont plus ressenties qu’ étalées.

Après une intro minimaliste visant à faire monter votre cœur en pression, un mur sonore colossal vous prendra immédiatement aux tripes. Gros riff, break ciselé, soli guitaristiques déchirants, rupture des tempos avant les retours aux thèmes ; le tout asséné avec un chant éraillé rageur plutôt convaincant. Pour une plongée inaugurale, ce « Everlasting Fear » est une sacrée réussite que viendront conforter les trois titres suivants dont un « Values » aux sonorités d’excellence. Le « Slave » suivant méritera une petite attention différente non de par sa structure, mais de par son ambiance syncopée et chaloupée qui sera rehaussée de Voice coders, de lignes de basses acérées et d’un coté prog jusqu’à l’exacerbation ultime. L’alchimie concoctée par les polonais est certes assez classique, mais maitrisée parfaitement elle demeure de haute tenue sur toute la Tracklist délivrée. Difficile de ressortir un titre tant tous ceux-ci sont plutôt convaincants de par leurs polyrythmies, leurs guitares heavy/Thrash, un petit fond Stoner, et leur hargne(Core) contagieuse conservant malgré tout une réelle facette mélodique. « Stark Reality » et son intro décalée ou le « Strong Words » de clôture seront peut être un peu au dessus du lot, mais ceci restera assez subjectif tant chaque titre parait affilier au précédent.

Et cela sera en fait le seul bémol de ce « Vicious Circle ». Cette impression sous jacente que malgré des efforts de diversité dans la composition, l’ensemble souffre d’une certaine uniformité. Les compos assénées se dévoilent facilement, rapidement, et font mouche sans coups férir. Le but à atteindre –celui de vous laisser avec l’encéphalogramme plat de la grenouille- est atteint sans restriction, mais paradoxalement avec une homogénéité un peu rébarbative. Même si cela peut fleurer par instant le Criminal ou le Lemmy en cherchant bien, on regrette un certain manque de risques. Un peu comme si pour une première offrande, Chain Reaction avait voulu assurer en ne délivrant que ce qu’il maitrisait à la perfection. On les comprend et on apprécie ; mais pour sortir du magma métallique… Il faudra prendre plus de risques pour que « le prometteur » devienne confirmation.

Site Internet : http://chainreaction.pl/
Myspace : http://www.myspace.com/chainreactionpl

MetalPsychoKiller