Motocultor Festival 2016 : jour 2 (20/08/2016)
Live report : Willhelm von Graffenberg & Bloodybarbie
Photos & vidéos : Bloodybarbie
La galerie photos du jour 2 est par ici : http://www.soilchronicles.fr/photographies/motocultor-festival-2016-jour-2
Chapitre II/Au deuxième Jour, le samedi :
Les Dieux du Metal sont de sacrés rigolards, confere le libre arbitre qu’ils ont laissé à leurs créatures entre égo niveau kikimeter pour savoir lequel va gueuler le plus fort à bâbord ou à tribord, et respect des autres festivaliers. Devinez celui qui a été choisi par les campeurs… Non, pas le respect, perdu ! Entendre bramer « Y a plus de respect ! » ou « Ça y est : il fait jour ! » à 6 heures du mat’ n’est pas pour me mettre de bon poil, surtout avant mon café du matin, café qu’on trouve au bar du camping et pour lequel il faut patienter une demi-heure… Au moins, je ne vais pas me plaindre : il y en a ici, ce qui n’est pas le cas sur le site des réjouissances (ce qui me gave toujours autant : perso, le Breizh Cola, ou le Breizh Redbull ou la Breizh binouse, je m’en passerais allègrement au profit d’un bon kawa).
Parlons tout de suite du manque, voire de l’absence de respect sur le site, vis-à-vis des lieux ou même du personnel, ce genre de trucs qui a eu tendance à exacerber mon envie d’envoyer chier certains festivaliers. Voir un monticule de détritus sur un diamètre de 5 mètres autour d’une poubelle quand tu fais trente mètres pour aller le déposer dans une autre, pas idéalement placée, certes, mais moins débordante, c’est pas la mer à boire ! Entendre et voir une serveuse bénévole qui tente au mieux de faire son taff pendant une période de rush se prendre un « va te faire foutre » par un connard – j’éviterai de faire un amalgame mais vu le genre vestimentaire dudit connard, lié à son accointance « musico »-culturelle, ça ne m’étonne guère – a eu tendance à m’irriter sévèrement ! Bref… restons zen, retour à la musique, on est là pour ça avant tout, et le programme de ce samedi n’est pas folichon par rapport à ce que j’aime, voyons voir ce qu’on peut malgré tout y trouver d’intéressant.
Atlantis Chronicles (Modern Death) > 12h45-13h25, Dave Mustage :
Le placement d’un groupe de ce genre a été bien pensé pour ouvrir une journée de festivités. Un groupe français qui envoie du lourd et communique avec le public, c’est bien mieux qu’un groupe de Doom du fin f(i)ond de la Sibérie sans aucun contact avec les spectateurs. Ce qui réveille, un peu trop en fait, c’est le son de caisse claire méga agressif qui claque les tympans et donne envie de se barrer fissa pour éviter la céphalée. La finesse de leur musique passe également à la trappe pour cause de mauvaise balance, donnant très vite l’impression de démonstration technique non musicale, avec une guitare lead trop en avant et une rythmique trop en retrait (j’ai cru comprendre que les gratteux, pour une raison que j’ignore, avaient inversé leur rôle respectif dans les morceaux). Le chanteur, fringué en metalcoreux et avec des attitudes et poses sans aucune personnalité par rapport au genre, fait toute l’animation et screame sans réellement articuler, ce qui fait qu’avec le son brouillon, il pourrait déblatérer sa liste de courses que ce serait pareil ! Malgré tout, c’est carré, les transitions se font sur fond de bandes et samples, très peu de lumières sur scène, à part une couleur bleu indigo qui matche avec les teintes abyssales de leur dernier opus, Barton’s Odyssey, que je vais me réécouter de ce pas tant leur presta live était sans réelle saveur. On vous laisse découvrir leur musique à travers la chronique de leur dernier album « Barton’s Odyssey » sorti cette année et qui constitue une bonne partie de la stelist : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/atlantis-chronicles-bartons-odyssey
Setlist Atlantis Chronicles:
– The Odysseus
– Echoes Of Silence
– Thousands Carybdea
– Homocene
– Back To Hadatopia
– Upwelling Part 1
– 50°S 100°W
– Within The Massive Stream
– Ten Miles Underwater
Agressor (Death) > 13h35-14h15, Supositor Stage :
On passe directement à un Death Metal dans l’esprit de Slayer/Morbid Angel. Étonnamment, je m’attendais à pleurer mes esgourdes après ce que j’avais entendu d’Atlantis Chronicles, surtout en allant à la Supo’, et finalement le son est assez propre, pour le genre en tous cas, typé old school. C’est limite plus agréable d’avoir en face de toi une grosse machine de guerre racée qu’une mobylette qui pétarade. Parce que ça tabasse bien, même si ce n’est pas non plus génialissime, mais ça détend. Le public n’est pas super fourni, mais ce n’est que le début de la matinée – 13 heures du mat’, quoi – et certains n’ont pas encore fini de cuver de la veille, se réservant pour la fin de journée et les TA. Le groupe est mené tambours (et grosse caisse) battants par un guitariste lead gaucher et chanteur qui envoie quelques mots au public ; ça colle à peu près avec le manque d’activité sur scène où il ne se passe pas grand-chose visuellement, alors qu’auditivement, c’est un set « in da face ».
Regarde les hommes tomber (Black Metal) > 13h35-14h15, Massey Ferguscène :
Face à Agressor, joue simultanément le groupe de BM français. Ça m’intéresse peu, à titre personnel, vu que leur musique ne me parle pas, mais j’y jette une rapide oreille avant la fin du set. Ils sont apparemment très attendus vu que la tente de taille moyenne est blindée – faut dire qu’entre un groupe pas très connu de Death et un groupe frenchy de BM qui a le vent en poupe, la répartition du public est assez logique. Ce que j’entends ne me parle pas davantage en live et le son est convenable, sans plus.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Après leur sold out au Divan, j’étais vite frustrée de ne pas avoir eu ma place car, tout simplement, je ne pensais pas qu’un petit groupe de Post-Black Metal remplirait vite une salle comme le Divan du Monde (500 personnes). J’étais donc contente de les voir sur l’affiche du Motocultor 2016 !
Verdict : un excellent concert avec un très bon son, conformément à mes attentes, je me suis bien régalée ! Une setlist mêlant deux titres de leur dernière œuvre « l’Exil » et leur EP. Je vous laisse faire connaissance avec le groupe et ses compositions à travers les mots de Francky : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/regarde-les-hommes-tomber-exile
Setlist RLH:
-L’exil
-A Sheep among the Wolves
-Ov Flames, Flesh and Sins
-Wanderer of Eternity
– …To take us
– The incandescent March
Après moult pérégrinations, on arrive enfin à se capter avec BloodyBarbie, qui prend les photos pour le fest’. Le mot d’ordre pour se retrouver était pourtant simple : « si tu me cherches, tu me trouveras facilement : je suis en noir et j’ai les cheveux longs » (running gag du WE). Le temps d’un brunch et d’une grosse saucée sur la tronche (le climat breton, en somme : « l’éclaircie vient après la pluie » pour citer The Crow, l’excellente adaptation du comics éponyme avec feu-Brandon Lee, culte), on rate B’last et Get the shot, et arrive pour la fin de Fange.
Fange (Sludge) > 15h10-15h50, Massey Ferguscène :
A peine arrivés, on esquisse un sourire complice l’un l’autre en entendant la voix d’ado post-pubère pas content du chanteur et elle file faire ses photos pendant que j’écoute les dernières notes : c’est carré et lourd, le son de la seule guitare, Les Paul, sur scène est gros et gras comme un jambon. Le chanteur est/semble vénèr’ et, sans présumer du reste du concert, ne communique pas avec le public, sauf sa nervosité, au point de finir leur set sans un « merci », ni un « au revoir »… Next !
Giuda (Hard Rock) > 15h55-16h40, Dave Mustage :
Du Hard Rock! Un bon Hard Rock ! Si eux se considèrent comme appartenant un courant « Glam Punk » (association d’idées qui me fait loller), on est face à un truc calibré et maitrisé, net et sans bavure. Peut-être pas assez d’ailleurs, parce que le genre se prête à mort à la communication avec le public, et sachant qu’il y a deux chanteurs dans le groupe (si l’on excepte les deux backing vocals en sus), dont un ne fait que ça quand l’autre joue de la gratte en même temps, ces italiens pourraient faire un effort. Quatre morceaux, et toujours aucun contact avec le public ? Ils le feront, et finiront par le faire, sporadiquement, seulement à partir du 5ème morceau de leur set. Le son est bon, les morceaux sont sautillant, le public se laisse prendre par la musique et dodeline, tape du pied, voire se met à danser du rock. Le pari est certes gagné, mais j’attends mieux de ce genre de concerts dans ce type d’évènement qu’une sympathique fête de village avec un groupe qui fait l’animation sonore en fond. Le contact et les interactions se feront davantage présentes vers la fin du concert, mais sans mettre la liesse dans le public pour autant.
Pipes & Pints (Punk celtique, malgré leur nationalité tchèque) > 16h50-17h35, Supositor Stage :
Ah ! Là, au moins, je me dis que ça va bouger et danser. Tout est dit dans le nom, pas de tromperie sur la marchandise : de la bière et du poin-poin écossais, les fans des Dropkick Murphys vont kiffer ! Les musicos et le groupe semblent franchement roots tellement ils sont dépareillés dans leur style vestimentaire, entre le cornemusiste – oui, je sais, correcteur automatique, que ça ne se dit pas, mais je trouve ça plus sympa que « joueur de cornemuse » – et son corpse paint, le bassiste typé rap metal de Anthrax, le gratteux rockabillyet le chanteur ultra-tatoué coreux… Quoiqu’il en soit, le groupe acquiert les faveurs du public directement par leur musique enjouée et l’incite à pogoter et jumper. Bref, ça s’enjaille gentiment et c’est tout à fait de bon aloi pour cette heure de la journée. Ca fait limite passer comme anecdotique la fausseté du duo chant principal + backings : rien à battre, on s’amuse, et c’est bien joué.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Alors là, un grand merci au Motocultor d’avoir mis un tel groupe sur l’affiche, il en fallait pour la joie et la bonne humeur, et conformément à leur nom, c’est assez festif et le show était digne de ce nom. Des musiciens complètement fous, au look punk, un cornemuseur complètement fou qui gère aussi bien à la cornemuse qu’au chant, et un chanteur déjanté qui n’hésite pas à se jeter sur la foule et slammer jusqu’à ce que la sécurité le récupère.
Hypno5e (Prog Metal) > 16h50-17h35, Massey Ferguscène :
Pendant ce temps, non pas à Vera Cruz mais sur la scène adverse, on n’est pas du tout dans le même trip… Mais par contre on est dans un gros trip, de Metal prog’. Le set est propre, le son est propre, on retrouve tout ce qui est barré dans l’album… C’est simple : on entend l’album et sa qualité, Shores of the abstract Line, samples de voix inclus et repris d’icelui, mais avec du gros et bon son. Tout est paramétré au micro poil. Peu à pas d’interaction avec le public, mais il faut dire que le genre et la manière dont est exécuté le concert ne s’y prêtent pas. Le public est en écoute sage devant, dans une torpeur ondoyante ; le nom du groupe = le résultat obtenu, donc pari gagné ! On passe de la douceur à la violence sans transition… Ce groupe fait dans un style de composition que j’appellerais de l’ « extreme tendresse », et ça fonctionne. Un chouette concert au final.
Setlist Hypno5e :
• East Shore–Landscape In The Mist (intro bande)
• East Shore-In Our Deaf Lands
• Acid Mist Tomorrow
• Maintained Relevance of Destruction (Part II)
• Gehenne (Part II)
• Gehenne (Part III)
• Tutuguri
Sordid Ship (Punk Rock) > 17h40-18h20, Dave Mustage :
Non mais ouatzefeuque ?! Sur la scène, un ampli avec scotché sur la tête les lettres majuscules « ALOHA ! » A peine le concert commencé, sur fond de musique hawaïenne (le fameux « Aloha Hawaii » résonnera thématiquement pendant les interludes), le groupe balance un énorme ballon de plage et une tranche de pastèque gonflable dans la foule qui se met à jouer avec et le chanteur mime le jeu du fond sonore sur un ukulele qu’il finit par balancer en l’air (et qui atterrit sur la batterie). Chaque chanson sera un prétexte pour balancer un truc gonflable dans le public – y échappe la poupée gonflable, on n’est visiblement pas dans un modus operandi misant sur le vulgaire, mais plutôt le fun – que ce soit un requin pour la chanson qui s’appelle « Shark Attack » ou une baleine… Bref, ils sont là pour amuser, avec un punk rock bien sympa et carré. Sordid Ship est le groupe gagnant du tremplin pour participer au Motoc’ et ils profitent d’un interlude, fair play qu’ils sont, pour saluer les groupes qui n’ont pas accédé à leur place sur scène. Cet ambiance bon enfant se ressent tout au long du concert, avec des pogos et circle pits pas du genre brutaux. Le groupe s’amuse et amuse, comme par exemple l’instant rigolo durant lequel ils invitent un festivalier à monter sur scène pour gagner un T-shirt du groupe en remportant un défi : en concurrence avec le batteur, les deux sur un matelas gonflable, chacun doit attendre les piliers centraux de la tente encrowdsurfing – le candidat gagnera, bien évidemment, mais l’idée est réjouissante et drôle. Le groupe finit son set et sort sur le thème de « Love Boat » pour achever le coté dérisoire de leur prestation.
Goatwhore (Thrash Black) > 18h30-19h20, Supositor Stage :
Le gros ballon de plage a fait son petit bonhomme de chemin pour rouler vers la Supo’ où certains se l’approprient, le temps que le concert débute, pour se faire des bastons de gros bide. C’est un peu la préquelle amusante à un set qui débute cash, par surprise. Plus l’temps d’niaiser et jouer à la baballe, la grosse artillerie est sortie directement pour une musique sérieuse et carrée, bien moins bon enfant déjà. Tout brutal que ça soit, avec un son correct, on se fait vite chier. Je ne sais pas si c’est l’heure avancée de la journée ou le soleil qui tape aussi fort que le bassiste claque ses cordes, mais beaucoup ont posé un cul sur la pente qui fait face à la scène. On rigole moins, sauf quand le jeu parmi la foule est de trouver la traduction la plus conne du nom du groupe, ce qui donne des cris à base de « pute chèvre », « bouc pute » et mon préféré et plus subtil « chèvre libertine ».
Pas l’temps d’niaiser non plus de mon coté, je me bouge vers Dalriada, mais on m’apprend chemin faisant qu’ils ont raté leur avion et que Furia fait un deuxième set pour combler le vide… Combler le vide par le vide, je ne vois pas trop l’intérêt et j’ai pas plus envie que ça de les revoir, donc direction le Market, histoire de farfouiller et trouver d’éventuelles pépites à prix modique.
Furia (qui remplace Dalriada) 18h30-19h20, Massey Ferguscène :
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Ah ce groupe folk – Dalriada – que j’ai découvert il y a dix ans à travers les sites de piratage et dont j’étais fan jusqu’à ce qu’ils se fassent oublier et que je me fasse happer par d’autres groupes… Finalement, ils étaient tombés dans mes oubliettes… Surtout qu’ils ne tournent pas trop, n’ont pas de promoteurs ni de label qui nous fasse nous rappeler leur sorties, bien qu’ils soient un des groupes les plus actifs avec un album par an quasiment, depuis 2004 ! Difficile de suivre tous les groupes de nos jours. Puis lorsque le Motoc’ les a annoncés, ma réaction a été : « ahhhhhhhhhhhhh ils existent encore eux ! » Et cette annonce me raviva bien puisque je n’ai jamais eu la chance de les voir en concert ! Bref je m’impatientais, mais hélas, c’est le drame. Pendant que nous attendions devant la scène, pendant une dizaine de minutes, on nous annonce que Dalriada ne jouera pas à cause de retards et autres problèmes de transport, et qu’ils joueront à 2h du matin… Mais l’autre bonne nouvelle, c’est que Furia, que j’ai raté le premier jour car j’ai préféré voir le set complet de Witchthroat Serpent (et aussi parce qu’il pleuvait des cordes), rejoue et je vais pouvoir me rattraper et les voir. On était moins d’une centaine malheureusement, mais le show en valait la peine : si vous êtes fan de Black Metal, difficile de ne pas apprécier les compositions envoûtantes de Furia, ces jeunes polonais qui excellent dans l’art du Metal noir (on sait déjà que les polonais excellent dans le Black Metal et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, et d’ailleurs Furia marche sur les pas de Mgla) ! Je ne connaissais pas avant ce jour, et ce fut une belle découverte pour moi, un groupe à mettre dans vos favoris BM ! D’abord, un logo marquant, un chant BM parfait, des jeux de guitares poignants et des mélodies BM prenantes souvent dans le mid-tempo avec des blasts parfois, un maquillage nickel et un son excellent pour un show mémorable.
Gorod (Prog Death Metal) > 19h25-20h15, Dave Mustage :
Le son est nickel, c’est brutal, propre et carré, la voix alterne entre growl et pigsqueal, les français de Gorod sont sérieusement efficaces. Un petit trait de basse, un solo de guitare et une grosse débauche de violence. Les bordelais sont assez impressionnants techniquement mais ne soulèvent pas forcément l’enthousiasme populaire, une grande majorité de la tente (hormis les quelques premiers rangs) reste en retrait pour écouter sans trop s’impliquer. J’apprécie mais ne suis pas trop d’humeur pour ça à cette heure-ci.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
J’attendais Gorod avec impatience, surtout après leur album-tuerie qu’ils nous ont sorti cette année (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/gorod-a-maze-of-recycled-creeds ), et c’était la première fois que je les voyais. Hélas, j’ai été un peu déçue, je vous avoue, de la setlist, du son et surtout de cette magie que j’imaginais et qui n’y était pas : vous savez, parfois, vous êtes épatés et agréablement surpris par quelque chose ; Gorod ne m’a pas fait effet de bonne surprise sur scène, c’était juste bien et non pas extraordinaire… Aussi technique que soit leur musique, il faut dire qu’ils gèrent plutôt bien sur scène, une ou deux fausses notes mais rien de choquant, et un guitariste aux mille-et-une grimaces ! J’étais juste un peu déçu qu’il n’y ait pas eu plus de morceaux du dernier album.
Setlist Gorod:
-Intro/Temple to the Art-God
-Here die your Gods
-Celestial Nature
-Harmony in Torture
-Inner Alchemy
-The axe of God
-State of Secret
-Birds of Sulphur
-Programmers of Decline
-Disavow your God
Agnostic Front (HxC) > 20h25-21h15, Supositor Stage :
Un peu de core teinté thrash pour continuer avec les ricains. Si dans mon souvenir sur album, ça envoyait, là, je suis déception face au mou, et surtout face à l’effet complètement chelou – une sorte de fuzz – qui a été mis sur la voix de Roger Miret, et qui la fait passer en retrait dans une balance qui met en avant la guitare et bouffe tout le groove qu’on peut entendre et espérer dans le Hardcore d’un groupe newyorkais. Le public n’est pas dupe non plus : déjà qu’il est peu nombreux, mais c’est moyen réceptif – pas de sang dans le pit – voire s’envole comme la Team Rocket vers d’autres cieux, ce que je fais également après avoir assisté à la première partie du concert, surtout après avoir retenu une leçon de la veille : les nuits sont fraiches et humides, c’est l’été mais faut toujours sortir couvert *smiley clin d’œil* et je vais donc en profiter pour passer au camping troquer mon pantacourt contre un treillis de bonne facture en prévision de la suite des réjouissances.
Mayhem (Black Metal) > 21h20-22h10, Dave Mustage :
De retour pour vous jouer un mauvais tour, j’arrive pour le début du concert de Mayhem. Faut aimer le BM pour adhérer. Sonorement, j’entends parce que le son, surtout des guitares est franchement strident. Et pourtant, malgré ce son typique – les puristes vont râler, parce que c’est pas TRVE de dire ça –, il passe plutôt facilement et est de loin pas désagréable au final. Le plus intéressant dans un concert de Mayhem, c’est finalement moins la musique, sciemment répétitive pour mettre en état de transe, que ce qui se passe sur scène. « Rien », vous allez me dire et j’acquiescerai… à moitié car, ce rien, c’est quelque chose : la scène est plongée dans les ténèbres, seulement éclairée par l’arrière, peut de mouvement sur scène (et de toutes façons si t’es au fond de la tente, tu n’y vois pas grand-chose. On ne voit pour ainsi dire rien que des ombres avec des spots alternant le bleu et le rouge. Le public reste assez statique et se prend volontiers sa fessée, cette débauche de brutalité n’étant réfrénée que lors des transitions entre les morceaux. Tout iconique qu’il soit, le groupe a un certain age et on sent que ça peine par moments, en particulier au niveau de la batterie et ses ralentissements. A la fin de la messe noire, la scène s’illumine – le terme est tout relatif – pour laisser apparaitre un autel surmonté d’un crane, dans son halo rouge vermillon. Ite missa nigra est…
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Le pire son de tout le fest’, je dirais : une caisse claire qui s’entend du parking et les pires lumières de tout le fest’. On peut difficilement bizuter les photographes, mais Mayhem excelle dans l’art d’utiliser des lumières aussi sombres et pourries, vraiment horrible ! Mais pour les plus patients et les oreilles moins sensibles, vous avez peut-être apprécié le show… En tout cas pas moi !
Setlist Mayhem :
-Funeral Fog
-Freezing Moon
-Cursed in Eternity
-Pagan Fears
-Life Eternal
-From the Dark Past
-Buried by Time and Dust
-De Mysteriis Dom Sathanas
Jello Biafra & the GSM (Punk) > 22h20-23h10, Supositor Stage :
Si Mayhem en a refroidi certains, à l’instar de la nuit qui tombe et sa froideur estivale toute bretonne, Biafra et consorts réchauffent, tant par leur musique et son énergie que leur message, toujours aussi engagé politiquement. Keupon un jour, keupon toujours, le groupe actuel de l’ex-chanteur des Dead Kennedys et son punk rock lourd fait bouger sur fond de « la société est corrompue » ; cette fois-ci Jello Biafra cite en référence les réfugiés syriens en Allemagne et leur statut. Ca pogotte, ça approuve, c’est le but, c’est gagné !
Cult of Luna (Experimental) > 22h20-23h10, Massey Ferguscène :
De l’autre coté, sur la Massey, joue Cult of Luna et sa musique expérimentale, pas du genre à réveiller mais à faire somnoler (ou éventuellement digérer vu l’heure qui avance). Le son est bon en général et le jeu de lumières est intéressant, mais agressif vers la fin du set. Ceux qui se sont amassés sous la Massey sont en transe et restent assez statiques. N’ayant pas un gout prononcé pour ce genre, je m’arrêterai à vous dire que ça ne m’a pas franchement emballé avant d’entrer dans un jugement de valeurs quelconque.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Enfin cette première fois arriva, après le sold out à Paris qui ne m’a pas permis de les voir, je vais ENFIN les voir. Youhou !!! Les suédois ont l’air d’être fans de fumée, qui a bien blanchi la scène : à peine voit-on des ombres chinoises, mais bon, l’essentiel, c’est d’écouter, non ? (enfin parfois, il est bien de voir) Comment dire en des mots simples : c’était l’extase, un bon gros son hypnotique et culte, j’ai fermé les yeux, j’ai headbangué, j’ai pris mon pied et j’étais tellement en transe que je suis restée devant du début jusqu’à la fin, alors même que Willhelm me recommandait fortement d’aller jeter un coup d’œil et d’oreille à Jello Biaffra.
Setlist Cult of Luna :
• Vicarious Redemption
• I, the Weapon
• Ghost Trail
• In Awe of
• …
Neurosis (Experimental) > 23h15-00h10, Dave Mustage :
Un des concerts que j’attendais et qui m’a super déçu. Dans mon souvenir, Neurosis, même si c’est lent, ça a la niaque, y a quelque chose qui se passe musicalement… C’est pas à mourir d’ennui ! J’avoue que j’ai un peu (beaucoup) décroché du groupe au début des 2000’s mais – instant « vieux con/c’était mieux avant » inside – je trouvais ça plus dynamique. Autant je respecte la difficulté d’exécuter et tenir ce groove si particulier et étrange, dans sa lourdeur et sa lenteur, avec des accélérations sciemment calculées et limite imperceptibles qui font le « truc » de ce groupe, autant ce concert a fini d’achever tout le monde. Quelques uns devant moi ondoient comme des « zombies satanistes assoiffés de sang » en attente d’un cerveau – braaaaaains ! –, d’autres profitent de cet instant mou pour s’asseoir et digérer leur barquette de frites, et je les rejoins dans cette démarche… Ah tiens ! « Eye », enfin un morceau que je connais et moins mou… d’avant, quoi… bon tant pis, c’était le dernier de la setlist…
Setlist Neurosis:
-Times of Grace
-Given to the Rising
-Bending Light
-Lost
-Broken Ground
-Locust Star
-Eye
Dur de réveiller tout le monde après Neurosis. On a donc le choix entre soit Soilwork et son death mélo agressif, soit Carpenter Brut et sa boite de nuit électro goth metal : le headbang ou le sautillement sur place.
Soilwork (Melodeath) > 00h20-01h10, Supositor Stage :
Le son général est potable, la setlist des suédois est convenable, la guitare lead est molle, la faute à un son qui manque de rondeur et de sustain – ce qui est un peu con quand on fait une partie soliste –, le clavier est noyé dans la masse et limite imperceptible, en retrait en comparaison de la caisse claire super agressive qui pète un tympan à chaque frappe. Et quel que soit le placement dans la pente qui surplombe la scène, le son reste inchangé. Les rares interventions du chanteur envers le public paraissent totalement impersonnelles et futiles. Ils viennent défendre la toute fraiche sortie de leur dernier album, Death Resonance, paru officiellement la veille (19/08). Un autre groupe que j’espérais enfin voir et qui m’a déçu. Ca ne bouge pas des masses sur les planches, à l’exception du bassiste totalement survolté.
Carpenter Brut (électro) > 00h20-01h10, Massey Ferguscène :
Puisqu’on parle d’épilepsie, j’imagine que c’était le but recherché par les français de Carpenter Brut, mais sorti de cette ambiance de boite – oui, je sais que les metalleux ne sont pas forcément que des gens fermés dans un genre ou un groupe de prédilection et peuvent s’ouvrir à d’autres musiques, eu égard à la dance qui réveille en sortant des ghetto blasters présents dans le camping – il y a aussi un spectacle visuel, avec des vidéos projetés sur un écran. Bon par contre entre la musique et le choix des lights et leur disposition, j’ai vite l’impression d’assister à un live des Daft Punk qui joueraient la B.O. de Midnight Express, avec une gratte électrique en plus.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Le grand intrus du Motocultor qui compte de nombreux fans au sein de la communauté Metal ! Avec un album, 3 EPs et des concerts réguliers (plus d’une fois par an, rien qu’à Paris), voilà qu’ils font sold out très rapidement ! Fans de Metal ou pas, c’est festif, dansant, joyeux, tout le monde chante et danse et il y a de quoi s’occuper les yeux en regardant des projections vidéos sur différents thèmes. Il faut dire que ce n’est pas déplaisant du tout ! Depuis le temps qu’on m’en parle et que j’ai jamais pris le temps d’écouter, voilà que l’occasion se présente et je n’ai pas été déçue. Petite surprise en découvrant la reprise de « Maniac » qui a haussé clairement les décibels du public.
Je ne pensais pas qu’il y avait des gens autant en forme à une heure aussi tardive, bordel, à chanter et danser comme dans une discothèque. Certain disaient même qu’ils n’avaient pas envie que ça s’arrête !
Quand les metalleux se transforment en fans de techno/house, ça donne un concert comme celui de Carpenter Brut : c’était tout simplement impressionnant et surprenant !
Amenra (Doom) > 01h15-02h15, Dave Mustage :
N’étant pas un aficionado de la vodka-redbull, et vu qu’il n’y a pas de café sur le site, j’avoue ne pas avoir eu la foi et l’énergie de rester plus de deux morceaux d’Amenra, dans un genre qui ne risquait pas de me réveiller quand les deux précédents groupes n’y étaient pas parvenus. Deux morceaux, et ça m’a fait chier au bout de deux morceaux. Un concert de Doom, on l’aime ou on le quitte : du gros son lent dans une ambiance obscure, rien de mieux pour me faire fuir.
Setlist Amenra :
-The Pain it is shapeless
-Razoreater
-Boden
-Terziele
-Nowena | 9.10
-Am Kreuz
-Silver Needle, golden Nail
Dalriada (folk metal) > 1h45 – 2h30 Supositor Stage :
Dalriada est censé passer ensuite en session de rattrapage sur la Supo’, mais z’avaient qu’à pas rater leur avion, pis c’est tout : je les ai déjà vu en live, n’ayant pas apprécié grand-chose du groupe à part sa valeur ajouté et sa paire de charisme. On m’expliquera le lendemain que je n’avais de toute façon rien raté, tant le seul intérêt à assister au concert était le même que le mien, pour le régal des yeux, vu que la « valeur ajoutée » n’a pas eu davantage de présence scénique que celle de femme objet décoratif pour une pub porno chic.
[Épitre de BloodyBarbie aux philistins] :
Il est 2 h, je meurs d’envie de dormir mais je m’impatientais tellement de voir ce groupe sur scène que je me suis maintenue éveillée (difficilement). On a attendu un bon moment dans ce froid de 2 h du matin, le temps que les hongrois qui surpeuplent la scène (à 6) et fassent leurs balances qui s’avèrent très complexes et difficiles. Puis il fallait qu’ils s’habillent (enfin qu’ils mettent la moumoute sur leurs épaules…), qu’ils boivent de la vodka chacun et reboivent… Il y en avait toujours un qui râlait à la fin de chaque morceau pour qu’on lui re-régle son son. Oh la la, ces perfectionnistes !
Sinon, il y a leur musique folk pouet pouet joyeuse et leur bonne humeur, flûte à fond, une chanteuse qui n’a pas cessé de danser, même les autres d’ailleurs (merci la vodka) et un public en forme et encourageant, au top pour une bonne ambiance qui ne dura qu’une trentaine de minutes avant que le groupe quitte le plancher. Ils nous expliquèrent la raison de ce changement et s’excusèrent en nous remerciant d’être venus (ce n’était pas gagné de rester éveillé jusqu’à 3h du mat, mais en plus il y avait du monde).
Setlist Dalriada :
-Intro
-Amit ad az ég (Álmos búcsúja)
-Kinizsi mulatsága
-Saltarello (Hunyadi és Kapisztrán nándorfehérvári diadaláról)
-Napom, fényes napom
-Áldás
-Ígéret
-Encore : Hajdútánc
Allez hop : dodo, la viande dans le torchon et à demain ! Suite et fin dans la dernière Évangile.
La galerie photos du jour 2 est par ici : http://www.soilchronicles.fr/photographies/motocultor-festival-2016-jour-2
1 Commentaire sur “Motocultor Festival 2016 : jour 2 (20/08/2016)”
Posté: 22nd Sep 2016 vers 21 h 21 min
[…] Retour sur le jour 1 du Motocultor Festival 2016 en photos qui compléteront le live report : http://www.soilchronicles.fr/reports/motocultor-festival-2016-jour-2-20082016 […]
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