Line-up sur cet Album
- Nick Holmes : Chant
- Greg Mackintosh : Guitare lead
- Aaron Aedy : Guitare rythmique
- Steve Edmondson : Basse
- Jeff Singer : Batterie
Style:
Death/Doom MétalDate de sortie:
01 juin 2015Label:
Century Media RecordsNote de la SoilChroniqueuse (Bloodybarbie) : 8.5/10
Parmi les groupes hyperactifs, Paradise Lost est en pole position avec ses 25 ans de carrière et sa volonté de ne jamais faire patienter ses fans (pas comme les salauds de Wintersun…). De plus, comme ils produisent des albums allant du bon à l’excellent, autant dire que ces Anglais-là n’ont jamais connu l’échec.
Ils ont commencé par faire un album par an puis, plus ils vieillissaient, plus l’écart entre deux albums augmentait, jusqu’à atteindre trois ans (les trois derniers albums). Mais notre patience a toujours fini par payer, et « déception », tout comme pour Katatonia, est un mot qu’on ne prononce jamais quand il s’agit de Paradise Lost. Certes, vous me direz que ce n’est pas vraiment le même style, même si tous les deux partagent l’univers du Doom, mais l’effet que produit leur musique est selon moi identique.
Pourquoi ? J’ai fini par le comprendre après toutes ces années de passion pour ces deux groupes (et d’autres) : ils savent titiller les points sensibles de l’âme humaine (je ne vais pas m’aventurer dans les considérations métaphysiques bouddhistes ou autres) et aller à l’épicentre de nos émotions les plus profondes, les plus ancrées en nous, pour enfin créer une tornade emportant tout sur son passage. C’est la sublime beauté de la synergie entre musique et âme, car tout est lié ! Je vais m’abstenir de spéculer là-dessus, autrement cette chronique se transformera en dissertation philosophique, même si elle pourrait servir à ceux qui passent bientôt le bac.
Le voilà donc ce 14ème album en 30 ans de carrière, “The Plague Within”, avec un artwork aussi complexe et intriguant que toute la galerie d’art habituelle de Paradise Lost. Bien que le mot “Plague” apparaisse dans l’intitulé de l’album, les Anglais ne parlent pas de cette peste-là, qui fit ravage en Angleterre en 1665. Ils évoquent une peste bien pire que cela, la peste mentale qui, elle, est d’actualité et achève à petit feu beaucoup d’entre nous dans cette époque du vice et du mal où la soif du pouvoir et de l’argent domine. Elle est représentée par cette couverture d’album, claire par sa couleur, morose et glauque par son dessin, une sorte de portrait à deux têtes qui laissera vagabonder votre imagination ! On y décèle un clin d’œil à Arcimboldo (peintre italien), dans sa façon de peindre des portraits, bien que plus colorés je vous l’accorde, en mode nature morte.
Assez parlé, il est temps d’écouter sagement. Je clique sur play : roulement de tambours…
C’est partie pour une bonne heure de gracieuse mélancolie. Il est conseillé de ne pas être de bonne humeur pour mieux apprécier ce CD. Neurasthénie de préférence !
Dites-donc, quelque chose a changé, pourtant le line-up n’a pas bougé ! Et ça saute aux oreilles dès le premier titre “No Hope In Sight” : le retour au growls après 23 ans d’abstinence (dans Paradise Lost en tout cas), puisque Nick Holmes est aussi growler chez Bloodbath ! Mon cœur bat fort !
“Terminal” est, quant à lui, à tendance Death mélodique mêlé à du Doom par moment. “An Eternity Of Lies” débute tranquillement avec ses belles orchestrations pour dévoiler du Doom lugubre et ténébreux, classique, comme a toujours su le faire Paradise Lost en toute beauté. Nick alterne chant clair et growls et s’ajoute à cela une douce présence féminine, faisant partie des chœurs lors des refrains. Les guitares exposent une large panoplie de tons et de sons avec un jeu très varié. Exquis !
L’énervé et colérique “Punishment Through The Time” vient casser cette atmosphère lourde et triste instaurée par les précédents morceaux. En effet, il est plutôt orienté Stoner, avec un petit clin d’oreille à Crowbar, allant jusqu’à approcher le Thrash à la façon Metallica par ce chant rageur lors de certains couplets. Quand on déborde d’imagination, on peut sortir plusieurs influences !
“Beneath Broken Earth” est orienté Doom/Death à l’état pur du fait de cette ambiance sombre établie par des guitares tristes et ce chant Death. Joué dans le lento, il bat le record du morceau le plus lent ! Une pure merveille qui calmera vos ardeurs !
Son alter-égo, “Sacrifice The Flame” descend d’un fort accent Doom avec un chant clair parsemé de growls de temps en temps. S’y ajoute à tout cela, à la différence du précédent, quelques orchestrations et des violons qui sont davantage mis en valeur lors d’un pont. La basse y est plus imposante et a le droit à son propre pont. Vous retrouverez dans ces deux titres l’esprit Paradise Lost classique !
Vous avez commandé du Black Métal à Paradise Lost ? Très bien, vous êtes servis avec ce “Flesh From Bone”. Je vous laisser y goûter et le savourer sans vous spoiler (même si j’ai commencé) ! La surprise de l’album.
Qui a commandé du Death aux grooves Rock’N’Roll ? Eh bien vous êtes servis avec ce “Cry Out” ! Ça c’est le plat du jour !
Oh non, c’est bientôt la fin de l’album, dix morceaux seulement ! Ce n’est pas suffisant. Et on finit par une autre belle surprise : “Return To The Sun”, avec sa longue intro intrigante et ce gospel qui crie à l’Amen, on dirait que l’histoire se déroule dans une église. On retrouve enfin ce côté dark gothique de Paradise Lost avec des moments de growls !
Vous l’avez compris, “The Plague Within” est un mélange de toutes les périodes de Paradise Lost en un seul album, avec ce brin de fraicheur qu’apporte ce patchwork de différent styles : un brin de Thrash, Stoner, Doom, Death, Black et une trace de Dark Gothique… Le tout combiné efficacement pour en faire une splendide œuvre à ranger à côté du reste de la collection. Nick Holmes nous déballe les dix nuances de sa voix allant du chant le plus clair jusqu’au plus sombre et guttural, en passant par le gothique et en effleurant le Thrash au passage… ça, c’est un excellent vocaliste, un vocaliste qui peut tout faire de sa voix !
Paradise lost a fait preuve, dans cet opus, d’une approche différente, ce qui ravira sans aucun doute tout fan !
Pour apprécier plus en profondeur cet album et pénétrer dans ses subtilités, je vous conseille de multiplier les écoutes. Un beau cadeau à offrir à tout dépressif (vu la masse qu’il y a dans cette société), ou pas d’ailleurs (je suis un bon exemple) !
Mon top 3 de l’album: “Terminal”, “No Hope Insight”, “An Eternity Of Lies”, “Cry Out”, “Flesh Of Bone”, « Punishment Through Time », « Beneath Broken Earth », « Sacrifice the Flame », « Victim of the Past », « Return to the Sun ».
Zut ça en fait 10, je ne sais plus compter. Mais quand on aime on ne compte pas (ou on ne sait plus compter). Si “The Plague Within” est différent et donc difficilement comparable aux autres albums, je le préfère tout de même à son prédécesseur “Tragic Idol” et je le rangerais soigneusement dans mon top 3 de Paradise Lost, aux côtés de “Draconian Times” (1995) et “Faith Devide Us, Death Unites Us” (2009).
Artwork fait par l’illustrateur et artiste polonais Zbigniew M. Bielak, qui préfère le manuel à l’informatique. Il est connu pour avoir fait les artworks de Watain, Ghost ou Entombed A.D.
L’album a été produit par Jaime Gomez Arellano (Ghost, Ulver, Cathedral) aux Orgone Studios à Londres.
Ne ratez pas les concerts de Paradise Lost en France aux dates et villes suivantes :
-Strasbourg (La Laiterie) le 10/11/2015
-Paris (Le Trabendo) le 09/11/2015
Tracklist :
1. No Hope in Sight
2. Terminal
3. An Eternity of Lies
4. Punishment Through Time
5. Beneath Broken Earth
6. Sacrifice the Flame
7. Victim of the Past
8. Flesh from Bone
9. Cry Out
10. Return to the Sun
Facebook : https://www.facebook.com/paradiselostofficial
Site officiel : http://www.paradiselost.co.uk/
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