Note du SoilChroniqueur (Arno) : 9,5/10

Si je devais un jour faire un top 5 des albums les plus bizarres, je mettrais en très bonne position le premier album d’Ebony Lake : « On the Eve of the Grimly Inventive ». Une raison simple à cela, je n’ai depuis jamais entendu un truc qui s’approche de près ou de loin de la folie perverse qui habite ces sept titres. Bien sûr, la base de départ est conventionnelle : un mélange de Black Métal dopé à la technicité du Death, de Métal Gothique et de musique classique. A priori, Ebony Lake n’est pas le premier groupe à pratiquer ce mélange mais aucun autre n’est parvenu à un tel niveau d’écriture, de richesse, de complexité également, pour un résultat à mi-chemin entre la décadence sinistre d’une noblesse ruinée et la transposition musicale d’une nuit dans un manoir hanté par des esprits bien plus flippants que Gasper.

Loin d’être un fourre tout où les différentes influences se succèdent sans faire forcément sens, tout ici illustre la symbiose parfaite. Les chants masculins et féminins s’entrecroisent, le piano lugubre se glisse dans chaque interstice alors que les parties typiquement Métal rendraient fou un compositeur de musique savante.

Aussi dur à décrire qu’à entendre « On the Eve of the Grimly Inventive » nécessite un effort d’écoute peu commun aujourd’hui mais il sait récompenser l’auditeur de sa persévérance tant il fourmille de génie, de cassures inattendues, d’accords étranges et d’ambiances suffocantes. Un vrai cauchemar éveillé dans le raffinement d’un salon élisabéthain.

Tracklist :
01 : The Author of the Burning Flock
02 : The Wanderings of Ophelia Through the Untamed Countryside
03 : On the Eve of the Grimly Inventive
04 : Within Deepest Red (The Opening of…)
05 : An Autumn to Cripple Children
06 : A Voice in the Piano
07 : The Music an Woe Between Horse Thieves

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