In Flames + Black Temple au 106 (Rouen) le 13/11/2015 ...

Le 7 décembre 2015 posté par Bloodybarbie

Live report + photos + vidéos : Bloodybarbie

 

Galerie photos http://www.soilchronicles.fr/photographies/in-flames-black-temple-au-106-rouen-13112015

Je me souviendrai toujours de ce vendredi noir, ce vendredi 13 novembre, ce vendredi tragique comme dans les films et livres d’horreur. Moi, reporter parisienne, j’avais deux choix : soit rester dans la capitale et me rendre au seul concert rock/metal de ce jour, celui des Eagles Of Death Metal dont je ne suis pas particulièrement fan, soit aller voir mon groupe préféré qui fait sa tournée des petites de province française (Nancy, Rouen…) et qui n’a pas prévu de passer par les grandes villes. Une semaine plus tôt, je me décidai enfin et je fis ce choix de me rendre à Rouen (heureusement que ce n’est pas très loin et que c’est un vendredi).

Une des raisons qui m’a fait hésiter, c’est ce qu’est devenu ce grand groupe pour qui j’avais beaucoup d’estime et d’admiration, surtout pendant leur meilleure période (premiers albums) et jusqu’à l’avant dernier album « Sounds of a Playground Fading », que j’avais aussi adoré. Je me souviens aussi du choc que j’ai reçu en écoutant « The Sirens Charm », même si je lui ai redonné une chance en l’écoutant une deuxième fois (même si mon confrère de Soilchronicles a aimé : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/in-flames-siren-charms). Mais je n’ai pas pu aller au delà de ces deux écoutes avec dégoût, une tristesse d’un deuil et une forte nostalgie. Ajouté à cela, la prestation misérable d’In Flames au Wacken 2015 que j’ai pu suivre en live sur mon petit écran le jour du festival… Je garde tout de même un excellent souvenir de leur concert au Sonisphère Amneville en 2013.

Mais ce qui m’a le plus motivé à aller les revoir à Rouen c’est la setlist de la tournée  (auto-spoil), tellement bonne que j’en avais les yeux qui brillaient ! En effet, seulement deux morceaux de ce maudit dernier album et le reste est un cocktail de tout ce que j’aime (même s’il manquera toujours plein de morceaux que j’aurais aimé voir joués en live).

 

J’arrive à 19h dans Rouen, à la recherche de cette fameuse salle du 106 au bord de la Seine, paumée sur la rive gauche mais qu’on ne risque pas de rater puisque ce nombre (celui des anciens docks reconvertis en salle de spectacle-concert) brille de loin par cette lumière jaune même si elle est placée dans un endroit désertique.

20h00, la queue n’est encore pas trop importante et c’est là que je découvre un concept très intéressant de cette magnifique salle : l’interview pré-concert des groupes dans une salle transparente à partir de laquelle on peut voir les membres interviewés ainsi que les intervieweurs, le tout traduit et transmis en direct dans les enceintes. Un concept très sympa surtout quand on a une demi heure d’attente, le temps de boire une bière ! D’ailleurs toutes ces interviews sont enregistrées et diffusées sur la chaine youtube du 106.

 

20H30 : c’est l’heure de cette première partie qui accompagne In Flames, inconnu/peu connu au bataillon d’ailleurs. Pour l’histoire, il s’agit d’un jeune groupe dont le style ne peut être exactement défini mais se rapprochant du post hardcore/metalcore/punk teinté de riffs lourds à la façon stoner. Et pour l’anecdote, ce sont les petits protégés d’Anders, puisque le frontman d’In Flames est à la tête non seulement d’un restaurant à Göteborg mais aussi d’un label nommé Razzia Notes, qui a d’ailleurs signé Black Temple, la première partie de ce soir, pour leur première sortie sous ce nom de groupe (précédemment Odyssey, lire l’interview pour en savoir plus). Voilà pourquoi In Flames a choisi de les emmener avec eux en tournée : que rêver de mieux qu’on est si bien entouré ?

Le groupe a donc la lourde tache de faire bonne impression devant ce public de plus de 400 personnes.

Je découvre donc cette grande salle de concert de ce complexe de musique, qui depuis ce jour fait partie de mon top 3 des salles de concerts en France (avec Le Fil de Saint Etienne dans le même style et Le Divan du Monde à Paris). Elle s’étale en largeur, la scène est haute et on peut bien voir de partout, sans parler de sa superbe sono. Je reviendrai avec plaisir et aussi souvent que je pourrai !

Dès lors que ces jeunes suédois posent leurs pieds sur scène, les voilà comme décrits sur leur communiqué de presse, possédés par la musique, par leur instrument, en complète transe et fusion avec leur univers musical, surtout le guitariste et le bassiste-chanteur, qui sautent et font diverses figures acrobatiques (ce que le batteur ne peut pas trop faire, car il ne sait pas faire deux choses à la fois mais 4). Voilà une belle attraction : mater les musiciens en mouvement constant, en tout cas ce groupe est une attraction très plaisante !

J’ai eu l’impression que le son des morceaux joués est légèrement différent de ceux sur album : la basse y est moins envahissante (et tant mieux) et le son plus Grunge/Rock que Stoner/Noise qu’on ressent sur enregistrements.

Le groupe se présente tout de suite après « Acid Rain » pour entrer en contact avec le public puis nous balance leur meilleur morceau, un « Oncoming Fire » débordant d’énergie, de rage, de groove et de puissance. En live, ce morceau est d’autant plus impressionnant ! L’énergie se tasse avec « 100 Years » plutôt metalcore, le jeu de batterie se fait spécialement remarquer sur ce morceau par ses multiple breaks et roulements. J’avoue que ce morceau n’est pas trop un morceau live puisque, justement, comparé aux autres boules d’énergie, celui là ne fait pas le poids ! Jonas présente leur nouvel album (lire la chronique ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/black-temple-it-all-ends) en précisant bien qu’il est sorti chez Razzia Notes, tout en soulignant qu’il est dirigé par Anders.

Ils nous joue un « Lonely Place » avec un bon coup de disto, des couplets avec une rythmique lourde à la death old-school/thrash sombre dans le mid-tempo et un chant clair tiré plus vers les aigus… sympa ! « Low Points », simpliste dans sa composition, joue beaucoup sur les effets sur la gratte (disto et cie) et un passage oriental tape à l’oreille, sans oublier le Jonas qui nous montre une autre facette de chant punk hurlé dans les graves cette fois-ci. Et le meilleur morceau du set est pour la fin : « Sleepy River », le plus mélodique de tous (à la frontière du death mélo mélancolique d’ailleurs, à défaut du chant), qui s’introduit par un jeu de batterie pendant une minute avant que les instruments ne fassent apparition.

Le groupe ne s’est pas gêné de demander au public d’aller faire un tour et acheter leur album car ils ont vraiment besoin d’argent ; peut-être fallait-il tourner cette demande différemment que d’avoir l’air de “mendier” (ce n’est certainement pas le premier ni le dernier groupe à dire exactement cette même phrase).

En tout cas à deux, ils n’ont laissé aucun coin de la scène sans y marquer leur territoire.

Jonas n’hésite pas à communiquer avec le public après chaque morceau, s’assurant qu’il va toujours bien, ou le flatter (‘’you’re very cool”). Au moins ce n’est pas le genre de zicos qui viennent pour jouer et se cassent. On les retrouvera tous au stand du merch pour papoter, très sympathiques d’ailleurs !

Si j’ai un reproche à leur faire, c’est de ne pas avoir mis « Great Things » à la place de « 100 years », par exemple.

Certain se sont ennuyés d’autres ont fait une bonne découverte. Pour ma part, ça m’a fait plaisir de les voir concrètement sur scène !

Pour en savoir plus sur Black Temple, voici notre interview : http://www.soilchronicles.fr/interviews/black-temple

Setlist Black Temple:
– Acid Rain
– Oncoming Fire
– 100 Years
– Lonely Place
– Low Points
– Unlikely Event
– Sleepy River

 

Une petite demi-heure le temps de préparer la scène pour les stars de la soirée. Pendant ce temps, la salle se remplit davantage et là voilà pleine, sans pour autant être serrés comme des sardines !

21H30 : In Flames fait son entrée sur scène sous cette interlude narrée « The Jester’s Door ». Anders, comme dans les précédents live, toujours au look hipster beauf ; c’était bien mieux avant, quand il avait encore ses dreads et sa classe ! Les autres membres ont tous la même coupe (de hipster), d’ailleurs certains les ont pris en modèle et se sont déguisés en “In Flames” collection 2015 (c’est peut-être pour ça que le dernier album est si nul). D’ailleurs, le premier titre illustre très bien ce qu’on ressent pour cette dernière connerie d’In Flames : « Everything’s gone » (tu vois, Anders, la vérité sort de ta bouche même). Peut-être que c’est la raison pour laquelle le groupe a choisi un set old-school : aurait-il honte de son dernier bébé ou alors il s’est tellement fait cracher dessus par les média et que le ctrl+Z n’existe pas dans la vraie vie qu’ils essaient d’enterrer cet enfant vivant et passer vite à autre chose ? Seul un autre album à la In Flames old-school qui nous réconciliera avec lui !

Dès lors qu’ « Alias » est lancé, tout le monde se donne à fond pour chanter sur ses refrains et nous voilà aux anges lors de ce magnifique pont acoustique ! Après le calme, la tempête et après la balade, le circle pit, Anders en a fait l’appel d’ailleurs, il était temps qu’on se réveille et qu’on foute un peu le bordel.

 

Anders lance le défi au public d’épuiser les agents de sécurité en multipliant les crowdsurfing avant d’enchainer avec l’excellent « Pinball Map » au jeu de guitare exquis, issu de leur “beautiful album called Clayman” comme l’a clairement dit Anders – et on est TOUS d’accord sur ce point, d’ailleurs. Le public obéit et les agents de sécurité se sont aussi multipliés pour les ramasser. A un certain moment, Anders remarque une fille qui commençait à tomber dans les pommes et a même appelé la sécurité pour qu’ils la récupèrent dans le pit (d’ailleurs, le batteur a donné une de ses baguettes à cette même fille à la fin du concert).

Quelques jours plus tôt, nous avions appris que le batteur Daniel Svensson quittait In Flames après 17 années de fidélité pour se consacrer à sa vie de famille. Anders ne manquera pas de nous annoncer cette dernière tournée avec lui et nous demande de l’applaudir. Dans la foulée, il en profita pour repasser un petit coup de pub pour ses petits protégés de Black Temple.

 

En tout cas, pour être un excellent frontman, il l’est ! Il se tient toujours sur le bord de la scène pour être au plus près du public, et parfois s’accroche à la grille pour se rapprocher encore plus. Sinon, les deux autres guitaristes n’ont pas manqué de se montrer : Niclas faisait diverses grimace et l’autre prenait des poses pour rester très classe du début jusqu’à la fin. Peter Iwers (le bassiste) restera caché et discret (c’est la caricature classique du bassiste, quoi).

Cependant je critique fortement le chant d’Anders qui est beaucoup plus faible qu’à son époque de gloire : adieu les screams et growls parfaits d’antan, qui faisaient la moitié de la magie d’In Flames, on sent que sa voix a beaucoup perdu et fatigue sacrément, qu’il n’est plus capable de crier aussi bien et fort qu’avant ! RIP la voix d’Anders (je pense qu’il devrait bientôt quitter le groupe et se faire remplacer par une nouvelle voix, par exemple Jonas, son petit protégé, ferait bien l’affaire).

En tout cas je ne m’attendais pas du tout à ce que « Black and White », « Satellites and Astronauts », « Food For The Gods » (vocalement plus soft) et « Ordinary Story » soient joués, mais j’étais aux anges en vivant leur magie et leur puissance en live, même s’ils ont été joué différemment de la version originale, surtout du point de vue de la guitare lead (son différent) et chant plus niais comme pour « Satellites and Astronauts ».

Même si je n’aime pas du tout « The Siren Charms » les titres joués – « Paralyzed » (au rappel), « Siren’s Charms » et « Everything’s Gone », les meilleurs du pire d’ailleurs – rendent très bien en live, même si on ressentait bien le manque d’enthousiasme du public lors de ces titres !

D’ailleurs 2015 sonne les 20 ans de « The Jester’s Race » (enregistré en 1995 et sorti en 1996)… In Flames a dû oublier ce détail puisqu’aucun titre de ce deuxième album n’a été joué… En espérant que ce soit un signe annonciateur d’une éventuelle tournée spéciale « The Jester Race » en 2016 (ça serait tellement top !). « Only For The Weak » a particulièrement été attendu (sans parler des cultes du rappel) puisque plusieurs fans crient ce titre lors des discours d’Anders, qui répliquera que ce n’est pas le moment et qu’ils la joueront plus tard. D’ailleurs, on ressent la forte excitation du public lorsque cet incontournable est interprété (je dois être parmi les premiers qui ont sauté de joie dès lors que les premières notes ont été balancées).

En tout cas le son était excellent pour les deux groupes et, pour In Flames, ces jeux lumières émanant des multiples écrans géants encadrant la scène et sur le fond sont une grande valeur ajoutée au show.

Hélas, le moment que j’attendais le plus, le rappel où « The Dead Ships Dwell », « Cloud Connected » et « My Sweet Shadow » sont joués, a été gâché par un flux de sms me demandant si j’étais vivante et si j’étais au Bataclan, je n’avais rien compris jusqu’à ce qu’on m’explique la situation dramatique qui se passait à ce moment même au Bataclan et au Stade de France. Difficile de rester concentrée et de continuer à savourer ces super morceaux quand on sait qu’à ce moment même, des personnes (et en plus de notre communauté) se font tuer. La nouvelle ne tarde pas à se répandre dès lors que les gens sont sortis de la salle, même Black Temple au stand de merch étaient scotchés à leur téléphone pour suivre les news.

Le merch’ d’In Flames était intéressant mais il manquait le plus important, la BD de « Jester’s Curse », pourquoi diable ne fait-elle pas partie de la collection !

J’aurais quand même passé une très bonne soirée avant cette une nuit cauchemardesque et un WE noir et morbide. Non, je n’oublierais JAMAIS ce vendredi 13… et après on nous dit qu’il ne faut pas être superstitieux ! Non, ce n’est pas un film d’horreur, c’est l’horrible réalité !

En tout cas, il m’était difficile d’écrire ce live report sans cet arrière-goût très amer du 13/11/2015 qui restera à tout jamais gravé dans notre mémoire.

Setlist In Flames :
– Everything’s gone
– Alias
– Darker Times
– Siren’s Charms
– Black & White
– Pinball Map
– Disconnected
– Leeches
– Like you better dead
– Bullet Ride
– Only for the Weak
– Food for the Gods
– Ordinary Story
– Crawl through Knives
– Satellites and Astronauts
– The Hive
– Take this Life

Encore:
– Cloud connected
– Where the dead Ships Dwell
– Deliver us
– Paralyzed
– My Sweet Shadow

Je remercie Roger et Valérie pour l’invitation, l’organisation du 106 pour avoir permis cette soirée et les deux groupes pour nous avoir fait vivre une EXCELLENTE soirée.

Retrouvez l’interview d’In Flames juste avant le concert par ici:

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1 Commentaire sur “In Flames + Black Temple au 106 (Rouen) le 13/11/2015”

  1. pingback pingback:
    Posté: 7th Déc 2015 vers 2 h 02 min
    1
    In Flames + Black Temple au 106 (Rouen) 13/11/2015 | Soil Chronicles

    […] l’ambiance aussi ! On aura vécu une soirée d’enfer, voici le live report complet : http://www.soilchronicles.fr/reports/in-flames-black-temple-au-106-rouen-le-13112015 #gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; […]

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