Note du SoilChroniqueur (Erikillmister) : 6/10

Que pouvait on encore attendre d’un groupe tel que Praying Mantis en 2015, tant il est vrai que les vétérans britanniques, énièmes survivants de la NWOBHM ont eu pour le moins une carrière des plus chaotique. Ce qui est avant tout le groupe des frères Troy (Tino et Chris, respectivement guitariste et bassiste) n’a jamais été reconnu pour sa régularité et, s’ils comptent une douzaine d’albums à leur actif, les line-up du combo sont aussi nombreux qu’improbables, avec par exemple au fil du temps des gens tels que les ex-Iron MaidenPaul D’Ianno, Denis Stratton et Clive Burr, l’ex MSG Gary Barden, l’ex… un peu tout, Dougie White ou bien encore Bernie Shaw(Uriah Heep) pour ne citer que les plus connus.

Le dernier opus des anglais « Sanctuary » m’ayant laissé de marbre, je me demandais à quelle sauce allait être accommodé ce « Legacy». Agréablement surpris par le premier titre «Fight for your Honour »tirant sur l’AOR, nimbé de claviers et avec des vocaux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Bernie Shaw, cela constitue en effet une bonne entame, ce que confirme « The One » cependant un poil plus mou et clairement construit pour squatter les radios FM, laissant la part belle aux arrangements sirupeux bien sous tous rapports.

Changement complet de décor par contre avec la piste suivante «Believable », plus nerveuse au niveau des guitares, le chant de Mike Freeland se faisant également plus agressif, seule la présence insidieuse de nappes de keyboards nous rappelle l’ambiance du début. Comme si le groupe craignait d’y avoir été trop fort, « Tokyo » ralentit à nouveau le tempo, la chanson prenant ici de faux air d’Asia, le piano prenant à nouveau le pas sur les riffs, pour donner au final un résultat pas vraiment probant. Sans doute adepte de la douche écossaise, les frères Troy nous remettent à nouveau dans une ambiance un peu plus électrique « Better Man » se rapprochant de quelque chose comme CircleIICircle, le savoir faire de Zack Stevens en moins et les jérémiades plaintives de Mike Freeland en plus. L’école Savatage a beau faire des émules… Ca ne marche pas à tous les coups ! Je ne m’étendrai pas très longtemps sur « All I See » et « Eye of a Child », faits d’artifices maintes fois entendus, sans aucune once d’originalité, résumant bien à eux deux tous les petits défaut de ce disque. Il y a cependant du bon sur ce CD, preuve en est ce « The Runer » fort réussi, tant sur la musique que sur la mélodie. Je faisais allusion à Savatage un peu plus haut et bien on est encore une fois en plein dedans tant la power ballade « Against The World » est proche de ce qui a fait leur gloire. S’il n’y avait pas ce petit côté AOR/FM, on s’y croirait presque. « Fallen angel » se situe dans la même veine, le chant, un brin mieux maîtrisé, ne s’envole pas systématiquement dans les aigus, les claviers, venant en renfort d’une ligne rythmique assez soutenue, donnant parfois l’impression d’entendre les canadiens de Dream Theater. « Second time around », qui clôture l’œuvre, n’apporte rien de plus original mais, comme le morceau est exécuté sobrement, gommant un peu les erreurs commises ça et là, il reste agréable à l’écoute.

Au final, un album qui ne révolutionne pas le petit monde de la musique, avec pas mal d’erreurs pourtant facilement évitables de la part d’un groupe qui existe quand même depuis plus de trente ans, mais qui reste assez agréable à l’oreille… Dans la mesure où la musique à tendance US, donc un brin aseptisé, ne vous rebute pas. Personnellement j’attendais un tout petit peu mieux de Praying Mantis.

Tracklist :

01. Fight For Your Honour
02. The One
03. Believable
04. Tokyo
05. Better Man
06. All I See
07. Eyes Of A Child
08. The Runner
09. Against The World
10. Fallen Angel
11. Second Time Around

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