Line-up sur cet Album
• Gabriel Öberg : Chant • Carl Magnus Palm : Guitare • Kristofer Sundberg : Batterie
Style:
Rocks alternatifsDate de sortie:
26 février 2016Label:
Mutiny RecordsNote du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10
« La vie est une comédie italienne » comme dirait Guy Bedos entre deux envois de mots doux à Nadine Morano.
Bienvenue dans cette divine comédie infernale dans laquelle la réalité est telle qu’on ressent le besoin de l’augmenter pour l’embellir – bon, en vrai, c’est comme un lendemain de cuite, rien n’a changé au réveil –, dans laquelle les univers artificiels deviennent religion (et inversement)… dans un futur orwellien, en somme. Le futur de la musique est-il assuré dans cette vision dystopique des choses ? Pas sur : on tente de faire du neuf avec du vieux, comme dans la mode… Ce qui paraissait immonde, ou tellement négativement connoté est devenu « in ». Pire encore : en mélangeant tous les trucs les plus craignos, dont personne ne voulait (chemise qui dépasse d’un pull col en V, lunettes de geek/culs de bouteille de biglouche, Stan Smith… l’absence de « staïle » la plus totale), on le rend hype – bon c’est toujours aussi craignos, mais on vous fait croire que c’est trop bien, donc ça se vend et ça s’achète. On le sait, LES Rock ont toujours été décriés pour leur laideur à base de beau, ou du moins y cherchant une beauté, comme le trio d’autrichiens Berg, Schönberg et Webern avaient reçu le joli sobriquet de « compositeurs dégénérés » en tentant une approche musicale similaire. Les trois coups qui annoncent le début de l’action… lever de rideau sur Rideau de Rideau.
On n’a pas idée d’avoir un nom pareil et en plus de signer un album éponyme… Ca reste dans le ton remarquez : du spectacle, mais sans finesse. Quoique, je m’avance un peu… (bougez pas, faut que je recule, maintenant… voila, c’est fait… sinon comment voulez-vous…) Cet album Rideau de Rideau – … – est un patchwork de Rock(s), avec une teinte générale plutôt anglaise sur un fond plutôt américain, bien qu’ils soient suédois… Vous savez, de ces trucs qui servent de plaid, super laids… Après, il parait que des plaids sont « beaux »… J’en doute, mais quoiqu’il en soit, on l’aime bien, son plaid, en général, tout moche soit-il, parce qu’il contient un truc particulier, soit émotionnel, soit nostalgique, qui fait qu’on aime bien se blottir dedans. Et Rideau, c’est un peu tout ça : des touches de tout et rien (alternatif à la Faith no more, grunge à la Foo Fighters, pop à la Radiohead, indus à la Ministry, hip hop à la Beastie Boys, nu metal, stoner, jazz, punk rock, brit-rock à la Franz Ferdinand, prog à la Pink Floyd…) qui font un tout, une énergie rock.
Évidemment, je résume, parce que d’entrée de jeu, les acteurs nous emmènent dans un univers digne d’un CD de New Age avec « Eye Closure », du genre de l’ouverture de MCMXC A.D. d’Enigma, de celles qui donnent envie de mettre une fessée à votre moitié pendant une sieste crapuleuse sur « Sadeness ». J’imagine que c’est une des facettes également que le groupe a voulu véhiculer, entre autres par la sensualité du saxophone présent sur au moins deux titres, dont le finale « December » long de dix minutes. Quitte à parler de domination et de contrôle de l’esprit, autant parler religion – Oups… fallait pas ? Mais pourtant, c’est pas un repas dominical ? – avec leur « Reverend Bob » concernant une personne de pouvoir qui en a abusé, comme « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser » (Montesquieu). L’ironie de cet abus de pouvoir, musical ici, se joue sur le tranchant entre l’intro et la conclusion, apaisants, et le développement, bien plus rentre dedans – Bite the pillow, I’m going in dry !
Les morceaux sont très courts, sortis du finale, d’en moyenne 2 minutes 30 seulement et s’enchainent directement. Mais ce sont surtout les énergies diverses et variées qui vous prennent en otage et vous font développer un syndrome de Stockholm – ce qui tombe bien pour des suédois, avouez-le – parce qu’on se surprend à apprécier ce qui dérange un peu au début et se laisser guider par la musique, voire remuer dessus… Pari gagné, en somme, si on se réfère au texte de l’ouverture « Close your eyes, take a long slow deep breath in through your nose (…) Hold your breath for just a few seconds… Breathe out… » pour ces 43 minutes (seulement) intenses.
Cet album est-il digne d’une standing ovation à la fin de la représentation ? Pas forcément, mais il mérite assurément une écoute, même en aparté, particulièrement pour les fans de Rock plus que de Metal.
A écouter en tringlant qui vous voulez, avant le baisser de rideau de cette comédie dramatique qu’est la vie.
Tracklist :
1. Eye Closure (1:49)
2. Ectasy (2:57)
3. The Bull and the Dove (2:55)
4. I guess it’s so (3:13)
5. Mayday (2:53)
6. Reverend Bob (3:50)
7. Stand still (3:21)
8. No Air, no Food, no Luck (2:24)
9. Bloodshot (2:45)
10. Dvala (1:02)
11. Shameday (3:09)
12. An Act of Revolution (3:19)
13. December (10:17)
Facebook: https://www.facebook.com/rideaumusic
Site officiel: http://www.rideau.se/
Spotify: https://play.spotify.com/artist/6nQauYXQNqs4uPfW0UTHip
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCn4OBZZfDNRhBVInVCh2jvw
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