Note du SoilChroniqueur (Erikillmister) : 8/10

Uriah Heep fait partie de ces groupes de la vieille génération, ceux-là même qui ont posé les bases du Heavy Métal actuel, ceux qu’on appelle « les historiques ». Ceux-ci (Deep Purple, Blue Oyster Cult, Alice Cooper…) ont bien souvent en commun, en plus du fait qu’ils continuent à tourner, d’avoir une discographie aussi importante qu’un line-up instable ! Et ce n’est pas Uriah Heep qui dérogera à la règle. De la formation d’origine, qui remonte à l’ère tertiaire du Hard Rock ne subsiste plus que le guitariste moustachu Mike Box, qui a donc été de tous les albums (une quarantaine !) enregistré par le combo. Cependant, si l’on excepte le bassiste Trevor Bolder, parti pour un monde meilleur la faute à une sale maladie, la formation est relativement stable depuis 25 ans, n’ayant subi depuis que peu de changements de personnel.
Que vaut donc ce « Live in Koto » ? Contre toute attente, c’est une réelle bonne surprise ! Alors que l’on n’attend plus grand-chose de la formation anglaise, elle nous délivre-là un formidable album live (pourtant, on ne pouvait qu’être septique, Uriah Heep en comptant déjà une dizaine !). La première chose qui vient à l’esprit à l’écoute de la galette, c’est une fraicheur retrouvée et un son en live enfin digne des classiques joués ! Et des classiques ici, il en est souvent question ! Il y en a à foison. Des exemples ? Le plus flagrant est cette version très réussie de « Lady In Black » reprise comme il se doit par le public. L’incontournable « Gypsy » est bien entendu de la partie, délivré ici d’une façon sur-speedé qu’on ne lui connaissait pas et qui lui va à ravir ! Idem pour « Look At Yourself » où le vocalisteBernie Shaw se fait plaisir, jouant avec l’audience pendant le refrain. Bien entendu, Uriah Heep pioche allégrement dans son ancien répertoire, celui des quatre premiers albums, du temps où David Byron en était le chanteur. C’est ainsi qu’ils nous dépoussièrent un «July Morning » pas souvent joué live ou bien encore cette excellente version de leur vieux hit « Easy Leaving »? « Travellers In Time », extrait de « Demons And Wizzards » est également présent ici, de même que «Easy Leavin’ » lui aussi exécuté de façon très heavy. Cependant, les anglais occultent (volontairement ?) toute la période des changements de personnel à répétition et ne joueront aucun des titres s’y rattachant (de toute façon, il n’y avait rien de probant, mis à part peut-être Abominog) pour se consacrer à ce qu’ils font depuis le début des 90’s. C’est ainsi que le show ouvre avec «Against All Odds » enchaîné avec « Overload ». Pour être bien complet les comparses de Box n’oublieront pas d’inclure des titres de leur production récente tels que «I’m Ready », « Nail On The Head », « Can’t Take That Away » sortant tout droit de leurs deux derniers opus studio. Et là où la mayonnaise prend, c’est que ces morceaux-là passent l’épreuve du live avec brio et soutiennent allégrement la comparaison avec les classiques !
Longtemps sous estimé, souvent accusé de plagier Deep Purple, le groupe a pourtant surnagé, traversant les épreuves du temps bon an mal an, pour en ressortir grandi, renouant grâce à ce disque avec leur gloire passée. Ici, rien de nostalgique et même si la play-list est composée pour moitié de chansons antérieures à 1977, pas un seul instant à l’écoute de ce cd l’on ne s’ennuie. La production très réussie (enfin !) de ce live en fait d’ores et déjà un must de l’année 2015. A mettre entre toutes les cages à miel métalliques, pas seulement celles des vieux briscards !

Site officiel : http://www.uriah-heep.com/
Myspace : http://www.myspace.com/uheep

CD 1 :
1. Against the Odds
2. Overload
3. Traveller in Time
4. Sunrise
5. Stealin’
6. I’m Ready
7. Between Two Worlds
8. Can’t Take That Away
9. One Minute
10. Nail on the Head
CD 2 :
1. Into the Wild
2. Gypsy
3. Look at Yourself
4. Box Wah Box
5. July Morning
6. Lady in Black
7. Free ‘n’ Easy
8. Easy Livin’

DVD : CD1 + CD2