Interviewée : Lady Cylew (chant et guitare)
Intervieweur : Bloodybarbie
- Toutes nos félicitations pour la sortie pour votre troisième et nouvel album « Mot3l» (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/cylew-mot3l), c’est donc avec cet album que Soilchronicles découvre votre travail et votre groupe. D’ailleurs, que signifie Cylew ?
« Cylew », c’est « Lucie » à l’envers, c’est le prénom d’une très bonne amie que j’ai perdue et je voulais qu’elle me suive partout. J’ai donc nommé mon groupe en sa mémoire !
- Il parait que tu as vécu aux USA?
Je suis française mais j’ai grandi aux USA (Los Angeles), mes parents sont partis quand j’étais petite (ma mère est française mais pas mon père) et j’ai grandi là-bas. Puis je suis rentrée en France à l’âge de 15 ans.
- Donc tu as dû réapprendre le français ?
On parlait en français à la maison mais je ne savais pas du tout l’écrire. Quand je suis revenue en France, mes cours étaient bien sûr tous en français et là, c’était très compliqué pour moi.
- Quelle est ton histoire avec la musique ?
J’étais en conservatoire et donc j’ai commencé par des cours de solfège, piano… A cette période, j’ai découvert la scène Grunge des années 90. J’étais très attirée par cette musique mais je ne pouvais pas en faire à ce moment. Quand je suis rentrée en France, j’ai commencé à me mettre à cette musique, surtout après avoir découvert les Cranberries, je me suis dit : « Chouette, une femme à la guitare ! ». Je me suis achetée une guitare et j’ai appris.
- Comment tu t’es mise à écrire des albums ?
En fait, j’écrivais déjà mes chansons, je me produisais seule (guitare et chant) dans un style plutôt folk. J’ai eu plusieurs formations plutôt rock mais c’était compliqué de les maintenir. Ensuite vient Cylew que je présentais comme un projet solo pour que justement le line-up ne mette pas en péril le projet. Cela fait 10 ans qu’avec Chris et Arno nous formions un noyau solide, donc on a migré sur un projet de groupe. Pour Motel, on a vraiment travaillé en tant que groupe même si j’amène souvent la guitare et la voix.
- Quelle est votre expérience live avec Cylew ?
On n’a pas vraiment eu la chance de faire une première partie d’un grand groupe, mais des dates vont être annoncées. On a fait une mini-tournée acoustique aux USA (10 dates) dans pas mal de clubs. On a également fait quelques dates en Angleterre et quelques dates en France.
- As-tu ressenti un décollement de votre groupe depuis ?
Oui, il y a eu beaucoup de suivi depuis ces dates, on en est content !
- Pour un album comme celui-là, combien de temps avez-vous mis à l’écrire ?
En fait, pas beaucoup de temps car j’ai forcément un bon stock de chansons cumulé sur des années. Sur Motel, j’ai ressorti des chansons que j’avais écrites il y a 15-20 ans que je n’aurais jamais cru sortir en album un jour et d’autres qui sont venues au fur et à mesure. Il y a vraiment un panel assez important dans Motel, qui traite de différentes émotions et étapes de la vie. Parfois, même en studio lors de l’enregistrement, on est inspiré pour écrire un nouveau morceau si l’élément déclencheur est là. Motel a été enregistré par vagues sur trois ans, car il fallait qu’on soit tous dispo et consacrés à ça.
- T’es plutôt dans l’optique de prendre ton temps et faire bien les choses ou plutôt impatiente ?
Moi, je suis plutôt quelqu’un de pressé et d’impatient (rire). Sur Motel, comme on n’était pas vraiment pressés, on l’a sorti en autoproduction et on a pris le temps de bien le faire jusqu’à ce qu’on soit tous satisfaits, d’où les trois ans. On ne voulait surtout pas le sortir juste pour le sortir. Ça reste un troisième album donc on était quand même tenus de sortir quelque chose de mieux que les deux précédents !
- Quelle émotion t’inspire le plus ?
Je dirais : la mélancolie et la tristesse
- T’aurais dû faire du doom !
(rire) J’aime bien la colère aussi. Colère et tristesse mais toujours avec une lueur d’espoir.
Dans mes chansons, il y a toujours une trame sombre mais pas pessimiste. Certes, je suis inspirée dans les moments difficiles, je ne peux pas écrire quand je suis joyeuse mais je ne suis pas du tout pessimiste. Ce sont des moments qui nous rendent plus fort et nous apprennent des choses sur nous et sur la vie.
- Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi sur cet album ?
C’est de penser à devoir penser à tout ce qui n’est pas musical (mangement, business, stratégie,…) Pour m’être déjà occupée de tout quand c’était un projet solo, je peux te dire que ça fatigue. Maintenant, on est trois donc on se partage les taches. Il y a des taches qui sont plus facile pour certains comme d’autres, car par exemple, moi, je n’aime pas parler au téléphone…
- En dehors des Cranberries, quels groupes te parlent le plus ?
En fait, The Cranberries c’est plutôt pendant mon adolescence, un groupe que j’écoute maintenant pour l’effet nostalgie. J’aime beaucoup les Beatles, Depêche Mode, Metallica, Rammstein, Eminem… J’écoute de tout tant que ça me parle et ça me déclenche des émotions, j’aime bien découvrir des groupes inconnus.
- Motel est une référence à quoi pour toi ?
Tu sais, une fois que tu finis l’album, il faut que tu cherches une idée qui le représente. Déjà, j’adore les roadtrips, c’est quelque chose qui m’inspire. « Motel » est une sorte de roadtrip musical, on a décidé de garder un album qui souffle. Il y a des différents styles et différentes émotions dans des styles différents, tout comme un roadtrip. Tu as une destination et différentes étapes. Tu es sur ta route, tu t’échappes, tu te reposes, tu fais le point sur ta journée et tes prochaines étapes… On a trouvé que ça collait bien à ce qu’on a vécu sur cet album.
- Quel est ton plus grand rêve ?
De faire une énorme tournée, de vivre dans un bus et de faire plein de concerts, comme un roadtrip (rire).
- Vous avez enregistré cet album en live, quel est ton ressenti ?
Moi, j’ai adoré, c’était fun. Mais après, il ne faut pas se tromper lors de l’enregistrement car sinon on doit tout recommencer. On a réussi quand même à enregistrer du premier coup sur certains morceaux. Il y a même des voix témoins qui ont été gardées comme voix lead de l’album. Après, il fallait juger, car intention et émotion parfois priment sur perfection : tu peux avoir un enregistrement nickel mais qui manque de quelque chose car tu l’as enregistré dix fois !
- Quelle est la clé de la réussite pour toi ?
Le travail, bien sûr, et le facteur chance qui n’est pas négligeable. Sortir le bon truc et tomber au bon endroit au bon moment en proposant le style qui marche à ce moment, un peu comme la mode. Tu peux persévérer sans jamais y arriver et ce n’est pas forcément parce que t’es mauvais. C’est comme le loto !
- Merci pour cette interview, en vous souhaitant une bonne réussite !
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