Note de la SoilChroniqueuse (Bloodybarbie) : 7.5/10

Cinq ans d’attente avant la sortie de ce cinquième et nouvel album Phenotype des néérlandais de Textures… Vous savez, ce fameux groupe reconnu dans l’art du cocktail mêlant Math Metal, Thrash, Metalcore (ou Hardcore parfois) avec une base prog et une section polyrythmique à la Meshuggah (enfin à la Textures, un niveau en dessous de Meshuggah).

Textures est aussi connu pour être adepte de géométrie ; ceci s’exprime clairement sur leurs magnifiques pochettes d’albums, mais cette fois-ci ce n’est pas un simple délire géométrique, plutôt une représentation d’un concept album “double” puisque son second Genotype (la définition scientifique opposée de Phenotype) sortira en 2017. On peut essayer de deviner le sens caché de « Phenotype » en le liant avec les intitulés des morceaux, puisqu’en génétique ou en biologie, le phénotype représente l’ensemble des caractéristiques visibles d’un individu (couleurs d’yeux, cheveux, forme(s) du nez, taille, groupe sanguin, ses goûts musicaux….) mais au niveau cellulaire il se résume à une seule et la pochette représente clairement une cellule.

Certes, l’album n’est pas très séducteur et accessible au premier abord, il va donc vous falloir chercher bien au-delà de la première écoute, mais surtout être dans le bon état d’esprit pour l’apprécier (ne pas avoir ses règles quoi, valable pour les mecs aussi), sinon il peut vous sembler être le pire album de Textures. Mais même après plusieurs écoutes, on n’y trouve rien de particulièrement captivant : ça s’écoute et ça s’oublie, aucun tube ! Je dirais que c’est le faux jumeau (mais 5ans plus jeune) de son prédécesseur Dualism (qui était très bon), en plus agressif et violent à cause du chant guttural et des screams plus prépondérants que la moyenne normale de leurs albums, tout en préservant  cet aspect prog/djent, guitares sous accordées et riffs puissants polyrythmiques essentiels à leur musique. Le chant clair est toujours présent, surtout dans « New Horizons » et « Illuminate the Trail ».

Il est clair que Textures préserve encore son identité à travers cet opus, mais il est difficile de retenir ou de différencier clairement les morceaux les uns des autres. C’est le seul (grand) défaut que je reproche à Phenotype. Cela dit, quelques morceaux ont particulièrement attiré mon attention comme « Shaping a single Grain of Sand » avec son petit côté schizo, « The fourth Prime » qui déborde de groove avec un jeu de guitare plus technique et élaboré, mais surtout l’inoubliable « Timeless » plus ambiant et emo à la TesseracT où le clavier pointe son nez et se démarque ENFIN. Une petite mention pour ce joli solo de « Erosion » (il faut dire qu’ils se font assez rares chez Textures). Les titres qui sortent vraiment du lot restent cet interlude tribal « Meander » joué uniquement en percussions, tel un film d’horreur ou d’action, idéal pour un solo de batterie, ainsi que l’ambiant « Zman » interprété uniquement au piano.

Si le monstre qui dormait en Textures se réveille tout juste pour nous en mettre plein la gueule après cinq ans d’hibernation, j’espère qu’il sera en pleine forme dans Genotype pour nous achever par sa splendeur ! Pour l’instant, vous n’avez là qu’un avant goût, qui, j’espère, est de bon présage.

P.S : si vous avez plus de deux neurones, vous avez certainement descellé des contradictions dans ma chronique, c’est fait exprès puisque c’est l’effet engendré par cet album, un effet quantique, la superposition d’était de « j’aime » et de « j’aime pas », il rend fou !

Tracklist:
-Oceans Collide
-New Horizons
-Shaping of a Single Grain of Sand
-Illuminate The Train
-Meander
-Erosion
-The Fourth Prime
-ZMan
-Timeless

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