Note du SoilChroniqueur (Forlorn) : 7/10

Je crois que la plupart des ados de la génération 90-95 ont découvert des groupes comme Bullet for my Valentine ou KoRn dans des jeux vidéos genre Burnout ou Need for Speed, le bon gros jeu de voitures tunnées qui vont très très vite dans la circulation et où ça drifte sec ! Les films et les jeux vidéos ont toujours bien aimé le rock et le métal quand il faut montrer que ça bouge, on se souvient bien de Rammstein dans le Film XXX (ou « Triple X » j’ai jamais vraiment su) avec Vin Diesel. Je pense que ça doit donner des scènes assez sympa si on essaye de s’imaginer la réunion de l’équipe créative qui s’occupe du département musique des films et jeux vidéos :
– Les mecs ! Un jeux vidéo de voiture tunnées qui vont vite et qui se crashent ?
– Hand of Blood ?
– Ouais, vas-y Roger, envoie ! Bon, sinon, on a un grand monsieur chauve musclé pour infiltrer la mafia de République Tchèque et détruire leur organisation. Qui a une idée ?
– Rammstein ! « Feuer Frei » !
– Vendu ! Boum !
– Et pour le reste ?
– Coupe-moi ça avec de l’électro : quand tu sais pas quoi foutre, tu mets de l’électro ça passe toujours.

Mais je te vois venir, toi, cher lecteur attentif. Tu te demandes de quoi suis-je donc en train de parler alors que le sujet d’aujourd’hui, c’est l’album au nom beaucoup trop long de Madlife, Precision in the Face of Chaos ? Et bien cela est fort simple. Si les jeux de voitures qui se crashent très vite des années 2000-2005 avaient aussi été des jeux de baston avec Vin Diesel, la BO aurait été cet album. Mélange d’indus rythmé de film d’action bodyburné avec la touche ado californienne des voitures tunnées (et principalement chromées avec des jantes alu), le tout relevé par le bon son électro des familles et la petite disto sur le chant. Madlife nous propose un mix assez intéressant de néo-metal un peu pop-punkounet sur les bords et d’indus rock/dance. Ça n’a fondamentalement aucun sens mais bon sang que ça fonctionne sec. C’est puissant, c’est rythmé et sans prise de tête. C’est la musique parfaite du road trip américain mais en version légèrement Matrix.

Mais on n’a pas tous l’occasion régulière de faire un road trip sur la route 66 dans un univers parallèle contrôlé par une machine. Alors sorti de son contexte qu’est ce que ça donne ? Si je devais mettre le doigt – métaphoriquement, sinon c’est dégueulasse – sur ce qui fonctionne sur cet album, c’est son rythme entraînant. Dans une boîte de nuit electro/metal ça passe crème. Ça donne au moins autant envie de danser et de sauter sur place que de headbanger. Bien sur le puriste de Death extrême qui ne frétille de la nuque qu’à partir de 220 BPMs ne va clairement pas trouver son compte dans ce petit trip d’indus « Peter Pan » (rhooo c’est pas bien les clichés). Mais si tu es curieux de voir ce que donnerait l’enfant illégitime de Rev Theory et de Rammstein sous acide, je pense qu’il y a moyen que tu t’amuses une bonne demi-heure. Sauf que malheureusement, tout n’est jamais tout blanc ou tout noir – sauf avec Charlie Chaplin, mais ça n’a absolument aucun rapport – et je peux utiliser un autre doigt pour pointer le problème qui surgit de cette formule. On va bien s’amuser pendant une petite demi-heure, oui, mais l’album lui dure 45 minutes. Parce que malheureusement, l’effet de surprise s’estompe aussi vite qu’il est apparu. Le style de la musique en lui-même est plutôt original, mais les morceaux au sein de ce style sont tous assez répétitifs. C’est clairement dommage, parce qu’avec 3 styles très distincts à mélanger : L’indus, l’electro, et le neo-rock/metal, les possibilités sont presque inépuisables, alors je ne peux qu’être déçu en constatant que ça tourne autant en rond.

Pour résumer, cet album c’est quoi ? Des riffs de guitares assez lourds et répétitifs typique du métal indus. Une voix légèrement modifiée, très américaine, assez convenue mais néanmoins efficace. Du bon son electro avec parfois de gros subs dubstep et un mixage parfaitement équilibré pour que tout reste bien audible. Un groove bien rythmé, bien dansant. Malheureusement, un peu trop répétitif dans la forme. Mettez ça en CD dans la voiture quand vous partez triper avec vos potes en vacances, ça rendra plus fun vos longs moments d’attentes dans les bouchons au retour ! J’espère qu’à l’avenir Madlife saura trouver la formule pour explorer plus en profondeur ce mélange très intéressant qu’ils nous proposent avec Precision in the Face of Chaos. Je suis curieux de voir l’évolution de ce projet, si évolution il est prévue, sait-on jamais après tout. Car il serait vraiment fort dommage d’en rester la. Avec autant d’ingrédients, je ne veux pas manger toujours la même sauce !

Tracklist :

01 – All the Angels
02 – Just one Gun
03 – Nothing changes
04 – Pain of Pleasure
05 – Love Song
06 – Live & die
07 – Redline
08 – Rockstar
09 – I know the Feeling
10 – Still alive
11 – Tell me
12 – Hexxx

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